Ce jeudi est décidément un très mauvais jour : je viens d’apprendre que mon comptable s’est fait la malle et j’ai un inspecteur du fisc tatillon dans mes locaux. Ajoutez à cela des fournisseurs qui ne livrent pas ce que j’ai demandé et des clients qui oublient de régler leurs factures. Fraîchement divorcée, je tiens à bout de bras ma petite entreprise de création de motifs sur tissu et il faut être vraiment une superwoman pour jongler avec vie professionnelle et familiale.
Je n’ai pas trop à me plaindre pour le comptable : il s’est tiré avec la caisse d’autres entreprises mais, néanmoins, il a « oublié » de déclarer diverses petites choses qu’il a visiblement mises dans la poche. Du moins, c’est ce que m’a déclaré ce jeune inspecteur du fisc qui farfouille mes livres de compte depuis le début de la semaine. Ma seule et relative consolation est que mon abruti de crétin d’ex-mari est déjà en train de regretter sa greluche de blonde platine qui écorne joyeusement son compte en banque, dixit mon entourage.
Delphine Tores, c’est ce qui est écrit sur la plaque sombre de la porte que j’ouvre. Ma porte, mon bureau, mon entreprise.
C’est dans ce joyeux contexte que je reprends place dans mon bureau où une pile de courrier m’attend déjà. Blandine, mon assistante et chargée de relations, me tend un tas de paperasseries à signer. Je trouve qu’elle est souvent avec ce jeune inspecteur. Je crois avoir compris que notre jeune inspecteur n’avait d’yeux que pour ma collaboratrice. Il doit avoir dans les 25 ans, peut-être un peu plus. C’est vrai qu’il est mignon ; je me figurai les agents du fisc comme d’infects rachitiques tout en os avec lorgnon sur le bout d’un nez crochu. C’est vrai aussi que Blandine est ravissante, ce n’est pas pour rien si c’est elle qui s’occupe des relations avec la clientèle. Depuis maintenant 2 ans qu’elle travaille pour moi, je lui connais au moins 6, non 7 ou 8 relations connues. Sans compter les rencontres d’un soir qu’elle me raconte au déjeuner avec plein de détails. Une bonne vivante !
Comparativement, je suis plus terne, banale. Dans mes meilleurs jours, je ressemble à une Claire Chazal de quatrième catégorie, surtout aidée par mon tailleur. Je suis maintenant plus proche de 40 que de 30. Je ne suis pas transparente car quand j’ai mon mot à dire, je ne me gène pas, j’ai mon petit caractère mais ce n’est certainement pas moi qu’on remarquera du premier coup d’œil. À côté de Blandine, je fais tapisserie ! Bref, je suis une blonde à cheveux courts, aux yeux presque bleus, visage assez classique, très BCBG, avec quelques kilos à perdre ci et là. Mais ça va, je me sens assez bien dans ma peau, me moquant des diktats de la mode. Rassurante, maternelle, me disent mes amis.
Il est 16 heures sur la grande horloge qui orne un des murs de mon petit bureau directorial entièrement acheté à moindre frais chez Ikea. Ça ne jette pas mais c’est fonctionnel. D’ailleurs, je n’ai pas les moyens. On frappe la porte. Je dis d’entrer : c’est l’inspecteur du fisc qui arrive avec un livre de compte en main. David Romarin si j’ai bon souvenir. Il a l’air un peu ennuyé.
— Nous avons un petit problème, dit-il.
— Lequel ? Au point où j’en suis, un de plus, un de moins…
— Celui-là est vraiment dans la catégorie supérieure !
Je fronce des sourcils. Ce jeune inspecteur m’a l’air très posé et pas du style à plaisanter. Je lui désigne un siège.
— Et c’est quoi ?
— Je présume que la comptabilité et vous, ça fait deux… demande-t-il.
— Oui, sinon pourquoi aurais-je pris un comptable ? Parlons-en du comptable ! Un escroc ! Enfin, pas trop pour moi…
— Justement, il faut en parler du comptable parce qu’il ne vous a pas… comment dire… épargné…
— C’est-à-dire ?
— Comment dire…
— Allez-y franchement ! Au point où j’en suis !
Je pousse un long soupir : le calice à la lice…
— Comme vous voudrez. Etant donné qu’il a oublié de déclarer à l’Etat certaines choses et qu’il a mis sous le manteau d’autres, j’en arrive à une certaine somme. Et donc à un certain redressement…
— Un redressement ? Comment ça, un redressement ?
— À vue de nez, il y en aurait pour 20 000 euros au bas mot, sous réserve d’autres malversations…
— 20 000 euros !!!
Je bondis hors de mon siège qui valse contre le mur. Mon cœur bat à cent à l’heure, mes mains sont moites, mon ventre se serre atrocement.
— Mais… mais… mais comment ? Mais je n’y suis pour rien !
— Hélas si, en tant que chef d’entreprise. Il suffira néanmoins de prouver votre bonne foi pour qu’un compromis soit trouvé.
— Un compromis ? Mais je n’ai rien à me reprocher !!
— Désolé mais ce n’est pas si simple. N’ayez crainte, je pense qu’on peut trouver un… arrangement… Il suffira d’examiner soigneusement les faits.
Il me regarde calmement d’un air placide. Je commence à comprendre doucement ce que peut ressentir la gazelle face au lion. Leur satanée réputation n’est peut-être pas si usurpée que ça !
— Que… que voulez-vous dire par là ?
— Il faudra que j’examine votre dossier à tête reposée. J’aurais besoin de toutes les pièces disponibles pour ce faire et de collaboration…
— Blandine se fera un plaisir de s’en occuper. J’ai cru remarquer que…
Aie, ce n’était peut-être pas le genre de réflexion à tenter ! Il fait comme si de rien n’était, il continue sans sourciller la conversation, aucun frémissement dans la voix :
— Puisque vous en parlez, pourriez-vous me… ménager un dîner ?
— Un dîner ? Vous ménager un dîner ? Faudrait-il que Blandine soit d’accord ! Et puis vous n’avez pas besoin de ma permission pour cela ! dis-je en souriant.
Intérieurement, je pousse un long soupir de soulagement : s’il veut Blandine, qu’il se débrouille avec ! Elle ne dira pas non, je pense, et ça m’arrange. J’ai un peu honte de vendre ainsi ma collaboratrice mais 20 000 euros est une somme dantesque pour ma société qui a déjà bien du mal avec ses clients mauvais payeurs. Il est toujours assis face à moi. Je me sens idiote à rester debout. J’attrape mon siège pour m’asseoir dessus.
— Détrompez-vous : j’ai absolument besoin de votre permission …
— Je ne comprends pas ! Allez voir Blandine et posez-lui la question directement ! Avec ma bénédiction, faites passer la note de frais sur le compte de la société. À moins, qu’en tant qu’inspecteur, vous estimiez que ce n’est pas déductible…
— Grand seigneur, je fermerai les yeux ! répond-il en souriant.
— Alors, où est le problème ?
— Je crois que vous n’avez pas bien saisi le postulat de base… reprend-il, imperturbable.
— Quel postulat de base ?
— Qui vous a dit qu’il s’agissait de votre collaboratrice ?
— Euh !? Mais c’est vous qui…
— Moi ? Je n’ai rien dis de la sorte ! C’est votre conclusion…
J’ouvre des grands yeux étonnés. Une sourde angoisse me reprend. L’image de la gazelle et du lion me revient à l’esprit, sauf que j’y vois maintenant un tigre.
— Mais alors qui ?
— Vous le savez très bien : vous !
— Moi !?
— Oui, vous !
Oh merde ! Moi !? Mais pourquoi moi ? Je suis trop vieille pour lui, Blandine fait nettement plus l’affaire ! J’étouffe un petit hoquet et je repars à l’attaque, vaillamment.
— Mais, je ne suis pas… enfin, je veux dire que je suis moins…
— Si vous faites allusion au fait que vous croyez être moins bien que votre collaboratrice, permettez-moi de vous détromper. Quant à votre âge, il n’est pas un problème pour moi. D’ailleurs, nous avons moins de dix ans d’écart. Et puis, ça changerait quoi ?
— Dix ans ? Vous me flattez !
— Désolé, je connais votre date de naissance et même l’heure. C’est vous qui me flattez.
Alors là, j’en reste clouée sur mon siège. Je ne sais plus bien ce qui me coupe le sifflet : le fait qu’il me veuille, qu’il soit plus âgé qu’il en a l’air ou qu’il m’apprécie. Ou un peu de tout ça.
— Ce… c’est… euh, très flatteur de votre part de… que je…
— Autant vous faciliter la tâche : le fait que vous acceptiez ou non mon invitation n’est en rien lié avec la suite des événements concernant votre entreprise.
— Vous m’excuserez mais permettez-moi d’en douter !
— Vous avez raison ; je dois reconnaître que si vous acceptez, je serais particulièrement oublieux de l’application stricte du règlement.
— Et… si je n’accepte pas ?
— J’appliquerais, sans chercher toutefois à me… venger… répondit-il, d’une voie neutre.
— Puis-je en être sûre ?
— Non : vous n’avez que ma parole.
— Ah… Au moins, avec vous, on ne tourne pas autour du pot !
— C’est un principe chez moi.
Je passe nerveusement la langue sur mes lèvres desséchées. Il suit avec intérêt la manœuvre. Je pique un fard. Il en profite un max.
— Il vous faut une réponse tout de suite ?
— Non, vous avez jusqu’à la fermeture des bureaux pour me donner une réponse puisque l’invitation est pour ce soir.
— Ce soir ? Mais je fais comment pour ma fille ?
— Vous avez une nounou, elle est inscrite dans votre déclaration.
— Parce qu’en plus, vous avez épluché ma déclaration personnelle ?
— Oui, j’aime bien tout connaître de la femme qui me plaît !
Je suis sciée. Il est heureux que je sois assise sinon j’aurais eu les jambes parties aux abonnés absents ! Je secoue la tête :
— Ça vous arrive souvent de… enfin, de vous y prendre ainsi avec les femmes qui vous plaisent ?
— Rarement. Mais j’ai eu tout le loisir de vous observer, de vous admirer tandis que vous croyiez que j’étais sensé succomber aux charmes de votre collaboratrice.
— Si je vous comprends bien, vous avez joliment trompé votre monde !
— Je suis assez fier de moi, d’après ce que j’ai pu entendre de Radio-Couloir…
— Vous êtes machiavélique dans votre genre !
— Merci ! De votre adorable bouche, je prends ça comme un compliment.
Il se lève, me décroche un large sourire puis avant de sortir, il se retourne :
— Je n’aime que les femmes pleinement consentantes, libres d’elles-mêmes. Si vous ne voulez pas, dites simplement non. Mais il me faut une réponse d’ici deux heures. Bonne fin d’après-midi.
Il referme doucement la porte derrière lui. Je suis effondrée, stupéfaite mais secrètement flattée qu’on puisse encore s’intéresser à ma petite personne. Je me renverse sur mon siège, les pensées dans le vague quand, tout d’un coup, la porte s’ouvre à nouveau :
— Ah oui, j’oubliai : vous être très ravissante, Delphine ! Sincèrement. Je tenais à vous le dire. Bon après-midi !
— Euh… merci…
— Pas de quoi, tout le plaisir est pour moi. Au revoir.
Et cette fois, il referme définitivement la porte. Un grand froid envahit mon bureau tandis que je brûle intérieurement.
Que faire, que dire ? C’est une sorte de chantage qu’il me propose là, je pourrais le dénoncer mais sur quelles bases, sur quelles preuves ? Je ne sais pas à quel jeu il joue : est-il sincère, est-il cynique ? Je suis quand même intriguée qu’il me préfère, moi, à Blandine qui pourtant nettement mieux que moi.
Un tourbillon de pensées m’assaille : son corps nu contre le mien, ses mains sur ma peau, ses lèvres sur les miennes, son sexe planté en moi, sa chaleur qui m’irradie, me réchauffe. Je suis effrayée par ces images qui dansent dans ma tête, par leurs intensités. Je ne le connais pas, j’ignore tout de lui, il est trop jeune. Et moi, moi, trop vieille pour avoir ce genre de pensées incongrues. Je fais alors un amer constat : il y a bien longtemps que je n’ai plus fantasmé.
David, pourquoi m’as-tu fais ça ?
Soudain, je redresse la tête. Peut-être bien qu’il se fiche de moi, mais au fond, je risque beaucoup plus à l’envoyer sur les roses qu’à dîner avec lui. D’ailleurs dîner ne signifie pas coucher. À nouveau, des images de sexe m’envahissent. Je dois me rendre à l’évidence : je ne serais pas contre…
Oui, c’est décidé. Même si c’est du vent, au moins, pour une soirée, j’aurais eu l’impression de plaire à quelqu’un, de séduire, de briller. Et après ? Et après, on verra… Je décroche mon téléphone et je compose le numéro de la nounou.
C’est complètement dingue, je suis aussi excitée qu’une jeune débutante à son premier bal. Pourtant, ce n’est pas dans mon style de m’enticher d’un homme ainsi. L’heure tourne et moi, je tourne en rond. Stupidement. Je décide de me plonger dans divers dossiers, ce sera au moins ça de pris.
A l’heure dite, il est visiblement ponctuel, David entre dans mon bureau après avoir cogné à la porte par pure formalité. Il semble très détendu, sûr de lui mais je distingue comme un léger froncement de sourcil et une certaine tension.
— Avez-vous pris votre décision ? demande-t-il.
— Oui.
— Je tiens à vous signaler qu’il n’est pas dans mes habitudes de forcer une femme. Alors, vous avez bien réfléchi ?
— Oui.
— Alors ?
— Je vous ai déjà donné ma réponse…
Ses lèvres qui dessinaient un trait un peu cynique font place à un grand sourire d’enfant heureux, lumineux. Cette métamorphose me bouleverse, je ressens une onde de chaleur dans tout le corps. Il est vraiment très attirant ainsi.
— Si je puis me permettre…
— Permettez-vous… dis-je, encore sous le charme..
— Pourriez-vous venir vêtue de ce magnifique fourreau rouge comme au Rotary, en début de mois ?
— Co… comment savez-vous ça ?
— Pour l’unique raison que j’y étais.
— Mais je ne vous ai pas vu !
— Je sais mais moi, je vous y ai vu. Il est vrai que vous n’êtes pas passée inaperçue. Quant à moi, j’étais très accaparé par plein de gens importants. Et puis, sur le coup, j’ai cru que vous étiez accompagnée. C’est seulement au moment de partir que l’un des convives m’a expliqué que vous étiez divorcée et donc, par conséquence, libre…
— Eh ben, vous !!
Ce type me sidère. D’ici là qu’il me dise que sa venue parmi nous n’est pas une simple coïncidence. Je tâte le terrain :
— Vous n’allez quand même pas me dire que… que tout ceci était… prémédité ?
— Prémédité est un bien grand mot mais, disons, que j’ai peut-être un peu aidé le hasard quant au contrôle fiscal… dit-il en souriant.
Encore heureux que je sois assise ; c’est vraiment la journée ! Je crois que je m’en souviendrais toute ma vie ! Se penchant par-dessus mon bureau, délicatement, il écarte du bout des doigts une mèche folle qui barrait mon front. Je le regarde, une moue dubitative s’affiche sur me lèvres.
— Vous n’avez pas l’impression de ruiner ma réputation en me demandant d’aller au restaurant avec vous, vêtue de cette robe un peu voyante sur les bords ?
— Une fois de plus, vous concluez trop vite, chère Delphine. Je vous ai parlé de dîner, sans plus. Et je m’en voudrais de ruiner votre réputation.
— Je ne… Ah et puis flûte, vous êtes impossible !
— Je viendrais vous chercher chez vous à 20 heures précises.
Et il quitte mon bureau d’un pas guilleret.
Alors le temps me semble irréel. Après un rapide détour dans le grand supermarché du coin, je rentre chez moi dans un état second. J’expédie toutes les affaires courantes en un rien de temps. La nounou arrive peu après, la soirée de ma fille est planifiée. J’ai honte de faire ainsi passer ma fille au second plan. Mais il ne s’agira que d’un soir, un soir pour moi, même si je sais que je me fais des illusions.
Je monte prendre une douche sous laquelle je m’éternise. Enveloppée dans un grand peignoir de bain, je vérifie mes mains, mes pieds, j’hésite sur le vernis à mettre puis je me décide. Le fourreau rouge est allongé sur le lit. Je respire un grand coup. Mon peignoir chute sur le sol de ma chambre. Je regarde mon corps encore bien fait sur les miroirs de la grande armoire. Je n’ai pas une poitrine style 90C mais je ne me défends encore pas trop mal. Bien sur, mes seins subissent un peu plus la dure loi de la gravité qu’à mes vingt ans mais ils sont encore fermes. Fermes comme le sont mes jambes pas trop grassouillettes. Moins fermes sont mon ventre et mes fesses mais hélas, j’en suis doucement à mes deux fois vingt ans. Je me complais à m’ausculter devant le miroir. L’image qu’il me renvoie n’est pas désagréable. C’est étrange, ça va faire des années que je ne me suis pas regardée ainsi. Même en début de mois quand j’ai été au Rotary dans ce même fourreau, à la demande expresse de mon ex, qui voulait sauvegarder une dernière fois les apparences.
Nerveusement, j’arrache l’emballage plastifié des bas que je me suis achetée juste avant de revenir à la maison. Je dois être folle. Fébrilement, j’ajuste mes bas au seul porte-jarretelles que je possède, exception faite de celui de mon mariage. Quinze ans déjà. Je regarde l’image d’une autre moi-même, de sa touffe encore humide encadrée par cette lingerie noire et affriolante. Toute excitée, je me pose même la question saugrenue de mettre ou non un slip !
C’est vrai que j’ai fière allure dans ce fourreau rouge qui met bien mes seins en valeur, d’autant plus que je ne peux pas mettre de soutien-gorge avec ce type de robe. Et aussi ma chute de reins, bien cambrée, bien mise en valeur. Moins mon ventre, un désastre… relatif. Je mets ou pas une ceinture ? Je pare mon cou d’un collier or à fines mailles au bout duquel est suspendu un petit joyaux couleur rubis, assorti à ma robe. J’ajoute quelques bracelets à mes poignets afin que mes bras paraissent moins nus. C’est risible mais c’est ainsi. Un peu de bleu, un peu de rouge, un coup de brosse et me voilà fin prête pour le sacrifice au nom de l’entreprise, pour le bien de tous. Et du mien…
Ponctuel, il sonne à la porte, je lui ouvre. Je suis fière de mon effet, son regard est enthousiaste. Il reste quelques secondes à me contempler, son regard me brûle, me détaille et je ne déteste pas cette démonstration, un brin machiste, d’admiration. Je mets mon long manteau, prends mon sac et royale sur mes talons aiguilles, je m’avance vers sa voiture. Je ne suis pas mécontente de mon petit effet !
En quelques enjambées il me dépasse afin de m’ouvrir la portière en inclinant du buste. Je ne sais pas qui se fait le plus de cinéma : lui ou moi ! Mi amusée, mi hautaine, je consens à poser mon auguste popotin sur le cuir du siège. Eh, ce n’est pas un modèle à 20 000 euros (mon ex-futur redressement), ce véhicule en vaut largement le double ou le triple !
Sa voiture s’engage sur les grands boulevards. Il conduit en souplesse, sans nervosité, olympien. J’envie son calme. Quelques minutes plus tard, nous arrivons au pied d’une luxueuse résidence, la porte de garage s’ouvre automatiquement. Je suis intriguée. Il ouvre ma portière et me tend la main.
— Où sommes-nous ?
— Chez moi.
— Chez vous ? Mais, je…
— Nous dînons ensemble mais je n’avais nullement dit où. De plus, je ne tiens pas à ruiner votre réputation… conclut-il dans une large sourire.
— Chez vous !
Mais déjà, il saisit ma main et me fait sortir de sa voiture. Peu après, nous sommes dans un ascenseur feutré. Il ouvre la porte de son appartement. Je suis hésitante. Il se tourne vers moi et me rassure à moitié :
— Ne vous inquiétez pas : je ne vais pas vous dévorer ou vous séquestrer !
Je suis ébahie devant la haute classe de son appartement. Lentement, je jette un coup d’œil circulaire dans la grande pièce. Tout est luxueux mais avec discrétion. Sobre. Au centre, une table est dressée. Une musique douce envahit l’espace et les lumières se tamisent doucement. Il allume les bougies des deux chandeliers posés sur la table. Les couverts scintillent alors sous la flamme des bougies. J’ai une envie folle de fuir ce piège insidieux ; je me suis vraiment jetée dans la gueule du loup ! D’un autre côté, je suis fascinée, comme le papillon par la lumière. Je me laisse faire quand il s’approche de moi dans le dos afin de m’enlever mon manteau.
— Voilà, me dit-il, vous serez nettement mieux ainsi. Vous êtes vraiment ravissante, je dirais même croustillante.
Je rougis légèrement. Ça va faire longtemps qu’on ne m’avait plus adressé ce genre de compliments, surtout dit avec sincérité. Je ne peux néanmoins m’empêcher de frémir, non pas d’avoir des épaules nues mais d’être ainsi exposée à son évidente convoitise. Pendant qu’il range mon manteau, je regarde une fois de plus autour de moi, intrigué par cet appartement, peu compatible avec la profession d’inspecteur du fisc. À moins qu’il ne…
— Je présume que vous êtes étonnée par mon appartement.
— Je dois reconnaître que je ne m’attendais pas à ça, je l’avoue. Je ne savais pas qu’un inspecteur pouvait gagner autant ! A moins qu’il ne s’agisse d’un héritage…
— Il ne s’agit pas d’un héritage. Dit-il sereinement.
Un certain frisson envahit mon corps. Je ne sais pas quoi dire, j’ai un peu peur de la réponse, je me suis vraiment jetée dans la gueule du loup !
— Je crois deviner à votre mine soucieuse que vous vous posez quelques questions, je me trompe ?
— Euh… oui
Ce type est décidément dangereux, je ne peux rien lui cacher. Pas un loup : un tigre ! Il pose sa main délicatement sur ma taille pour m’inviter à me rapprocher de la table. Son contact me fait frémir involontairement.
— Vous vous demandez comment un simple inspecteur peut s’offrir ceci ?
— Je dois avouer que… ça m’est passé par l’esprit, dis-je prudemment.
— Vous savez que vous êtes aussi adorable quand vous êtes inquiète ?
— Ça vous amuse ?
— Un peu, un peu beaucoup, je dois le reconnaître. Je vous rassure, tout ceci est… légal. Simplement que je ne suis pas forcément un simple inspecteur.
— Ah bon, parce qu’en plus, vous n’êtes même pas du fisc !?
— Chère Delphine, vous concluez décidément trop vite. Je suis du fisc mais plutôt en haut de l’échelle, et ce, malgré ma jeunesse relative. Mais tel n’est pas le propos de notre soirée, je m’en voudrais de vous embêter avec les joies hiérarchiques de notre belle administration. Veuillez vous asseoir sur ce canapé afin que je vous serve quelque chose à boire.
— Vous vous comportez et vous parlez toujours ainsi ?
— C’est de famille. Avec Père et Mère, j’ai été à bonne école. Eh oui, grande bourgeoisie, respectabilité, tradition et tralala. Sauf que ma mère était plutôt artiste, genre LandArt.
— LandArt ?
— Vous réquisitionnez un champ, vous disposez quelques galets dessus, artistiquement de préférence et vous enveloppez le tout par une belle explication en français hexagonal afin que les foules en délire vous vénèrent.
— On dirait que vous n’aimez pas…
— Pas vraiment. Mais passons aux choses sérieuses : que voulez-vous boire ?
Le dîner se passe merveilleusement bien, le traiteur est l’un des plus renommés de notre région, la conversation de David est éclectique à souhait et le vin peut-être un peu trop grisant, même si je me modère fermement. Sous la lueur des bougies, il est craquant. De toute façon, il est craquant. Parfois me passe l’envie de le violer sur place ou de me faire violer sur le champ. Le parfait piège, je ne sais pas si je vais m’en sortir intacte. D’ailleurs, je sais que je faiblis de plus en plus sous ses compliments, ses sous-entendus, son admiration communicative. Comme peu de choses l’arrêtent, il est actuellement parti dans une description louangeuse et terriblement coquine de ma poitrine qui s’offre en plongée à son regard brûlant. Il faut avouer que mon fourreau rouge s’arrête à quelques millimètres de mes aréoles et même, si je n’ai pas une poitrine fournie, le spectacle doit en valoir la peine et, comble du comble, je ne cherche même pas à réajuster le tout, lui laissant pleine licence visuelle.
La glace est très bonne, la crème chantilly est légère, légère comme l’atmosphère qui règne actuellement. Je suis tranquillement en train de savourer mon dessert tandis qu’un homme mignon tout plein savoure mon décolleté. Avouez que ce n’est pas très commun.
— J’aimerais bien aller croquer vos doux fruits, me dit-il, me tirant de ma rêverie.
— Uhm ?
— J’adore la façon que vous avez de manger votre glace, elle est… sensuelle. Et j’adorerais aussi être à la place de la cuillère.
— Vil flatteur ! Allez au fond de votre pensée !
— Vous savez très bien ce que j’entends par là !
— Oui mais moi, je n’ai pas entendu le pourquoi ! dis-je taquine.
— En termes détournés, j’adorerai que vous soyez mon dessert, celui que je dégusterais lentement, charnellement… Vous êtes un fruit appétissant, terriblement tentateur, à déguster sans modération comme votre glace !
— On peut y remédier !
Le regardant droit dans les yeux, je cueille du bout de ma longue cuillère un peu de cette très légère chantilly et je la dépose sur mes seins, à la lisière du fourreau. Je crois bien que, là, je l’ai surpris. Il regarde, fasciné, cette marque blanche posée sur les rondeurs de ma poitrine et qui se soulève au rythme de ma respiration saccadée. Je dois être folle mais j’avais envie de le faire.
Il ne lui faut pas plusieurs minutes pour être à mes genoux, sa langue en train de lécher délicatement la crème tout en caressant mes petites rondeurs. En peu de temps, il ne reste plus sur mes seins que deux traces humides. Mon cœur bat la chamade, je tremble légèrement, je suis stressée, un peu effrayée. Il ne dit rien et attend, son regard me perce, me scrute. C’est à moi de décider de la suite à donner.
Alors je cueille à nouveau un peu de chantilly et la dépose, en tremblant légèrement, encore plus près de la lisière du fourreau. Il m’adresse son grand sourire de gosse heureux, le même qui me fit chavirer dans mon bureau. Maintenant, les dés sont jetés, le Rubicon est franchi.
Avec une certaine perversité, il lèche la chantilly et s’égare sous le tissu, la pointe de sa langue glissant sur les aspérités de mes aréoles. Mes sens vibrent sous sa caresse, une sourde chaleur m’envahit. Il s’enhardit, titillant mes pointes dressées sous le fourreau. Puis posément, sûr de lui, il dévoile mes seins qu’il capture de ses deux mains avant de les embrasser comme un fou, les couvrant de mille baisers, de fines morsures, palpant leurs rondeurs, leurs masses délicates. Cette sensation d’être désirée me comble. J’aurais dû avoir un amant depuis longtemps au lieu de me soucier du « qu’en dira-t-on ». J’ai perdu bien des années et j’entrevois de nouvelles perspectives.
Je le repousse gentiment, il m’interroge du regard. Pour toute réponse, je enduis mes pointes d’un mélange de glace fondue et chantilly. Mes tétons s’hérissent sous le froid, sa bouche chaude et tendre calme l’irritation. Je me laisse aller, je me laisse flotter, bercée par les lèvres avides de mon jeune amant. Aucun millimètre carré de peau n’a échappé à ses baisers, mes seins sont pétris amoureusement par les mains insatiables. Dieu, qu’il est bon d’être désirée !
— Vous êtes un adorable fruit à croquer !
— Et pour la cuillère ? dis-je dans un souffle.
— Hum, à vous de voir…
— Sortez-là !
— Pardon ?
— Sortez-là que je la vois !
— De quoi parlez-vous ?
— Vous le savez très bien.
Je lui décroche un large sourire, un zest pervers et gourmand. Il me regarde attentivement, semble hésiter puis me murmure :
— Vous inversez les rôles !
Mais il s’exécute, se relève et ouvre sa braguette. Il a un bref moment d’hésitation puis se décide à m’exhiber ce que je lui demande. Sa verge se dresse fièrement sous mon nez. Une comme je les apprécie : ni trop, ni trop peu, bien nervurée, à la senteur musquée. Je dépose sur son gland turgescent le dernier reste de chantilly de ma coupe. Il frémit. Je regarde cette étrange sucette qui est mienne, puis, gourmande, je le prends dans ma bouche. J’adore sa chaleur sur ma langue qui épouse ses moindres volumes, ses moindres senteurs.
Il pousse un long soupir de satisfaction tandis que je m’occupe de lui, doucement, délicatement. Je capture la base de sa tige dressée, mes doigts s’accrochent dans ses boucles sombres, je sens la douceur de sa peau et les infimes palpitations qui agitent sa verge. Je n’aurais jamais cru aimer sucer un homme ainsi, je trouvais ça répugnant avant. Mais maintenant, ça me semble tout naturel de profiter de cette grosse sucette à mon usage exclusif. Après quelques sucions bien appliquées, je retire son dard de mes lèvres. Un fin filet de salive nous lie encore. Ses yeux sont deux foyers ardents qui me transpercent. Sans échapper à son regard ardent, sensuellement, je lèche délicatement le bout de sa tige frémissante en un lent mouvement. Il a de plus en plus de problèmes pour se contenir et ça m’amuse beaucoup de voir les efforts qu’il fait pour ne pas éclater.
Comme j’ai décidé d’en profiter, je relâche un peu la pression : il ne faudrait pas que je le mette hors service trop vite. Je tiens à lui en donner pour ses 20 000 euros ! Cette pensée me trouble : ne suis-je pas en train de me vendre, purement et simplement ?
Il capture mon visage entre ses mains et m’oblige à remonter vers lui. Son sexe de bronze frotte contre mon ventre, à travers le tissu du fourreau rouge qui descend un peu, libérant complètement mes seins aux pointes acérées. Nos visages sont l’un en face de l’autre, un instant en suspens. Nos lèvres s’approchent tout doucement l’une de l’autre. C’est l’instant qui me fait le plus peur ; intérieurement, je panique. Le baiser qui va nous enchaîner m’engage plus que la fellation que je lui ai donnée. Je peux offrir mon corps à ses désirs, à ses turpitudes, à ses fantasmes mais pas mes lèvres sur les siennes.
Je suis en train de trembler comme la midinette d’un mauvais roman-photo. Il sent ma réticence. Alors ses mains glissent sur mes joues, le long de mon cou tandis qu’il me contourne. Je le suis du regard, intriguée mais reconnaissante. Je sais, mon attitude est idiote mais je suis soulagée qu’il l’ait comprise. Peu après, il est plaqué sur mon dos, son sexe dur collé sur mes fesses, ses mains capturant pleinement mes seins tandis qu’il m’embrasse voluptueusement dans le cou. J’adore ça : ses lèvres ardentes, ses mains rapaces, sa virilité exigeante. Je me coule contre lui, épousant ses formes, cherchant ses reliefs.
Pendant de longues minutes, je me laisse faire, mes bras relevés au-dessus de ma tête, mes mains dans ses cheveux. Je nous vois distinctement dans les reflets de la grande baie vitrée. Le couple enlacé, fusionné que nous formons m’excite encore plus. J’ondule en même temps que lui. Puis il s’écarte un peu sur le côté sans relâcher son ardeur, une main délaisse mon sein déçu et cherche visiblement du bout des doigts la fermeture éclair du fourreau. L’instant d’après, celui-ci glisse sur mes hanches puis à mes pieds : je suis complètement livrée à lui.
Avec surprise, David découvre mes sous-vêtements : mes bas et porte-jarretelles. Mais de petite culotte : point. Ma touffe, bien mise en évidence par l’encadrement sombre de la lingerie le nargue dans le reflet de la grande porte-fenêtre agissant comme un parfait miroir. Ma petite folie.
Sa réaction ne se fait pas attendre : un sexe d’acier s’encastre le long du sillon de mes fesses, me faisant bien sentir sa présence et sa forme. Libertine, j’ondule du bassin pour que le volume de sa tige écarte mes masses et que je perçoive distinctement sa chaleur. Déchaîné, mon amant ne sait plus où donner de la bouche sur mon cou, mes épaules et des doigts sur mes seins, mon ventre et ma touffe vers laquelle il revient souvent. Durant ce temps, son pantalon s’est évaporé, son slip aussi. Tandis qu’il s’occupe passionnément de moi, je me caresse voluptueusement un sein, jouant avec sa pointe dressée. Me décollant de lui, mon autre main agrippe son sexe et je le masturbe doucement. Il gémit. Mes sens embrasés, je dirige posément son gland rougeoyant entre mes fesses afin de me frotter impudiquement avec, le long de mon sillon, à l’entrée de ma chatte en manque, sur mon périnée, à l’orée de mon petit trou. Ses doigts plongés dans ma touffe, il s’active autour de mon clitoris, mon petit bouton rose qui vrille sous ses caresses infernales. Il s’égare même parfois dans ma vulve à la recherche de mon intimité profonde.
J’ai envie de lui, j’ai envie qu’il plonge en moi, comme ça, qu’il me prenne ainsi. Mais pas sans protection ! Entre deux gémissements de plaisir, je lui susurre :
— Tu… tu as prévu… un préservatif ?
— O-oui, ne v-vous inquiètez pas…
Etrange qu’il continue à me vouvoyer alors que nous avons largement dépassé les limites de la bienséance ! Oh, il s’écarte de moi : qu’il se dépêche ! Vite, j’ai une envie folle de lui, qu’il soit en moi, qu’il me prenne, qu’il me capture, qu’il m’inonde ! Je pousse un soupir de soulagement quand un engin raide couvert de latex se frotte à nouveau sur mes fesses et que ses mains reprennent leurs places sur mes seins gonflés et dans ma chatte humide. Je sens la chaleur de son corps sur mon dos, son ventre dans le creux de mes reins : il est nu, lui aussi, prêt à s’immiscer en moi, à fondre en moi.
Je le veux ! Empressée, je saisis son sexe gainé et fermement, sans ménagement, je le positionne à l’orée de ma vulve impatiente, tout en écartant bien les jambes afin de lui libérer le plus de passage, me penchant en avant, les fesses offertes. Ce faisant, j’aperçois mon reflet : je suis dans une position totalement impudique, surtout avec ces bas noirs et ce porte-jarretelles de la même couleur. Ce qui dénote le plus est mon pendentif, tache rouge qui flotte entre mes seins qui pendent, oscillant de leurs masses sous l’action de nos mouvement désordonnés. Je fais vraiment… je n’ose pas dire le mot. Et puis, je m’en fous, David est là, derrière moi, dans peu de temps, il sera en moi, pour moi ; il me fera jouir.
Il n’attend pas une seconde de plus. Dés qu’il sait qu’il est en bonne position, d’un coup de rein, il plonge en moi, m’entrant d’un coup toute sa longueur. J’en ai des étoiles plein les yeux. J’aurais aimé qu’il soit plus doux. Mais son machin en moi me fait un bien fou. Il s’adoucit, se cale en moi tandis qu’il me dévore le cou, mes seins durcis qu’il palpe dans ses mains, qu’il malaxe sans vergogne, tout ça, je le veux, je l’exige. Alors qu’il commence ses va-et-vient en moi, je me masturbe comme une petite folle, mes doigts plongés dans ma chatte, excitant mon clitoris en feu tandis que son pieu de chair s’enfourne en moi. J’en ai des palpitations. Il est fougueux, impatient, impétueux. Sous les coups de butoir machistes de mon jeune amant, je sens ma jouissance venir, monter. Je me lâche, je m’abandonne, un tourbillon m’envahit, une grande vague de plaisir irradie mon corps jusque dans ses moindres fibres. Nos cris de jouissance se mélangent.
M’affaissant vers le sol, mon amant toujours rivé en moi, je sombre alors dans cette demi-mort que je ne connaissais pas.
Je me réveille dans les bras de David, épanouie, heureuse. J’ai faim, très faim, pas de nourriture mais de sexe. De sexe à l’état brut, sans chichi. Prestement, je me dégage de son étreinte, le laissant allongé sur le dos, à même la moquette puis je m’agenouille à ses côtés. J’ai envie de finir quelque chose commencée tout à l’heure…
Sous son regard étonné, j’enlève avec douceur le préservatif emmanché sur sa tige à présent ramollie. Déjà, elle se redresse légèrement. Je contemple, amusée, sa faible remontée, cette queue luisante et engluée, cette sucette spéciale au goût particulier. Sans lui laisser le temps de réagir, je m’empare de son sexe visqueux et tiède afin d’en savourer le goût d’après l’amour. Hier encore, j’aurais été écoeurée à la simple idée de ce que je fais maintenant mais aujourd’hui est un autre jour et je tiens à profiter de mon jeune amant. D’ailleurs, c’est excitant, c’est dégradant, c’est troublant de décadence ! Avec avidité, je ramone sa tige qui durcit sous le traitement particulier que je lui fais subir. Je plonge mon nez dans ses poils pour poser mes lèvres jusqu’à la base de sa queue, mon menton sur ses testicules chaudes. Après l’avoir bien nettoyé, après avoir aspirer ses moindres substances, je quitte son sexe tendu vers le plafond pour m’allonger sur le dos, repue et satisfaite. Sauvagement, il roule sur moi, m’écrase de tout son poids, broyant mes seins sensibles.
— Vous êtes décidément…
— C’est à dire ?
Je le fixe dans les yeux tandis que je fais disparaître de ma langue les dernières souillures de mes lèvres.
— Mieux que je n’osais l’imaginer…
— Vous n’êtes pas déçu, à ce que je comprends.
— Je préfère quand vous me tutoyez, comme tout à l’heure…
— C’était tout à l’heure…
Il se redresse entre mes jambes, me libérant de son poids. Je ferme momentanément les yeux, je respire mieux. Il reste agenouillé entre mes cuisses, ma coupe de glace fondue dans la main. Délibérément, il verse le liquide froid sur mes seins. Je crie de surprise et de froid. Sans en tenir compte, il continue à dessiner ainsi sur mon ventre puis inonde ma chatte de cette mixture glaciale. L’instant d’après, il s’applique à me lèche voluptueusement sans laisser passer la moindre goutte. C’est avec délice que je laisse sa bouche fourrager mon bosquet. Sa langue experte joue avec mes sinuosités, mes lèvres détrempées, mon bouton survolté. Avant d’entrer en moi pour la deuxième fois, il se protège à nouveau ; j’adore voir un homme jouer avec son gourdin, le manipuler, en prendre soin.
Quand il s’allongera sur moi, s’introduisant en moi, pesant de tout son poids de mâle…
Quand il me possèdera à nouveau, mes seins plaqués sur sa poitrine virile…
Quand ses larges mains se feront tendresse et brutalité sur toutes les fibres de ma peau…
Quand ses yeux possessifs seront rivés sur moi, sa chose…
Quand je saurai qu’il m’aimera toute la nuit, que je lui donnerais tout ce qu’il veut et attend de moi…
Alors je le laisserai m’embrasser parce que c’est bien moi que je lui donnerai et pas seulement mon corps.
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