Les personnages:
Juliette
Cassandra: la meilleure amie de Juliette
Roméo
Eloïse: la meilleure amie de Roméo
Siriac: le meilleur ami de Roméo
Flora: une collègue de Roméo
Daphné: la soeur de Flora
Roger, Helmut, Boris, Ramon & Mustapha: des amis de Juliette
Acte 1, scène 1: Samedi 17, 16h45, La chambre de Juliette,
Juliette, Cassandra
Juliette est assise, nue, sur son lit, adossée au mur et les genoux légèrement repliés, et se caresse machinalement la poitrine. Cassandra est également nue, accroupie sur le même lit, la tête enfouie entre les cuisses de Juliette.
Juliette: Ecoute, Cassandra, il m’est arrivé quelque chose d’incroyable, hier, et il faut absolument que je te le raconte.
Cassandra: Quoi donc ?
Juliette: Tu me jures de le garder secret ?
Cassandra: Oui… Allez, raconte !
Juliette: Non, tu ne m’écoutes pas, là.
Cassandra: Mais si, je t’écoute.
Juliette: Non, je le vois bien. Ce n’est pas quelque chose d’anodin, j’ai besoin de toute ton attention, alors retire tes doigts, relève-toi et écoute-moi bien.
Cassandra: Ooohh ! Bon, d’accord…
(Elle se relève, et s’asseoit dans la même position que Juliette, à côté d’elle sur le lit.)
Juliette: Ca y est, tu m’écoutes ?
Cassandra: Oui, vas-y.
Juliette: Eh bien, hier après-midi, je suis sortie un petit peu en retard du boulot, du coup j’ai loupé le bus, et je devais attendre pendant plus d’un quart d’heure le suivant.
Cassandra: Ah ?
Juliette: Oh, arrête de te moquer de moi. C’est que le début, c’est pour te situer le contexte.
Cassandra: Bon, allez, continue.
Juliette: Bon; et comme j’avais du temps, je suis passée au tabac de la gare acheter des clopes, et j’en ai profité pour m’attabler et prendre un café.
Cassandra: Un grand café ?
Juliette: … ?
Cassandra: Eh ben, c’est pour te montrer que je suis… que je t’écoute…
Juliette: Arrête de m’interrompre !
Cassandra: Okay, allez, vas-y, je t’écoute, et je ne dis plus rien.
Juliette: Bon, donc, j’étais attablée, tranquillement en train de savourer une cigarette avec mon café, quand soudain…
(un silence)
Juliette: Et arrête de te toucher, aussi ! Ca veut dire que ce que je dis ne t’intéresse pas…
Cassandra: Pffff, oh là là… Mais c’est pas que ça m’intéresse pas, c’est que c’est plus agréable de t’écouter ainsi.
(un silence et les regards pesants de Juliette)
Cassandra: Bon, d’accord…
(Cassandra retire sa main d’entre ses jambes)
Juliette: Quand soudain, disais-je donc, je remarque un mec en train de me mater comme c’est pas permis.
(un silence)
Juliette: Eh bien, tu ne m’écoutes pas ?
Cassandra: Ben si ! Je t’écoute: tu remarques un mec qui te mates comme c’est pas permis.
Juliette: Et tu ne me demandes pas s’il était bien ?
Cassandra: Non, parce que s’il avait pas été bien, tu ne m’en aurais pas parlé.
Juliette: Mmmouais, bon, eh ben, il était vachement bien, même, un vrai canon. Super craquant, avec ses petits yeux bleus provocateurs qui me dévoraient tout entière.
Cassandra: Et alors ?
Juliette: Alors ? Eh bien alors, tu me connais, moi aussi, j’ai joué à le provoquer. J’ai soutenu son regard insistant. Je l’ai défié des yeux, même. Et il ne bronchait pas. Il continuait de me dévisager avec envie. Il était assis avec deux personnes, un autre type et une nana, mais qui n’avaient pas fait attention à moi, ni à son petit jeu. Et tout en parlant avec eux, il ne cessait de me manger des yeux. Facilement dix bonnes minutes passèrent ainsi. Et au bout de ces dix minutes, voyant qu’il n’en démordait pas, et constatant de plus en plus qu’il était extrêmement attirant, je me suis levée en lui faisant un petit clin d’œil et je me suis dirigée vers les toilettes.
Cassandra: C’est pas vrai ???
Juliette: Non, garde tes mains là où elles sont et écoute-moi. Tu te toucheras après.
Cassandra: Fous-moi la paix ! Continue !
Juliette: Eh bien, naturellement, je n’ai pas eu à attendre longtemps devant les toilettes avant d’y être rejointe par ce garçon. Dès qu’il est arrivé, il m’a fait un grand sourire charmeur, et m’a dit qu’il me trouvait merveilleuse, et que j’étais la fille de ses rêves, et tout, et tout. Moi je ne lui ai rien dit, mais il a dû deviner à mon air que je le trouvais super aussi.
Cassandra: Attends, attends, pause ! Comment était-il, décris-le moi. Je le connais ?
Juliette: Non, tu ne le connais pas, c’est sûr. Il s’appelle Roméo, il a 25 ans, il est grand, sans y être trop, baraqué juste comme il faut, brun, yeux bleus, et a un superbe sourire, qui ferait fondre n’importe quelle fille normalement constituée.
Cassandra: Ouaouh ! Alors ? Et en-dessous de la ceinture ?
Juliette: Justement, attends… Alors je l’ai entraîné à ma suite dans les toilettes, et à peine la porte fermée, il m’a quasiment sauté dessus, et m’a embrassée un long moment. Et tandis que je savourais avec plaisir ses longs baisers fougueux et passionnés, il s’est mis à me caresser et à me peloter doucement. Tu imagines dans quel état je pouvais être ?
Cassandra: Oui, mais à vrai dire, j’imagine surtout aussi dans quel état lui devait se trouver…
Juliette: Je lui ai littéralement arraché ses fringues, et quand j’ai baissé à la fois son jean et son caleçon, une super belle queue toute dure et toute gonflée a bondi juste devant moi, une queue comme je n’en avais presque jamais vue, très longue et très épaisse.
Cassandra: Grosse comment ?
Juliette: J’sais pas, comme ça…
Cassandra: Hein ? T’exagères pas un peu, là ?
Juliette: Non, franchement, je dois pas en être loin.
Cassandra: Eh ben…
Juliette: Oui, voilà, tu comprends un peu le sentiment que j’ai pu avoir en la voyant.
Cassandra: Tu m’étonnes !
Juliette: Arrête de te toucher, j’ai pas fini.
Cassandra: J’peux pas, c’est plus fort que moi… Continue, je t’écoute.
Juliette: Bon, donc, dès que je l’ai vue, ma stupeur passée, je m’en suis saisie, et je l’ai enfouie au plus profond de ma bouche, et je l’ai sucée, pompée, aspirée, léchée et têtée du mieux que j’ai pu.
Cassandra: Et j’imagine qu’il appréciait.
Juliette: Il avait l’air. En tout cas, moi, j’avais mal aux mâchoires, tellement je devais ouvrir la bouche pour la prendre correctement. Elle était dure comme du béton, il gémissait doucement en savourant ce que je lui faisais. Et moi, je coulais du désir de son sexe dans le mien. Et ses petits yeux grivois et suppliants qu’il dardait vers moi m’excitaient plus encore.
Cassandra: Hmmm ! Je vais tâcher tes draps, je crois…
Juliette: Oui, moi aussi, à force de me rappeler le bien fou qu’il m’a fait ensuite.
Cassandra: Raconte…
Juliette: Oh, il n’y a pas grand-chose à raconter; il m’a tendu une capote, que j’ai eu le plus grand mal à lui enfiler, et puis il m’a soulevée, m’a retournée, et j’ai senti son sexe pousser et s’enfoncer doucement dans le mien. J’ai hurlé si fort que tout le bar a dû entendre…
Cassandra: Tu fais quoi, là ?
Juliette: T’occupe…
Cassandra: Alors, moi, quand je le fais, je me fais engueuler, mais toi…
Juliette: Tiens, touche… T’as vu comme c’est mouillé ?
Cassandra: Bon, alors, ça y est, ton histoire, elle est finie ?
Juliette: Oui, presque: il m’a baisée comme un dieu à cent à l’heure pendant dix bonnes minutes dans une dizaine de positions, et c’était génial.
(Cassandra se couche sur le lit à côté de Juliette, la tête à hauteur de l’entrejambe de celle-ci.)
Cassandra: A mon tour, moi aussi j’ai une histoire.
(Elle bascule son corps par-dessus celui de Juliette, les cuisses bien ouvertes à hauteur de son visage.)
Cassandra: C’est l’histoire de Juliette qui a léché sa copine Cassandra qu’elle avait rendue folle d’excitation en lui parlant longuement de sa vie sexuelle débridée.
(Les deux jeunes femmes se mettent à se lécher mutuellement en gémissant et soupirant doucement. Au bout de quelques minutes, cependant, Cassandra, relève la tête d’entre les cuisses de Juliette.)
Cassandra: Eh, au fait, pourquoi tu m’as demandé de le garder secret ?
(Juliette s’arrête également un instant de lécher.)
Juliette: Non, ce qui est secret, c’est que je crois que j’ai vraiment eu le coup de foudre pour ce mec…
Cassandra: Allons bon !
(Cassandra replonge son visage entre les cuisses de Juliette.)
Juliette: Hmmm ! Je crois que… ooohhh…. je vais essayer de… hmmm, ouiii… je vais essayer de le revoir…
Acte 1, scène 2: Vendredi 16, 18h40, Le bar-tabac de la gare,
Eloïse, Siriac, des serveurs, des clients
Eloïse et Siriac sont attablés et terminent une cigarette; leurs verres sont vides. Autour d’eux, de nombreuses personnes vont et viennent, des clients et des serveurs.
Siriac: Putain, sérieux, qu’est-ce qu’il fout ? Dix minutes pour aller pisser, franchement, il exagère…
Eloïse: Bah, j’sais pas, peut-être qu’il a été pris, à la dernière minute, d’une grosse envie de chier ?
Siriac: Ouais, enfin, même. Dix minutes, c’est une énorme merde, qu’il nous fait là…
Eloïse: On dirait que c’est l’enfer pour toi de te retrouver tout seul avec moi ?
Siriac: Non, c’est pas ça, c’est que moi, je vais devoir y aller, et qu’on n’a pas décidé de ce qu’on faisait demain soir.
Eloïse: Tu dois y aller tout de suite ?
Siriac: J’ai mon bus dans trois minutes.
Eloïse: Eh ben, vas-y, c’est pas grave, je vois ça avec lui et je t’appelle ce soir, okay ?
Siriac: Oui, j’veux bien, mais j’aurais bien aimé être là quand même… Enfin, bon, là, il faut vraiment que j’y aille. Alors, tu lui diras qu’il fait bien chier, et que j’en ai eu marre de l’attendre, et que pour la peine, il paiera mon verre…
(Siriac se lève et fait une bise à Eloïse.)
Siriac: S’il est pas là dans une demi-heure, va quand même voir s’il est pas tombé dedans…
Eloïse: Oui, okay, à plus.
Siriac: Oui, à ce soir. Tu m’appelles, tu n’oublies pas ?
Eloïse: Pas de problème.
(Siriac sort. Quelques minutes passent. Eloïse rallume une cigarette. Un serveur s’approche d’elle.)
Serveur: Vous voulez un autre verre, mademoiselle ?
Eloïse: Oh… j’hésite… Oui allez, donnez-moi un autre Martini, s’il vous plait.
(Le serveur s’éloigne, puis revient avec un verre, qu’il dépose sur la table, et ramasse les autres verres. Deux autres minutes passent. Eloïse écrase sa cigarette.)
Eloïse: Oh, c’est vrai qu’il met le temps à la faire, sa crotte…
(Juliette entre, et s’approche de la table d’Eloïse. Elle tend à celle-ci un petit bout de papier.)
Juliette: Pourriez-vous donner ça à votre ami ?
(Juliette s’éloigne, prend hâtivement un manteau sur l’une des chaises.)
Eloïse: Qu’est-ce que c’est ?
(Juliette sort par un autre côté.)
Eloïse: Mais qui c’est cette folle ? Et d’abord qu’est-ce que c’est que ce bout de papier, voyons voir.
(Eloïse parcourt le bout de papier.)
Eloïse (lisant): « Merci, appelle-moi », et un numéro de téléphone.
(Un silence.)
Eh ben, au moins, il y en a qui ne s’embêtent pas. Tu m’étonnes qu’il en avait pour longtemps aux toilettes… Eh ben, ça, si elle croit que je vais le lui donner…
(Roméo entre, Eloïse cache le papier.)
Eloïse: Alors ? Tu étais passé où ?
(Roméo s’assied à côté d’Eloïse; il a l’air exténué et dans l’espace.)
Roméo (d’une voix morne, au serveur le plus proche): Je pourrais avoir un whisky, s’il vous plait ? Un double… Non, un triple…
Serveur: Oui, monsieur, je vous apporte ça tout de suite.
Eloïse: Bon, Siriac s’est cassé, il a dit que tu le faisais chier et qu’il en avait marre de t’attendre.
Roméo: Mais je l’emmerde, Siriac.
Eloïse: Non, mais sérieusement, qu’est-ce que tu foutais ?
(Le serveur revient et dépose le verre sur la table.)
Roméo: Merci.
Eloïse: Alors ?
Roméo: Eh bien alors, je viens de rencontrer la femme de mes rêves, je suis tombé amoureux.
Eloïse: Ah, rien que ça ?
Roméo: Mais je suis écoeuré, elle est partie sans rien me laisser d’autre que son prénom.
Eloïse (souriant): Ca t’apprendra à baiser avec des gens que tu connais pas.
(Un silence.)
Eloïse: C’était bien, au moins ?
Roméo: Pffff, tu peux même pas imaginer…
Eloïse: Enfin, franchement, écoute, tu peux pas tomber amoureux d’une salope qui suce le premier venu au fond des chiottes d’un bistrot…
Roméo: Merci pour le premier venu.
Eloïse: Tu comprends très bien ce que je veux dire.
(Roméo ne répond rien.)
Eloïse: Eh bien, alors ?
(Roméo ne répond toujours rien.)
Eloïse: Ah, bah, voilà, tu boudes ?
Roméo: Non, j’boude pas, j’suis triste.
Eloïse: Triste ?
Roméo: Oui, triste, parce que je la reverrais sans doute jamais plus.
Eloïse: Elle t’a impressionnée à ce point-là ?
Roméo: Pffff, tu peux même pas imaginer…
Eloïse: D’accord… Je vois… Plus que toutes les autres filles avec qui t’a baisé une fois et que tu n’as jamais revues ?
Roméo: Oh, là, là ! Infiniment plus.
Eloïse (avec un sourire): Plus que moi ?
Roméo: Mais je te dis, c’est la fille de mes rêves… C’est pas que sexuel, y a un truc en plus, je ne sais pas ce que c’est, mais y a un truc…
(Un silence, Roméo allume une cigarette et vide son verre d’un trait. Une minute passe. Roméo semble de plus en plus effondré.)
Eloïse: Bon, allez, tiens, console-toi. J’ai quelque chose pour te remonter le moral.
Roméo: Boaf, non merci.
Eloïse: Mais attends de voir ce que c’est, au moins !
(Eloïse ressort le petit bout de papier de sa poche et le tend à Roméo. Celui-ci le lit, et semble soudain revivre.)
Roméo: Oh, Eloïse, je t’adore. Merci. Ah, tu peux pas imaginer ce que ça me fait plaisir. Viens que je te fasse une bise. Smack ! Oh, ce que je suis heureux !!! Allez, je t’invite au restau, ce soir, pour fêter ça…
Eloïse: Bon, eh ben, j’ai au moins gagné une bouffe dans tout ça…
Acte 1, scène 3: Dimanche 18, 19h55, La chambre d’Eloïse,
Eloïse
Eloïse est assise en tenue légère sur son canapé devant la télévision. Le téléphone sonne, elle décroche.
Eloïse: Allô ? … Oui … Salut Roméo… Ça va, oui, et toi ? … Là, ben, pas grand chose … Non, non, je suis en train de me masturber devant « Ca Cartoon ». … Non, je déconne. … Et toi ? … Ah ? Et c’est pour ça que tu m’appelles ? … Où ça ? … Y a pas de quoi. … Juste là ? … Chez qui ? … Comment ça, tu veux pas me le dire ? … Ah, c’est une surprise. … Non. … C’est où exactement ? … Okay, et je viens quand ? … Oui … Maintenant ? … Oui, au fond, pourquoi pas. … Okay. … D’accord, eh ben, j’arrive. …. J’amène quelque chose ? … Non ? … Eh ben, à tout de suite.
Acte 1, scène 4: Dimanche 18, 19h45, Le salon de Juliette,
Juliette, Roméo
Juliette et Roméo sont vautrés nus enlacés sur le canapé, et paraissent exténués d’un long moment d’amour.
Juliette: Oh, Roméo, mon Roméo. Jamais je n’ai vécu quelque chose d’aussi fort. Tu es vraiment un dieu.
Roméo: Et toi une déesse. La déesse de l’amour et du sexe. Moi non plus, ma Juliette, je n’ai jamais ressenti quelque chose d’aussi géant.
Juliette: Je crois que je t’aime.
Roméo: Et je crois que je t’aime aussi.
(Juliette se relève et se rhabille d’une culotte. Roméo s’assoit un peu plus convenablement sur le canapé, mais reste nu. Juliette va-et-vient dans la pièce autour de lui. Elle paraît heureuse. Elle s’allume une cigarette.)
Juliette: Alors, qu’est-ce qu’on fait ce soir ? Tu invites tes amis à la maison ?
Roméo: Oui, tu verras, ils sont géniaux, tu vas super bien t’entendre avec eux.
Juliette: Mmmouais. Je te préviens: faudra pas qu’elle t’approche trop quand même.
Roméo: Eloïse ?
Juliette: Oui. Eloïse.
Roméo: C’est quoi, ça, c’est de la jalousie ?
Juliette: Je ne sais pas, peut-être. Tu m’as dit que tu m’aimais, non ?
Roméo: Si. Mais c’est quoi le rapport ?
Juliette: A toi de voir, c’est toi qui m’as dit qu’il vous arrivait d’être très proche, Eloïse et toi.
Roméo: Ca nous est arrivé, disons, mais c’est du passé, ça. Maintenant il n’y a plus que toi qui compte.
(Juliette se rapproche de Roméo, et l’embrasse tendrement.)
Juliette: Bon, vas-y, appelle-les, moi je vais inviter Cassandra, et puis je vais voir ce que j’ai à bouffer pour tout ce petit monde.
(Juliette sort. Roméo décroche le téléphone et compose un numéro.)
Roméo: Ah, merde, c’est son répondeur. … Oui, Siriac, c’est Roméo, écoute, je suis chez Juliette, une amie, et on fait une bouffe ce soir, avec Eloïse, et une amie de Juliette. Tu es invité, alors tu me rappelles sur mon portable et on voit ça ensemble. À plus.
(Il raccroche; Juliette entre.)
Roméo: Bon, j’ai eu le répondeur de Siriac, mais à mon avis, ça devrait le faire, il va me rappeler. Je vais appeler Eloïse.
(Il compose à nouveau un numéro. Juliette s’approche de lui.)
Juliette: Ah, oui ? Tu appelles Eloïse ?
Roméo: Allô, Eloïse ?
Juliette: Dis-lui que tu es amoureux d’une fille géniale et qu’elle ne vienne pas avec l’idée d’être ta cavalière.
Roméo: (à Juliette) Oh, chut… (au téléphone) Oui, c’est Roméo.
Juliette: Chut ? Comment ça, chut ?
Roméo: Ca va ? Je te dérange pas ?
Juliette (à part): Il m’ignore ! J’hallucine. Il m’ignore pour se consacrer tout entier à son Eloïse !
(Juliette s’agenouille aux pieds de Roméo.)
Roméo: Oui, oui, ça va. Alors qu’est-ce que tu fais ?
(Juliette attrape le sexe de Roméo, et l’enfouit dans sa bouche, qu’elle commence à faire aller-et-venir autour de la queue molle. Roméo paraît surpris, mais content. Il continue sans broncher sa discussion.)
Roméo: Tu es en train de te masturber devant « Ca Cartoon » ??? … Ah bon … Moi ? Eh ben, là, je suis en train de me faire sucer. … Mais, non, c’est pas pour ça que je t’appelle.
Juliette (retirant le sexe durcissant de sa bouche): Si, dis-lui que c’est pour ça…
Roméo: Non, je t’appelle pour t’inviter à une bouffe ce soir.
(Juliette replonge au fond de sa bouche le sexe à présent presque tendu.)
Roméo: Hmmm… Non, pardon. … Oui, ce soir. … Là, c’est tout près de chez toi, vers la résidence du parc ? … Non, je te dis pas chez qui c’est.
(Juliette accélère ses mouvements.)
Roméo: C’est une surprise. … T’avais quelque chose de prévu, ce soir ? … Bon, eh ben impeccable. … Tu vois la résidence du parc ? Eh ben, c’est là, au numéro 4. … Ben, quand tu veux.
Juliette (relâchant le sexe de Roméo): Laisse-nous cinq minutes, quand même…
(Elle le reprend et accélère encore.)
Roméo: Okay ? … Oui. … Non, rien que toi.
Juliette (lâchant cette fois-ci complètement Roméo): Comment ça, rien qu’elle ???
Roméo: Okay, à tout de suite.
(Il raccroche.)
Juliette: Tu aurais dû ajouter « ma chérie » en lui parlant, et ça aurait été parfait !
Roméo: Oh… Tu exagères ! Arrête d’être aussi jalouse !
Juliette: Oui, c’est ça, eh ben, démerde-toi tout seul avec ta queue…
(Elle sort. Roméo attrape son sexe et se masturbe un instant machinalement, ayant l’air de réfléchir.)
Roméo (à part): Non, je vais plutôt garder des forces pour ce soir…
Acte 1, scène 5: Dimanche 18, 20h30, La rue du parc, en bas de l’appartement de Juliette,
Eloïse
Eloïse est à l’entrée de l’immeuble.
Eloïse: Putain, mais quel con, ce Roméo, il a oublié de me donner le numéro du digicode.
(Elle essaie de tapoter différentes combinaisons au hasard sur le pavé numérique, puis essaie également divers boutons. Une lumière s’allume, mais rien d’autre ne se passe.)
Eloïse: J’hallucine ! C’est là qu’on se dit qu’un portable, après tout, c’est pas si con d’en avoir un…
(Elle attend quelques secondes, réfléchissant.)
Eloïse: Oh, ça me gave de retourner à la maison. Je vais attendre que quelqu’un entre dans l’immeuble et je le suivrai.
(Plusieurs minutes passent. Elle fait les cent pas devant la porte de l’immeuble. Elle se met à chantonner.)
Eloïse: Oh là là, c’est vraiment n’importe quoi, les plans galère à Roméo… J’attends encore cinq minutes et je me tire.
(Siriac entre.)
Eloïse: Tiens, Siriac, toi aussi tu es du plan foireux, ce soir ?
Siriac: Salut, Eloïse.
(Il lui fait une bise.)
Siriac: Pourquoi du plan foireux ?
Eloïse: J’sais pas, un pressentiment. Dis-moi que Roméo t’a donné le code, et que c’est pour me faire chier qu’il me l’a pas donné ?
Siriac: Euh… Non.
Eloïse: Oh, putain, mais quel con, ce Roméo ! Bon, eh ben j’espère que t’as ton portable ?
Siriac: Euh… Non, je l’ai paumé.
Eloïse: Oh, putain, mais quel con, ce Siriac ! C’est pas vrai, je suis entourée de cons…
Siriac: Oh, eh, du calme, ma belle ! On va attendre que quelqu’un entre dans l’immeuble, et on le suivra.
Eloïse: Génial !
(Ils attendent, et font chacun les cent pas devant la porte de l’immeuble. Plusieurs minutes passent.)
Siriac: Y a pas grand-monde, hein ?
Eloïse: Tu as remarqué ?
Siriac: Et dire que c’est quand on cherche pas l’intimité qu’on la trouve…
Eloïse: Hein ?
Siriac: Non, rien.
Eloïse: Ah bon.
Siriac: Non, je me disais que si on était un couple et qu’on profitait de ce moment où finalement on se retrouve tous les deux pour envisager des choses un peu plus chaudes, eh ben peut-être, justement à ce moment là, quelqu’un arriverait pour rompre cette intimité, tu vois ?
Eloïse: Non, pas très bien, mais bon… Et alors ?
Siriac: Ben alors le mieux, là, c’est que tu me fasses une pipe…
(Un silence.)
Eloïse: C’est naze ton plan !
Siriac: Oh, j’fais ce que je peux…
Eloïse: Tu peux pas me dire tout simplement que tu as envie que je te suce ?
Siriac: Tu me suces mon Eloïse chérie, s’il te plait ?
Eloïse: Hmmm, voyons voir… Non !
Siriac: Non ?
Eloïse: Non.
Siriac: Boah.
(Un silence.)
Siriac: Tiens, j’ai une idée.
Eloïse: Si elle est du même genre que la dernière, tu peux te la garder.
Siriac: Non, pour rentrer dans l’immeuble.
Eloïse: Laisse-moi deviner, tu fous le feu, les pompiers arrivent, on prend leur hache et on pète la porte ?
Siriac: Non, non, sérieusement. On gueule tous les deux en même temps le plus fort possible sous les fenêtres des appart. Quelqu’un finira bien par nous entendre.
Eloïse: Oui, et nous balancer un grand seau d’eau.
Siriac: Bah, qui ne tente rien n’a rien.
Eloïse: Vas-y, gueule, je te regarde.
Siriac: Okay. AAAAHHHHHAAAAAOOOHHOOOO !!!
(Un long silence lourd de consternation.)
Eloïse: Bravo ! Superbe ! Un très beau cri, dix-sept sur vingt…
Siriac: Bon, ça va… Attends, c’est à l’usure qu’on va les avoir. HAAAHAHAAAHAA !!! OOOHHOHHOHHOOOO !!! ROOMMEEEEEOOOOO !!!
(Un silence.)
Eloïse: Un peu moins bon, celui là, quatorze seulement…
Siriac: Bon, allez, à toi.
Eloïse: Bien sûr ! Tu crois que je vais me mettre à gueuler, là, comme ça ?
Siriac: Ben pourquoi pas ?
Eloïse: C’est mort, j’gueule pas comme ça, moi.
Siriac (avec un sourire): C’est pas ce que m’a dit Roméo…
Eloïse: Quoi ? Ca veut dire quoi, ça ?
Siriac: Non, rien.
Eloïse: Ben voyons…
(Un silence.)
Siriac: Bon, allez, Eloïse, retire ta culotte.
Eloïse: Hein ?
Siriac: Oui, comme ça je te lèche, tu gueules, ils nous entendent ou bien quelqu’un arrive, et dans tous les cas, on rentre…
Eloïse: Eh, mais faut que t’arrête l’héroïne, toi !
Siriac: Boaah, pfff !
(Un silence.)
Eloïse (avec un sourire): Bon, je veux bien que tu me lèches, mais je retire pas ma culotte.
Siriac (triomphant): C’est vrai ?
Eloïse: Non, j’déconne…
Siriac: Oh, merde !
(Un silence.)
Eloïse: Qu’est-ce qu’il t’a dit sur moi, Roméo ?
Siriac: Boh, rien, des trucs de mecs.
Eloïse: Des trucs de mecs ? C’est-à-dire ?
Siriac: Non, rien, juste des trucs qu’un mec dit à un autre mec pour parler d’une nana.
Eloïse: Oui, du style: « elle est bonne !!! »
Siriac: Ah, non, ça il me l’a pas dit.
Eloïse (avec une très légère pointe de déception dans la voix): Ah bon ? Ben quoi alors ?
Siriac: J’sais pas, des trucs. Et puis ça te regarde pas.
Eloïse: Il t’a dit: « elle suce bien » ou quelque chose comme ça ?
Siriac: Ah, non, ça non plus il me l’a pas dit.
Eloïse (suppliante): Eh ben, dis-moi.
(Un silence.)
Siriac: Bah, écoute, en fait, il m’a plutôt dit que t’étais pas très chaude, et plutôt maladroite, que tu manquais d’expérience, quoi.
Eloïse: Hein ??? Le salaud !
(Eloïse s’agenouille précipitamment aux pieds de Siriac et ouvre à toute vitesse son pantalon. Elle en extrait son sexe qu’elle commence à sucer.)
Eloïse: Tiens, tu pourras témoigner qu’il s’est trompé.
(Elle pompe et branle alors de plus en plus rapidement. Siriac durcit vivement. Il arbore un grand sourire, et gémit doucement. Soudain Eloïse s’arrête, et regarde Siriac d’un air dubitatif.)
Eloïse: Euh, dis-donc, tu m’aurais pas manipulée, là, par hasard ?
Siriac (faussement étonné): Moi ? Ah non, c’est pas mon style, vraiment…
(Il éclate de rire devant l’air désemparé et déconfit qu’arbore Eloïse, qui tient toujours la queue désormais toute raide.)
Eloïse: Vous êtes vraiment tous des salauds !
(Elle hésite, puis finit par sourire aussi.)
Eloïse: En tout cas, j’suis vraiment conne.
Siriac: Mais non, je dirais simplement que tu démarres au quart de tour. À mon grand plaisir, d’ailleurs.
(Un silence.)
Eloïse (souriant): Bon, allez, tiens, pour ta peine…
(Elle se remet à masturber et à sucer vivement le sexe encore tendu. Elle le pompe ainsi avidement quelques minutes. Il gémit de plaisir en savourant ses caresses.)
Siriac: Hmmmm, aaaah, en fait tu suces vraiment comme une reine…
(A cet instant, Cassandra entre, voulant se diriger vers l’entrée de l’immeuble, mais elle n’ose pas passer devant le couple et reste légèrement en retrait à les observer.)
Siriac: Oh, ouiii, ouiiiii, continue…
(Eloïse recule bientôt légèrement sa tête, et Siriac gémit soudain bien plus fort en se déchargeant de quelques jets de sperme qui s’échouent sur le visage de la jeune femme. Elle lèche et suce encore un peu le sexe qui commence déjà à ramollir, puis le lâche et se relève en tentant de s’essuyer vaguement le visage. Cassandra s’avance alors vers la porte de l’immeuble.)
Eloïse (gênée, l’ayant remarquée): Euh… Bonsoir.
Cassandra: Bonsoir.
(Elle compose un code sur le pavé numérique, la porte s’ouvre.)
Siriac (à Eloïse): Tiens, qui c’est qu’avait raison ? Tu veux deux minutes d’intimité, tu les as pas, quelqu’un se radine… (puis à Cassandra): Bonsoir.
Eloïse: Attendez, mademoiselle, vous pourriez nous laisser la porte ouverte ?
Cassandra: Oui, venez, je vous la tiens.
Siriac: Merci, on arrive.
Eloïse: Merci. On va manger chez des amis, au numéro 4, mais on n’avait pas le code.
Cassandra: Au numéro 4 ? Eh bien justement, j’y vais aussi, suivez-moi. (Puis, à Eloïse, en désignant d’un geste sa joue): Vous en avez encore un peu, là…
(Eloïse rougit, puis s’essuie discrètement, d’un geste distrait.)
Siriac (à Cassandra): Vous y allez aussi ? Quelle coïncidence !
Eloïse (à Siriac): Ca veut dire quoi, ça ? Ca veut dire que si t’avais su, tu te serais retenu, c’est ça ?
Cassandra: Vous devez être les amis de Roméo, sans doute ?
Siriac: Oui, c’est ça, c’est nous. Je m’appelle Siriac, et ça c’est Eloïse.
Eloïse (à part): Ca ??? Non, mais j’hallucine… Sucez un mec, et voilà comme il vous récompense… En vous appelant « ça » !!!
Cassandra: Enchantée, moi je m’appelle Cassandra, je suis une amie de Juliette.
Siriac: Après vous, Cassandra.
(Cassandra passe la porte de l’immeuble.)
Siriac (à Eloïse, discrètement): C’est qui Juliette ?
(Eloïse hausse les épaules. Et ils entrent à leur tour.)
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