— Tiens-toi tranquille !!!
Ça va bien faire la dixième fois que j’entends cette injonction. Pas pour moi, mais pour l’infernal gamin pourri, qui est assis face à moi dans cette cafétéria, où il a voulu, à tout prix et à coups de braiments, venir pour cause de cadeau. Et maintenant, il râle parce que, finalement, ça ne lui convient plus !
Pour l’instant, je suis calme. Ce n’est pas le gamin qui m’intéresse, mais sa mère, fraîchement divorcée. Un joli bout de femme, bien tentante du haut de ces un peu plus de trente ans, qu’elle porte admirablement bien. Très tentante, appétissante…
Par contre, son gamin !!
Actuellement, il indispose, par ses cris et ses jérémiades, tous nos proches voisins. Actuellement aussi, je suis zen. Néanmoins, je suis en train de me demander, si je n’ai pas fait une légère connerie, de les inviter tous les deux, aujourd’hui, ce midi. Parce que, point de vue de l’intimité, ce n’est pas du tout ce que je pouvais espérer. J’envisage beaucoup de choses avec la mère, mais nettement moins avec ce gamin, qui commence sérieusement à m’inquiéter, quant à ma possible vie en commun avec ma dernière conquête.
Belle conquête… Très belle…
Une jeune femme mûre comme je les aime, brune aux yeux tantôt sombres, tantôt lumineux. Des formes appréciables et une présence au lit d’enfer et bien plus encore. Quelques petits défauts ci et là, mais rien de répréhensible, d’ailleurs, je n’en suis pas exempt non plus !
Plaf !!
Ahuri, je constate l’énorme tâche qui s’arrondit sur ma chemise. Le charmant bambin, dans un caprice boudeur, a jeté sa fourchette face à lui ; celle-ci, dans un splendide arc de cercle digne des meilleurs ouvrages de balistique, a atterri en plein centre de mon assiette, éjectant la sauce chaude sur moi. Inutile de dire, que je suis à présent nettement moins zen. De plus, c’est chaud, très chaud ! Tant bien que mal, j’éponge ce que je peux, tout en ruminant. Ce qui me fait sortir de mes gonds est le rire sarcastique et ravi de ce poison ambulant, qui trouve la situation très attrayante !
— C’est fini, tes conneries, espèce de sale gosse !
Je suis debout, furieux, ma chemise sale qui brûle et rien pour me changer d’ici ce soir. Pas habitué à ce qu’on le dispute, le gamin a la bouche ouverte en rond presque parfait. D’un coup, il se met à hurler comme si on l’égorgeait. C’est alors que mes pires craintes sont confirmées : la mère vole au secours de son enfant martyr et traumatisé. Pendant de longs moments, sans que je puisse me justifier, elle me réprimande vertement puis, théâtralement, quitte la cafétéria, son gamin collé à sa jupe.
La totale…
L’ambiance est assez agitée autour de moi. Visiblement, mes voisins et voisines apprécient le calme revenu. L’incident se dilue dans les conversations qui reprennent et moi, je contemple ma chemise sale. Je me questionne tout haut :
— Comment, diable, vais-je faire pour en enlever un max ?
— Avec du vin blanc, ça ira bien.
Je me retourne vers la voix féminine qui vient de retentir. Une charmante brunette me tend une serviette humide. D’un rapide coup d’œil, je constate qu’elle ressemble assez à mon ex-conquête, mais en plus ronde, c’est indéniable.
— Merci… Vous pensez que ça marchera ?
— J’ai une certaine habitude, vous savez ?
— Vous guettez tous les hommes dans le même cas que moi ?
Elle sourit.
— Non, non, j’ai simplement des neveux et nièces qui ne sont pas mieux !
— L’habitude alors.
— Oui, en quelque sorte. Euh, votre femme ?
— Ma femme ? Ah non, je dirai à présent mon ex-petite amie…
— Ah, vous êtes sûr que ce n’est pas rattrapable ?
Je soupire :
— Non et puis, je pense que j’ai compris. Ce gamin est pourri jusqu’à l’os et notre vie en commun serait une longue suite de catastrophes. Jamais la paix, toujours des caprices, encore des caprices jusqu’à ne plus en finir !
— À ce point ?
— Oh déjà, quand nous étions ensembles, ne fusse main dans la main, il faisait tout pour se rendre intéressant et casser l’ambiance.
Je réalise alors mon étrange lucidité, ce fait que je n’avais pas évoqué, aveugle à la passion qui me poussait vers mon ex-conquête. Ex ? Du coup, je ne sais plus… Je flotte…
Elle s’est assise face à moi, puis nous avons parlé, longuement. Pourquoi lui ai-je tout dit ? Je ne sais pas, j’avais confiance en elle, envie de me confier. Nous avons mangé une glace chacun, curieusement la même. Puis l’heure est venue de nous quitter. J’ai réglé l’addition, elle a vaguement protesté, que je lui paye son dessert, puis elle est repartie à son travail, pas loin d’ici, dans la galerie. Je suis alors resté, un certain temps, à la regarder s’éloigner loin de moi. Comme une impression de vide. Seul me restait son prénom : Denise.
Le soir même, j’ai téléphoné à la mère de l’affreux jojo. J’ai même retenté de renouer contact, mais quelque chose avait disparu. La perspective de vivre auprès de ce gamin me bloquait littéralement, quels que soient les attraits de sa mère.
Cette nuit, puis les autres, j’ai revécu la conversation que j’avais eue avec cette inconnue, Denise. Pourtant, je préfère les femmes un peu plus sveltes. Mais sa rondeur, de femme épanouie, m’émouvait. Ses yeux sombres aussi, sa coupe carrée, ses lèvres fines… J’ai même fantasmé sur ses courbes, sur ses seins charnus que je baisais à pleine bouche, sur ses fesses que j’ai vues partir loin de moi, sur ces fesses sur lesquelles je me vautrais sans pudeur, exultant mon plaisir.
Puis un matin, j’ai dit : STOP !
Et je suis parti à sa recherche.
8 jours, 8 longs jours. Durant cette trop longue période, j’ai arpenté la grande galerie marchande, fréquenté cette cafétéria où je l’avais vue. En désespoir de cause, j’ai même demandé ci et là, j’ai fait son portrait robot, questionné. Beaucoup de gens m’ont regardé bizarrement, certains se sont même carrément enfuis à mon approche.
Maintenant, je suis assis, fatigué, rompu, comme misérable, sur un banc face à une fontaine qui propulse son petit jet d’eau vers la grande verrière de la galerie marchande. Face à moi, au moins 100 mètres de divers magasins. Où est-elle ? Où peut-elle se nicher ?
Je secoue la tête. Je pense que c’est décidément mal parti, que je ne la retrouverais jamais dans tout ce grand machin énorme. Je souffle, vidé, attristé à cette idée qu’elle ne soit qu’une simple apparition fugace. Je veux dédier ce poème à toutes les femmes qu’on aime, pendant quelques instants secrets… Cette chanson de Brassens me trotte en tête et je n’aime pas ça, je veux encore y croire. À celles, qu’on voit apparaître une seconde à sa fenêtre et qui prestes s’évanouissent…
S’évanouissent, c’est bien le mot. Je regarde encore devant moi, je plonge dans cette vaste allée couverte, comme si mon regard pouvait visiter chaque recoin, chaque cache, chaque angle pour la trouver et la garder à moi. Je m’étonne moi-même : la garder à moi. Pourtant, je ne sais rien d’elle ou si peu et déjà, elle remplit mon espace vital de sa seule absence.
— Vous cherchez quelqu’un ?
Je me retourne d’un bond au seul son de sa voix. Elle.
— Vous ?!
— Oui, moi…
Je la contemple, ahuri. Je cherchais au lointain alors qu’elle était là, juste derrière moi. J’hésite, je ne sais pas quoi faire, j’ai envie de la prendre dans mes bras, de la serrer à moi et d’être exubérant comme un gamin, qui aurait reçu sa première bicyclette.
Pour me contenir, je tente de poursuivre la conversation :
— Mais, je… enfin…
— Je sais : vous m’avez cherchée partout… Dit-elle calmement.
— Comment le savez-vous ?
— Oh, c’est bien simple, vous n’étiez pas particulièrement discret !
Je suis scié, les bras m’en tombent.
— Et vous n’êtes pas intervenue ?
— Mettez-vous à ma place ! Une sorte d’énergumène cherche à me retrouver, vous auriez fait quoi ? Je ne sais pas qui vous êtes ! Enfin, plus tout à fait…
Vu sous cet angle, elle n’a pas tout à fait tort. Mais je m’aperçois que j’ai été plongé dans une sorte de grande partie de cache-cache. Sa dernière phrase m’intrigue :
— Plus tout à fait ? Que voulez-vous dire par là ?
— Je veux dire par là que je sais qui vous êtes exactement… Nom, prénom, date de naissance, adresse, emploi et tout le reste…
— Comment ça !??
— Je suis la responsable de la sécurité !
Depuis le début, elle savait ! Elle devait avoir eu vent de moi, par les vigiles auxquels j’ai posé la question. Ne parlons pas des caméras de surveillance qui émaillent la galerie. En réalité, j’étais pisté, tracé.
Elle s’assied sur le banc et me désigne de la main une place pour m’asseoir. Mécaniquement, j’obéis. Elle croise les jambes, (zut, elle est en pantalon), pose ses mains dessus et s’explique :
— Vous comprendrez fort bien qu’à mon poste, on se méfie de tout. Et vous comprendrez aussi que quand un homme, qu’on a entrevu vingt minutes au plus, retourne tous les magasins pour vous retrouver, on se pose des questions…
— Quelque chose me dit que je n’ai pas été très… modéré…
— Oh que non !
Je dois avoir l’air d’un gamin pris en faute. D’ici peu, je sens que je vais me faire gronder. Je dodine de la tête. Elle écarte un semblant de mèche de sa coupe carrée. Soupire. Elle m’adresse alors un sourire lumineux, qui me chavire et dit :
— Mais, c’était tellement attendrissant…
Sans bien comprendre ce qui m’arrive, je me propulse tout contre elle et sans réfléchir, je dépose un léger baiser sur ses lèvres fines entrouvertes. Elle me regarde fixement, ses yeux sombres grands ouverts, cherchant une suite à donner. Je réalise que j’ai été un peu impulsif sur les bords et qu’il ne serait pas étonnant, que je me récupère une gifle au travers du visage ou que je me fasse expulser par ses gorilles de la sécurité.
C’est avec un air de fausse sévérité, qu’elle répond :
— Décidément, vous êtes insortable !
— Désolé, mais… je… j’en avais envie ; honnêtement…
— Je ne sais pas, si c’est vraiment honnête de faire ça !
— De faire quoi ?
— De faire ça…
Elle dépose à son tour un baiser fruité sur mes lèvres. J’adore son goût, son parfum, sa présence, sa chaleur. La tête me tourne, je me sens devenir un ado, lors de son premier baiser. C’est si doux et tellement excitant !
Je me laisse aller, je suis comme un collégien à son premier baiser, à la fois timide, excité, curieux. Hélas, elle s’écarte de moi et met un peu de distance entre nous. Mais je peux la contempler, si mignonne dans sa tenue stricte, tailleur, pantalon et chemise crème. À peine ai-je eu le temps, de faire l’inventaire, qu’elle se lève. Elle tend le bras :
— Venez !
Elle me prend par la main. Nous parcourons une partie de la galerie marchande, puis elle s’engouffre dans un petit couloir latéral. Munie d’une carte magnétique, elle ouvre une première porte. Un couloir, une intersection, un autre couloir. Nous montons un escalier métallique très raide. Une autre porte, un couloir sombre, une odeur de poussière, je ne serais pas étonné, que les femmes de ménage ignorent cet endroit. Un vrai dédale ! Peu après, nous débouchons dans un vaste volume zébré de passerelles, je me penche un peu, nous sommes visiblement au-dessus du grand magasin et de ses rayonnages, par-dessus le faux plafond en lamelles. C’est étrange de superviser ainsi tout le magasin.
— Venez, dit-elle.
— Pas de problème ! C’est curieux, comme vision des choses…
— En effet, c’est un point de vue différent. Regardez là-bas.
Elle tend le bras vers les vêtements bruissant de monde.
— Tout semble si petit, vu d’ici, et si vain…
Elle m’intrigue à dire ça :
— Vain ? Comment ça ?
— Tous ces gens qui se ruent sur… Laissez tomber, s.v.p….
— Ok, si vous le voulez ainsi…
Pris d’une impulsion subite, je l’attire à moi et je l’embrasse tendrement. Elle ne résiste pas, nos lèvres fusionnent. Une longue minute, peut-être plus. Elle s’écarte de moi :
— Décidément, vous êtes insortable.
— Je vous voyais triste, j’ai décidé de vous changer les idées
— Ce fut assez réussi…
— De rien, j’adore me sacrifier pour le bien-être des autres…
— La belle excuse !
Je l’attire à nouveau contre moi et mon baiser se fait plus vorace. Nos lèvres se séparent à regret.
— Encore ce don du sacrifice ?
— Non, pas pure envie et… désir ! Dis-je, une lueur vorace dans les yeux.
— Voyez-vous ça !!
Mais elle se dégage de mon étreinte, sans, toutefois, me lâcher la main. Docile, je la suis. Nous traversons ainsi tout le magasin dans sa largeur, en zigzaguant de passerelle en passerelle. Nous arrivons ainsi sur une plate-forme en béton au-dessus du rayonnage boulangerie. Juste devant nous une ouverture et derrière une petite salle, plongée dans le noir, d’après ce que je crois deviner. Denise s’engouffre dedans, m’attirant derrière elle. Puis elle s’arrête en plein beau milieu de la pièce. Il faut assez chaud, certainement le four de la boulangerie juste en dessous. Je la regarde, son visage rond est faiblement éclairé et se détache parfaitement de l’environnement sombre. Ce qui est le plus étrange est son regard noir, comme deux trous profonds qui se marient avec le décor obscur.
Sans dire un seul mot, elle se plaque à moi. Sa bouche cherche la mienne, ses mains me découvrent. Dans la moiteur palpable de la pièce, ma fièvre s’accroît terriblement. Je la capture, je la désire, mes mains farfouillent partout, mes lèvres la goûtent, centimètre par centimètre, je veux tout d’elle. Sans que j’aie bien compris comment, je suis torse nu, tandis que ses lèvres courent sur ma poitrine.
Ses mains sont terriblement brûlantes, ses doigts effroyablement inquisiteurs, ses lèvres de lave pure me dévorent. La sueur, qui me couvre à présent, est beaucoup plus due à l’excitation faramineuse que j’ai d’elle, qu’à la chaleur ambiante qui n’est pourtant pas en reste. Moi non plus, je ne veux pas être en reste, son chemisier est ouvert et je plonge avec délectation entre ses seins moites en sueur, tandis que je goûte sa peau salée.
Elle proteste un peu de ne plus avoir accès à mon torse et se venge illico sur ma nuque, ce qui me procure de délicieux frissons !
J’ai déjà vécu des sensations de félicité, mais avoir le nez dans un très joli décolleté, si odorant et bordé de dentelles et de lécher une peau à la fois naturellement sucrée et aussi salée de sueur, est assez aphrodisiaque. Sans compter que ses lèvres me procurent des ondes savoureuses de frémissements.
Elle attrape ma tête et du bout de la langue, elle entreprend de me lécher du front vers la ligne du cou. Je quitte à regret ses seins, mais je ne perds pas grand-chose au change : Denise semble terriblement douée pour les prémisses. Et je présume que l’atmosphère surchauffée y est aussi pour quelque chose…
Elle descend sur ma poitrine puis happe un téton, le mordille. D’habitude, c’est plutôt moi qui fais « subir » ça à mes conquêtes, mais je me laisse faire d’autant que ce n’est pas désagréable. Ses doigts courent dans mon dos dégoulinant, elle se plaque à moi, sa peau est brûlante. Je flotte dans l’atmosphère moite.
Ses ongles s’impriment dans la chair de mon dos. Sa bouche vorace sur mon téton, son corps de feu contre le mien, son ventre moulé contre la bosse de mon pantalon, elle m’inflige de longues griffures sauvages. C’est à la fois atroce et terriblement excitant ! Mon sexe n’en peut plus, il veut jaillir de sa prison pour aller exploser à l’air libre.
Le supplice devient pire encore, quand elle ondule, frôlant, caressant de son ventre, ma tige à travers le tissu. Mes mains cherchent ses fesses, son sexe afin de lui rendre la pareille.
— Non, me dit-elle d’une voix rauque, que moi !
— Pourquoi ?
— Parce que je le veux !
Alors, je me laisse faire. Ce n’est pas tous les jours que l’on vit de tels moments intenses.
Elle me pousse contre un poteau, le contact du béton froid fait du bien à mon dos en douleur sous ses griffes. Sa bouche se niche dans mon cou, ses ongles sur ma poitrine, son ventre continue ses ondulations obscènes sur mon sexe en fusion. Je plonge mes doigts dans ses cheveux soyeux, puis sur sa nuque mouillée. Ma main s’empare d’un sein sous sa chemise ouverte, elle palpe une belle dentelle sous laquelle s’érige une petite pointe dure, que je capture aussitôt. Entre deux baisers ventouses qu’elle m’inflige, je l’entends gémir doucement, j’accentue ma pression sur son téton. Elle riposte en se frottant sur moi, je sens les moindres reliefs de son corps à travers les tissus détrempés, comme si nous étions nus tous les deux.
Voracement, je m’approprie sa bouche, nos lèvres se soudent, nos langues s’entremêlent, nos salives fusionnent. Mon sexe semble occuper tout l’espace de mon caleçon, prêt à jaillir de son enclos. Furieusement, elle se masturbe sur la bosse tendue de mon pantalon, je sens distinctement les deux lèvres rebondies de sa chatte dodue. On dirait même que celles-ci cherchent à dévorer mon sexe gonflé. Elle me mordille les lèvres, pour replonger aussitôt dans ma bouche, ses griffes acérées parcourent tout mon corps. Je lui pince plus encore son téton, mes autres doigts s’enfonçant dans la chair tendre de son sein. Puis ma main lui capture le galbe d’une fesse, un doigt s’insinue dans un sillon interdit, qui lui moule ses endroits secrets.
C’est extraordinaire, phénoménal, fabuleux ; je n’en peux plus, elle le sent, elle le sait et elle en abuse. Je serre les dents, je pourrais la repousser, m’enfuir, mais je suis rivé à elle, à ce corps qui m’hypnotise, qui m’envoûte. Sa respiration se saccade de plus en plus, elle gémit en sourdine, ses mouvements se font plus désordonnés, ses griffes se plantent en moi, ma main lui broie de convoitise son sein, mes doigts sont plaqués entre ses jambes, épousant ses moindres reliefs, à travers son pantalon collé de sueur sur son corps frémissant. Je serre les dents, ce supplice est trop atroce. Entre deux halètements, elle ose me demander :
— Un problème ?
Sa voix à la fois narquoise et faussement enfantine est le déclencheur de ce que je voulais éviter. Venue du plus profond de moi-même, une vague de soulagement fonce vers la délivrance, je ne peux m’empêcher de pousser un cri rauque. Elle répond au mien par une suite de petits cris désordonnés, se moulant à mon corps en de rapides soubresauts.
J’explose, une vague chaude m’envahit de partout. À travers mes sens en délire, je l’entends à son tour jouir en sons désarticulés. À deux mains, j’agrippe ses fesses afin de la plaquer contre moi pour m’imprégner de son bassin, de son ventre, de son mont de Vénus, de son sexe. Ses ongles sont entrés dans ma peau, ses dents sur mon épaule. Telle une mante religieuse après l’amour, elle est en train de me dévorer sur place. L’esprit embrumé, lointain, perdu dans ma jouissance, je ne sens presque rien, je ne réagis plus.
Et je me perds dans les bras et la bouche d’une inconnue insatiable, qui me tuera méthodiquement à petits feux, extirpant tout de mon corps et de mon âme…
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