Autrement

Je repose le combiné, ça y est, je viens d’appeler l’agence immobilière pour mettre la maison en vente. J’ai aussi appelé l’avocate pour démarrer la procédure de divorce : nous tournons la page après plus 18 ans de vie commune, une majorité.

Nos chemins ont suivi des évolutions différentes, elle attendait autre chose de moi, j’attendais aussi autre chose d’elle. Nos routes ont été liées longtemps, mais, déjà un lac, un océan les sépare. J’aurais peut-être pu essayer de la garder, de continuer à transiger sur beaucoup de points, mais, quand j’y songe, sa vie n’est plus la mienne, son avenir n’est plus le mien, et ce, dans divers détails, presque tous les détails.

Quand je regarde en arrière, je me dis que j’ai été bien avec elle durant quelques années. Je ne regrette pas de l’avoir aimée, qu’elle ait été ma folle passion, mon feu incandescent, mon avenir. Je voulais qu’il en soit ainsi toute ma vie, qu’elle reste mon éternelle fiancée, mon amante adorée. Mais pour cela, il faut être deux.

La personne de l’agence passera après-demain, normalement, il ne devrait pas y avoir de problème pour vendre, le marché de l’immobilier est en plein boum et notre maison est bien située. Avec la spéculation irraisonnée de ces dernières années, nous ferons finalement une bonne affaire. Quelque part, ça m’attriste de faire un bénéfice dans de telles circonstances, mais il faut bien redémarrer ailleurs.

Si je pouvais revenir en arrière, qu’est-ce que je ferais ? Je recommencerais ? Plus j’y songe, plus je me dis que, au final, notre séparation était plus ou moins programmée… Quoique…
Je sais que je désire toujours ma femme, que j’aimerais follement revenir à mes jeunes années, mais 18 ans sont passés par là et l’eau qui coule sous le pont ne rebrousse jamais chemin. Alors, il me reste de la tendresse…

J’aimerais refaire la route.
J’aimerais être heureux comme je le fus.
Mais il faut tourner la page.

Alors, je la tourne, avec des regrets, des hésitations, de l’espoir pour ma nouvelle vie. De l’espoir, j’y crois : j’ai été amoureux fou, pourquoi ne pas l’être encore et encore ? Je le fus de ma femme pendant si longtemps, pourquoi ne ferais-je pas le bonheur d’une autre femme qui voudrait de moi ?

Une autre femme…

Une nouvelle vie, un nouveau jour avec elle auprès de moi…

Au petit matin, quand le soleil entre dans la chambre, elle est là, endormie, près de moi. Je me colle à elle tout doucement pour bénéficier de sa douceur, de son parfum. Avant que le réveil ne sonne, je promène délicatement mes mains sur son corps, je dépose un baiser furtif dans son cou. Elle ouvre les yeux, me sourit. Ses mains chaudes caressent mon corps sous la couette. Certains jours, elle se laisse aller à des privautés, comme me masturber délicatement ou, mieux encore, je m’éveille tandis que mon sexe est dans sa bouche…
Je vais chercher son café ou son thé, je me recouche auprès d’elle tandis qu’elle le boit doucement, tout en me jetant des petits coups d’œil. Un câlin ou deux, nous parlons de tout et de rien, puis nous nous levons. D’autres jours, la grasse matinée à lire contre elle ou à profiter (ig)noblement d’elle, je suis un trop grand admirateur de ses courbes pour les laisser passer loin de mes mains et de mes lèvres !

Nous déjeunons ensemble, elle me parle de sa journée qui commence ou de ce qu’elle veut, idem pour moi. Un dernier gros bisou et chacun part de son côté pour la journée. J’emporte son souvenir, gravé au plus profond de moi.
Parfois, un simple coup de fil à midi, simplement pour entendre sa voix. Ou bien, je déjeune avec elle.

D’autres jours, nous restons ensemble toute la journée, nous nous répartissons ce qu’il y a à faire, ménage, lavage, réparation. Parfois, je viendrais l’embêter en voulant la bisouter dans le cou ou zieuter son décolleté. J’ai une certaine fascination pour le corps de celle que j’aime, en sueur ou sous l’effort, ça m’excite et j’en profite !
Parfois, j’aimerais qu’elle soit en short ou minijupe avec t-shirt, dans l’unique but de la savoir « disponible » et souvent d’en jouir allègrement, férocement ou par taquinerie.
J’adore les siestes crapuleuses ou le fait de lire à ses côtés, ma tête sur son ventre ou ses reins ou bien elle assise entre mes jambes, son dos sur ma poitrine. Soit nous lisons, soit nous discutons de tout, soit je lui demande son avis sur certaines choses qui me tournent dans l’esprit, soit c’est elle qui me demande ce que j’en pense. Dans mes projets sérieux ou moins, je veux lui demander son avis, ce qu’elle en pense franchement sans détour, sans forcément que je suive ce qu’elle me propose, mais je veux pouvoir en parler librement.

Sortir, aller au ciné, à la piscine, en balade dans les bois ou ailleurs, en magasin, plus loin dans d’autres villes à visiter ou simplement en cocooning à la maison.

J’aime qu’elle s’habille relax, j’aime aussi qu’elle s’habille pour plaire. Je veux être fier de ma compagne, fier de montrer au monde entier celle que j’aime, celle qui m’aime, dévoiler un peu ses trésors dont, seul, moi je profite. Son corps adorable, ses jambes nues, ses bras au soleil, sa nuque au vent. Cela peut paraître puéril, mais je suis ainsi.
Fine, ronde, je m’en fiche, ce que je vois à travers elle, c’est la femme qui est en elle. Mais quant au renouvellement de sa garde-robe, je risque d’avoir certaines exigences vestimentaires… Oh que oui !

Le soir en rentrant, gros bisous de circonstance puis nous vivons ensemble, à deux. Peu importe ce que nous faisons, je suis heureux d’être de retour, heureux de la revoir, de l’avoir à moi. Elle aussi. Qu’on reste ou qu’on sorte, du moment que nous sommes ensemble, tous les deux, tous les trois, tous les quatre…
De temps à autre, manger au resto, pas forcément le nec plus ultra, mais sortir, profiter…

Une soirée dehors ou dedans, l’un contre l’autre, elle devant la télé, moi, livre en main ou ordinateur sur les genoux. Elle au clavier, moi dans le lit. Lui faire des bisous, juste pour le plaisir, sans aller plus loin. Poser ma main sur son genou ou son bras. Nous goûtons au plaisir d’être ensemble. Je la dessine, je l’imagine, je l’évoque, j’écris des histoires sur elle, des musiques pour elle. De son côté, elle fait ce que bon lui plaît, car, toujours, elle me plaît.

Elle est mienne comme je suis sien. C’est elle que j’aurais choisie, désirée, c’est elle, le nouvel axe de ma vie, le soleil doux qui me réchauffe…

Je sais que, parfois, j’aime mal. Mais si nous sommes ensemble, elle et moi, je veux pouvoir lui offrir sans raison des choses ci et là, un collier, un livre, des fleurs… En cas de réprimande de sa part, je peux me transformer en sale gosse boudeur. Je veux qu’elle soit celle en qui je crois, mon égale, mon complément, ma moitié et qu’elle accepte tout ce que ça implique : mon côté possessif sur ses sentiments, l’exclusivité.

J’accepte qu’elle puisse se retirer, être seule parfois. Mais pas trop souvent ou trop longtemps. Je suis trop avide de tendresse, d’amour, de reconnaissance, je veux qu’elle soit l’amie, la confidente, la femme, la maîtresse.

Je veux pouvoir lui donner comme la prendre. Qu’elle veuille de moi, qu’elle cherche mon contact, qu’elle aime ma présence, le fait que je veuille la protéger, qu’elle me console ou me câline. Je veux de l’amour, du sexe et de la tendresse. Je ne veux pas croire que la passion s’évanouit en quelques années, elle évoulue sans doute, elle change de forme, mais je veux croire que dans 10 ans, 20 ans ou plus, je la désire toujours comme si nous étions ensemble depuis peu, comme aux premiers temps. Je veux croire qu’elle a besoin de moi, qu’elle me cherche, comme moi je la cherche, j’ai besoin de la savoir là, près de moi, pour moi, à moi.

Côté sexe, elle sait ce que j’attends et désire : j’adore prendre, donner, échanger. Je veux une compagne qui participe, sans aucune honte, parce que faire l’amour est naturel quand on s’aime. J’aurais parfois des lubies ; si elles ne lui conviennent pas, qu’elle dise « non » simplement. Comme je veux son amour, je veux son corps et elle sait que j’adore ça.

Oh oui, côté sexe, je veux des nuits de folie, des nuits à ravager le lit, à embrasser le moindre centimètre carré de sa peau en sueur, à plonger mon nez dans ses seins, les embrasser, les mordiller, les téter. Sa bouche contre la mienne, sa langue autour de la mienne, mes mains sur son corps, son dos, son ventre, ses fesses, ses seins. Mon corps déchaîné, plaqué contre elle, à épouser ses reliefs, à chercher ses moindres replis.

Ma lance érigée dans sa bouche torride, sa langue experte qui me torture, mes lèvres avides qui fouillent son intimité, qui boit son doux liquide. Sentir son odeur m’envelopper tandis que mon excitation augmente, que mes testicules se gonflent, prêts à exploser, sa langue chaude et veloutée qui m’entoure, mes dents qui se serrent afin de résister, encore et encore. Jouir en l’inondant, mon nez dans sa touffe, ma langue dans ses liqueurs, boire et lui donner à boire, m’épancher, me décharger tout en la lampant, me rassasier.

Des tas de folies ordinaires ou douces, ses caresses sur moi, ses jeux pervers. Ludique, elle se masturbe devant moi, se presse, se caresse les seins tandis que je la regarde, avide et complice… Ma langue agile sur son dos, de son tendre cou à ses fesses rebondies puis jusqu’aux orteils de ses pieds mignons… Tout avoir, tout recevoir et tout prendre. Ses doigts grivois sur ma tige gonflée, un lent mouvement, une pression solide, son envie dans ses yeux, les « je te veux » que sa bouche prononce en silence. Voir mon désir par son désir.

La nuit continue, mon sexe toujours vaillant, plaqué sur son ventre arrondi, se refait une santé tandis que je l’embrasse comme un fou, mélangeant nos saveurs, la dévorant, puis je m’insinue en ses jambes tandis qu’elle m’accueille, mon pieu inassouvi glissant en elle sans effort. Toujours et toujours être en elle, plonger en elle, me vider en elle pour la remplir, tapisser sa grotte secrète de mon sperme, une orgie, un débordement, une folie sauvage.
Puis mourir dans ses bras, vidé, rompu, en mille morceaux éparpillés aux quatre coins du champ de bataille.

Oser parfois m’aventurer dans son sillon secret, titiller son petit puits ténébreux, découvrir d’autres voies interdites, me glisser doucement au bord, mes doigts dans son buisson touffu, sentir son fourreau cannelé me serrer, agacer son clitoris, puis franchir ce passage étroit, parvenir au fond de cet antre chaud, coulisser de ce plaisir troublant, de cet acte incongru mais si excitant, recevoir cette offrande dans ses petits cris, mélange de plaisir et de faible douleur, cette quasi-soumission à mon désir insatiable, pour me laisser aller ensuite à cette jouissance étrange de souiller ses entrailles chaudes de mon jet brûlant.
Rester planté là, sur son corps soumis, dans son corps frémissant, mes doigts la masturbant toujours, une main caressante sur son ventre ou son sein.

Et puis recommencer, encore et encore… sans fin, sans autre limite que nos plaisirs mélangés, notre soif de l’autre, notre descente aux enfers pour atteindre ensemble le paradis des sens.

De l’enfer au paradis…

Voilà ce que j’aimerais de cette femme, de ma femme. Une utopie ? Un rêve éveillé ? Non, parce que j’y crois, je sais que c’est possible et cette femme que je désire sera mon unique objectif, le but de ma vie. Je la séduirais, je la conquerrais et je recommencerais encore et encore, pour qu’elle sache chaque jour qu’elle est la seule, l’unique.

Une femme, Ma Femme.



Un grand merci à [email protected] qui m’a évité quelques fautes de goût…

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