Qui t’a fait jouir ? Ton mari, ou un inconnu ?

Tout est parti d’un article, qui semblait anodin, publié dans un journal féminin l’été dernier : une femme disait être allée se coucher seule lors d’une soirée où elle avait un peu trop bu, été rejointe par un homme, et avoir accepté dans un semi-sommeil qu’il lui fasse l’amour, avant de se rendre compte après qu’il ne s’agissait pas de son mari !

Moi, ce témoignage me paraissait plausible. Ma femme a éclaté de rire en me disant que j’étais bien un homme pour croire à de telles élucubrations, qu’une femme reconnaissait son mari à mille détails durant l’amour, et qu’il lui était impossible de se tromper, même s’il ne s’agissait que d’un cunnilingus…

Réflexion faite, elle avait sans doute raison. J’avais été naïf de croire en la véracité de ce témoignage.
Mais parce qu’il n’est jamais agréable d’avoir tort, j’ai quand même mis en doute la capacité d’une femme à reconnaître son mari lors d’un cunnilingus, s’il n’est pas de paroles échangées entre eux, et d’autre contact physique que celui d’une bouche et d’un sexe. C’était peut-être de ma part une réaction de fierté mal placée. Après tout, je suis mal placé pour en juger… Mais d’un autre côté, ma femme a un défaut : elle est souvent trop sûre d’elle.
Elle a insisté, affirmant qu’il existait une mémoire des corps, qu’elle connaissait parfaitement ma manière de la caresser après tant d’années passées ensemble, et qu’elle distinguerait forcément s’il s’agissait d’un autre homme, même dans le noir, sans paroles et sans autre contact physique.

La soirée était douce, les enfants couchés. Nous étions seuls dans le jardin de notre maison de vacances. La discussion a tourné au jeu, car nous étions en désaccord, chacun cherchant à convaincre l’autre. Elle m’opposait toujours le même argument : elle était femme, moi pas, donc elle savait ce dont elle parlait tandis que moi je l’ignorais… Alors, pour briser son assurance, j’ai voulu la provoquer :

— Nous faisons une fête à la maison dans trois jours, comme chaque été, avec une vingtaine d’invités. Si, en cours de soirée, tu t’éclipsais dans notre chambre… si je te mettais nue sur le lit, avec un foulard sur les yeux, la lumière éteinte, les mains attachées dans le dos pour que ne tu ne puisses pas toucher l’homme qui viendra te faire un cunnilingus, tu serais incapable de me dire ensuite si c’était moi ou l’un des invités.

Elle a réfléchi un moment avant de me répondre :

— Non, je connais tes mains, ton odeur, ta manière de me caresser, la peau de ton visage. Je saurai si c’est toi.

Elle avait quand l’air moins affirmative. J’ai voulu pousser mon avantage :

— OK, tentons l’expérience ! Tu es jolie femme. Je connais suffisament bien plusieurs des hommes invités pour proposer ce jeu à l’un d’eux, et savoir qu’il ne refusera pas. Mais ce sera peut-être moi qui entrera dans la chambre. Ce sera ensuite à toi de me le dire.

Une nouvelle fois, elle a réfléchi un moment. Elle me regardait, amusée et m’a dit :

— D’accord. Mais je te préviens : tu vas perdre !

Je tiens à préciser que nous ne sommes pas un couple libertin. Libéré oui, mais pas libertin. Notre couple a juste traversé un orage il y a trois ans, après la naissance de notre troisième enfant. Je trouvais ma femme moins disponible, moins portée sur le sexe. J’ai eu une aventure avec une jeune femme rencontrée dans mon milieu professionnel. C’était la première fois que ça m’arrivait en douze ans de mariage. Je crois que j’avais envie de plaire, de prouver que je savais susciter du désir. Ma femme s’est aperçue d’un changement en moi. Je n’ai pas voulu, ou su, lui mentir. Elle m’a posé la bonne question :

— Est-ce que j’étais amoureux de cettte femme ?

La réponse était non. Elle m’a demandé de mettre fin à cette histoire. Ce que j’ai fait.

Elle s’est vengée trois mois plus tard, de manière classique, en me disant qu’elle venait d’avoir elle aussi une aventure, qu’elle en avait besoin pour remettre les compteurs à zéro.
Nous en sommes restés là. Pour autant que je sache, en dehors de cette brève histoire, ma femme ne m’a jamais trompé, ni avant, ni après. Mais ensuite, j’ai noté des changements en elle : elle s’habillait différemment, plus sexy, s’est inscrite dans un club de gym. Chacun de notre côté, nous avons réintroduit de l’érotisme dans nos relations, avons fait plus attention à l’autre, à ses désirs. Et la flamme est revenue. Notre vie sexuelle est pleine, entière, variée. Plus jamais je n’ai éprouvé l’envie d’aller voir ailleurs. Et elle non plus, je crois.

Le fameux soir venu, elle m’a demandé si je voulais toujours qu’on tente cette expérience. J’ai répondu par l’affirmative. Elle m’a dit :

— Très bien. Alors, je vais tout faire pour être belle, afin que tu n’aies pas de mal à convaincre ton invité-mystère.

Elle l’a fait ! Jean’s blanc très moulant, mules à talons hauts, une bague en argent sur un doigt de pied, un soutien-gorge pigeonnant, un tee-shirt blanc serré à fines bretelles, court en haut comme en bas, pour laisser apparaître son ventre plat et bronzé, ses épaules, et le haut de ses seins. Elle était magnifique ! Je la trouvais quand même un peu trop charmante avec les hommes, par ses rires, ses attitudes.
Sans doute se demandait-elle lequel d’entre eux serait l’éventuel invité-mystère, s’il en était un. Et dès que je parlais à un homme, elle me regardait, en se demandant sans doute si c’était lui à qui je venais de faire une proposition indécente. À chaque fois, je la regardais en lui faisant non de la tête… et elle riait.

Vers 23 heures, nous avons mis de la musique. La nuit était tombée. Les gens dansaient dans le jardin, près du buffet. Les enfants dormaient. Je lui ai dit que l’heure était venue. Elle m’a suivi dans notre chambre, à l’étage. Je l’ai déshabillée, lui ai noué un foulard autour des yeux, attaché les mains dans le dos avec le cordon d’un peignoir, allongée sur le lit et je lui ai demandé d’écarter les jambes, afin que son sexe soit ouvert, offert.
Je l’ai embrassée sur les lèvres en lui disant qu’elle était très belle, que celui qui viendrait aurait bien de la chance. J’ai passé ma main sur son corps. Elle a frissonné. Sa respiration était un peu forte, preuve qu’elle trouvait la situation érotique. J’ai quitté la chambre, en éteignant la lumière.

Je suis remonté un quart d’heure plus tard, le temps de lui laisser croire que j’avais trouvé un invité-mystère. Je n’avais aucune intention de laisser un autre homme l’emmener au 7ème ciel avec sa bouche. Dès le moment où elle avait accepté ma proposition, je savais que ce serait moi qui viendrait. Mais j’avais bien préparé mon affaire. Le matin, je m’étais rasé, ce que je fais rarement en vacances, afin qu’elle ne puisse me reconnaître quand mes joues entreraient en contact avec l’intérieur de ses cuisses. En plus, j’avais mis des mocassins assez lourds ce soir-là, afin qu’elle entende le bruit de mes pas. Mais avant de monter, je me suis déchaussé afin qu’elle puisse croire, à l’absence de bruits de pas dans l’escalier et le couloir, qu’il s’agissait d’un autre homme.

Quand j’ai ouvert la porte de la chambre, j’ai fait exprès de tâtonner avec la main avant de trouver l’interrupteur, comme si j’ignorais la disposition exacte des lieux. J’ai éclairé. Elle avait bien tenu la pose. Elle était superbe, jambes repliées et ouvertes, avec son foulard sur les yeux et ses mains dans le dos qui faisaient saillir ses seins. Elle avait la machoire serrée, mais ses seins montaient et descendaient quand elle respirait. Ainsi, la situation l’excitait…
J’en ai eu confirmation quand je lui ai levé les jambes et replié les cuisses de chaque côté de son ventre. Cette position dégageait son sexe, l’écartait encore plus et l’offrait à la vue. Je l’ai regardé longtemps, comme quelqu’un qui le découvrait. J’ai passé l’ongle de mon index le long de sa fente, pour l’ouvrir. Elle a tremblé, et poussé un petit cri : son sexe rose luisait. Cette découverte m’a fait bander, en même temps que je ressentais une pointe de jalousie : elle mouillait, alors qu’elle ne savait même pas si c’était moi ou un autre qui était entré dans la chambre, qui allait poser sa langue sur son clitoris… J’ai passé le dos de ma main sur son sexe, sur l’intérieur de ses cuisses. Elle a frissonné encore. Sa bouche était ouverte, son corps tendu. J’ai pensé que ma femme n’était peut-être pas aussi fidèle que je l’avais cru pour prendre du plaisir, ouvertement, dans une telle situation.

Puis, je suis allé éteindre la lumière, comme quelqu’un qui avait pris le temps de repérer les lieux, de profiter sur spectacle de son corps offert. Je suis revenu vers elle dans l’obscurité. Mes yeux se sont vite habitués à la pénombre, car un peu de lumière du dehors filtrait à travers les volets. J’entendais de la musique, des rires. Elle avait reposé ses pieds sur le lit. J’ai posé le bout de ma langue sur sa fente, et je l’ai remontée pour l’ouvrir, exactement comme avec mon ongle plus tôt. Elle a gémi, s’est cambrée, a ouvert encore un peu plus ses cuisses. Elle s’offrait complètement, et son clitoris était dur. Je sais qu’elle aime que ma langue se concentre sur cette zone. J’ai fait l’inverse, j’ai pénétré son vagin, et remonté ensuite ma langue jusqu’à son clitoris, et j’ai recommencé ce mouvement, qu’elle accompagnait d’un mouvement de son bassin. Je tenais à la caresser d’une manière différente. Sa respiration devenait plus rapide, elle haletait presque. De la main, je caressais son anus. Il n’était pas serré. J’ai mis un peu de salive sur un de mes doigts, et l’ai enfoncé légèrement. Elle n’a pas résisté. Avec les hanches, elle s’est même empalée sur mon doigt, qui l’avait pénétrée jusqu’à la deuxième phalange. Ainsi, je la tenais. Je poursuivais mon mouvement ascendant de la langue, depuis son vagin jusqu’à son clitoris. Elle avait reposé ses pieds sur le lit, jambes ouvertes et repliées, et poussait sur ses pieds pour accompagner ma langue. Elle gémissait de plus en plus fort. J’ai raccourci l’amplitude du mouvement de ma langue, pour me concentrer sur son clitoris, de bas en haut. J’ai senti que son anus se contractait autour de mon doigt. C’était le signe annonciateur : aussitôt, elle a joui, dans un gémissement très aigu, tandis qu’avec son bassin, elle tentait d’échapper à la caresse de ma langue. J’ai enlevé mon doigt de son anus, redressé mon visage, et l’ai regardée dans la pénombre. Son corps faisait une tache sombre sur les draps. Elle a serré les jambes, et les a tournées sur le côté. Sa bouche était ouverte. Elle respirait fortement. Mon sexe était dur de désir. J’avais envie de la prendre, mais je ne pouvais pas, sinon elle m’aurait sans doute reconnu. J’étais frustré par ce désir inassouvi, et en même temps en colère contre elle : je lui en voulais en peu d’avoir éprouvé tant de plaisir, peut-être avec un homme dont elle ne savait pas s’il s’agissait de son mari ou d’un autre.

Alors, j’ai profité d’elle, comme je le le fais jamais après un cunnilingus, puisqu’après le plaisir, elle a besoin de tendresse : elle m’attire toujours vers elle et me serre dans ces bras. Là, elle avait les mains liées. Là, je lui ai donné autre chose que de la tendresse… Je lui ai remis les jambes dans la position du départ, repliées, cuisses ouvertes et de part et d’autre de son ventre. J’ai levé ses fesses, les ai écartées, j’ai passé sa langue le long de sa raie, et j’ai pénétré son anus avec le bout de ma langue. Elle ne s’est pas rétractée. Elle a poussé un gémissement aigu, a commencé à frétiller comme pour échapper à ma langue, mais je la suivais bien.
Ensuite, j’ai fait quelque chose dont j’avais envie depuis longtemps mais que je n’avais jamais fait. J’adore les pieds de ma femme. Ils sont bien cambrés, nets, avec des ongles vernis. Depuis que la mode est aux sandales à talons, je les regarde souvent. Alors j’ai embrassé ses pieds, sucé ses doigts dans ma bouche, lentement. J’avais aussi envie qu’elle lèche les doigts de mes mains, de les mettre dans sa bouche. Mais je ne l’ai pas fait, toujours de crainte qu’elle reconnaisse mes mains. J’ai juste passé le dos de ma main sur ses cuisses, son ventre, ses flancs. Son corps semblait électrisé, il frémissait sous ma main. Avant de partir, j’ai pris ses seins dans mes mains, et j’ai serré fort. Elle a crié, de plaisir ou de surprise, je ne sais pas. Je voulais qu’elle croie que j’étais un inconnu qui avait voulu connaître tout son corps avant de la quitter. Et puis je suis parti, la laissant là, inerte.

Avant de remonter, j’ai pris mon temps. J’éprouvais toujours les mêmes sentiments : de l’excitation, la satisfaction de l’avoir faite jouir, et en même temps de la colère, de la jalousie. Si elle m’avait reconnu, très bien, il était normal qu’elle ait pris autant de plaisir, que son corps ait été si sensible à mes caresses. Mais si elle ne l’avait pas reconnu ? Alors, elle s’était offerte entièrement à un inconnu, sans la moindre retenue, l’avait laissé goûté son anus, ses doigts de pied, avait joui… J’étais pris à mon propre jeu, et elle aussi peut-être. Ça fait drôle, après tant d’année de vie commune, de découvrir sa femme sur un jour nouveau. Et si j’avais voulu lui faire l’amour après sa jouissance, aurait-elle refusé ? Je n’en étais pas certain. Elle aurait donc laissé un inconnu jouir en elle, peut-être même aurait-elle eu une deuxième orgasme… Je me suis surpris à la traiter de salope. Et en même temps, ce que j’avais découvert d’elle m’excitait.

Je me suis lavé les mains pour enlever toute odeur, j’ai fumé une cigarette et bu un verre pour qu’elle ne reconnaisse pas le goût de son sexe sur ma bouche, j’ai laissé passer une chanson entière, et je suis allé la retrouver. J’avais remis mes mocassins en bas de l’escalier, pour qu’elle entende le bruit de mes pas. Malgré ses mains liées dans le dos, elle avait réussi à se mettre sur le côté, presque en position fœtale, jambes repliées sur le ventre et dos courbé. Je n’ai pas allumé la lumière tout de suite. J’ai dénoué le cordon qui retenait ses mains, ainsi que le foulard qui masquait ses yeux. Elle est venue se blottir dans mes bras, a embrassé ma bouche, a mis son nez dans mon cou. J’ai compris qu’elle essayait de retrouver mon odeur. J’avais gagné, ou perdu, je ne sais pas : elle ignorait qui l’avait faite jouir !

J’en ai eu aussitôt confirmation :

— Il paraît que tu as été très bien. J’ai même entendu des compliments sur toi. Venant d’un connaisseur, ça fait plaisir. Félicitations.
— C’était toi ?
— Non, c’est à toi de me le dire
— Je ne sais pas. J’ai cru reconnaître ton odeur, ta peau aussi. Mais pas ta bouche.
— Tu ne savais pas qui te caressait, mais tu as joui quand même ?
— Oui.

Elle semblait désemparée par cette révélation. La pointe de jalousie est revenue en moi. Ma femme s’était livrée totalement, jusqu’à son anus, à un homme dont elle ignorait s’il était son mari ou non… Je croyais maîtriser ce jeu. Je découvrais qu’il était allé bien plus loin que je l’avais cru :

— Donc, ça t’a excité d’être caressée par un homme qui n’était peut-être pas ton mari ?

Elle a acquiescé, et est revenue se blottir dans mes bras, comme prise en faute. Il fallait que je digère cet aveu :

— Rhabille-toi ! Les invités doivent se demander où tu es passée.

Nous sommes redescendus. Ma femme avait repris sa contenance. À ceux qui s’inquiétaient de son absence, elle répondait qu’elle était montée veiller notre petite fille, qui s’était réveillée. J’ai préféré m’éloigner d’elle. Je voulais réfléchir à ce qui s’était passé.
Elle allait de groupe en groupe, tout en me regardant du coin de l’œil. Elle cherchait sans doute auprès de nos invités un signe qui aurait trahi l’un d’eux, et me surveillait, pour voir à qui je parlais. Elle avait l’air désemparé. Son désarroi m’a ému. Après tout, j’étais seul responsable de ce qui était arrivé. Je l’ai invitée à danser, l’ai serrée contre moi, et lui ai dit que je l’aimais, que ce n’avait été qu’un jeu sans importance, qu’elle n’avait rien à se reprocher, que son corps fonctionnait bien, voilà tout. Et que j’avais très envie d’elle, ce qui était la vérité.

Nous avons fait l’amour avec lenteur et gravité cette nuit-là, comme un couple qui se retrouve après avoir surmonté un écueil. Je pensais qu’elle me demanderait qui était entré dans la chambre et l’avait caressée. Elle ne l’a pas fait, ni cette nuit, ni au cours des mois suivants. Sans doute préférait-elle garder à cette soirée particulière sa part de mystère. J’ai respecté son silence. Je ne lui ai jamais reparlé de cet épisode. N’empêche qu’il nous a rapprochés physiquement. Comme si nous ressentions une excitation supplémentaire. Moi de savoir qu’elle pouvait se livrer totalement à un inconnu. Elle d’avoir sans doute découvert un aspect trouble de sa sexualité.

Comme chaque année, nous avons loué la même maison, pour le mois d’août. Début juillet, ma femme est revenue pour la première fois sur notre jeu de l’été passé. Nous venions de faire l’amour. La nuit était douce. Je ne m’attendais vraiment pas à sa demande :

— Tu ne crois pas que j’ai droit à une deuxième chance ?
— Comment ça une deuxième chance ?
— L’été dernier, tu m’as proposé un jeu. J’ai accepté et j’ai perdu. Alors cette année, c’est moi qui aimerais t’en proposer un…
— Lequel ?
— Nous allons bien refaire une soirée pour le quinze août, avec les mêmes invités que l’an dernier ?
— Oui.
— Alors, je voudrais recommencer, mais un peu différemment. Laisse moi aller jusqu’au bout s’il te plaît ! Ce n’est pas facile à dire, alors ne m’interromps pas. Ce qui m’a le plus troublée l’an dernier, c’est qu’après avoir joui, je sais que si l’homme avait voulu me faire l’amour, j’aurais accepté. Que ce soit toi ou un invité. J’en avais même envie. Alors cette année, je voudrais être nue sur le lit, en position de levrette et qu’un homme entre et me fasse l’amour… toi ou le même homme que l’an dernier, à toi de choisir ! Et cette fois, je crois que je le reconnaîtrai. Mon corps connaît bien ton sexe, tu sais. Tu me mettras si tu veux un bandeau sur les yeux. Mais ne m’attaches pas les mains. Je te promets que je n’essaierai pas de le toucher pour savoir qui il est. Je n’aime pas avoir les mains attachées pendant l’amour, même avec toi. Ça me met mal à l’aise. J’ai l’impression que ça pourrait aller trop loin. Tu acceptes ?

Mal à l’aise… Je n’avais pas eu le sentiment qu’elle était mal à l’aise l’été dernier. Elle avait même accompagné mon doigt quand j’avais pénétré son anus… Mais j’ai dit oui. C’est comme un vertige de découvrir chez sa femme, après tant d’années passées ensemble, une sexualité qu’on ne soupçonnait pas. J’ai quand même posé des réserves, mais pour le principe, comme pour me dédouaner :

— C’est un jeu dangereux. Imagine que ce soit l’un des invités qui entre dans la chambre et te fasse l’amour, que tu reconnaisse à la forme de son sexe ou à autre chose que ce n’est pas moi, mais que tu éprouves quand même du plaisir. Tu ne crois pas que ce serait une pente glissante pour notre couple ?
— Non. Pas si tu m’aimes. Parce que moi, je t’aime.
— Moi aussi.
— Alors, il ne peut rien nous arriver… sauf avoir encore plus envie l’un de l’autre, après.

Voilà. Les dés sont jetés. Le 15 août prochain, ma femme, nue sur son lit, couchée sur le ventre, reins relevés et un bandeau sur les yeux attendra la visite d’un homme qui viendra lui faire l’amour. Et elle ne saura pas qui entrera dans la chambre, qui la pénétrera. Peut-être même qu’elle ne saura pas dire, après, si c’est moi ou un autre homme qui lui a fait l’amour.
Quand elle m’a fait cette proposition, c’était évident dans ma tête : ce serait moi, l’invité-surprise, comme l’été dernier. Mais plus j’y pense, plus j’ai envie d’aller au bout de ce jeu, d’offrir son sexe à un autre homme, et de lui offrir le sexe d’un autre homme Je ne saurais expliquer pourquoi, mais cette perspective m’excite. Pour être tout à fait honnête, ce qui me retient, c’est que je m’imagine mal présenter l’affaire à un de mes amis : « Bonsoir, j’ai une proposition à te faire. Tu connais ma femme. En cours de soirée, elle s’absentera, montera dans sa chambre et se mettra nue en levrette sur le lit, les yeux bandés. J’aimerais que tu ailles lui faire l’amour, sans un mot. Ne t’inquiètes pas, elle est d’accord. C’est un pari entre nous. Elle est persuadée de reconnaître s’il s’agit de moi ou d’un autre homme, même si elle ne le voit pas, ne le touche pas. Ça te tente ? »
Pas facile à dire, non ? Et s’il refuse, s’il en parle aux autres ? Pire, s’il accepte, la fait jouir, et en parle ensuite…

J’ai quand même passé en revue tous les hommes qui devraient être là. Je les connais bien. J’ai même trouvé en revue un candidat potentiel. Pas un Apollon. Mais je le sais porté sur le sexe, et pas franchement fidèle à sa femme. Je crois qu’il accepterait, et saurait rester discret ensuite. Il me plaît de jouer avec cette idée. Je ne sais pas s’il ne s’agit que d’un fantasme, ou si j’oserai aller jusqu’au bout. Je crois que je déciderai au dernier moment. Et je vous dirai tout à la rentrée…

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2 Responses to Qui t’a fait jouir ? Ton mari, ou un inconnu ?

  1. Anonyme 9 mai 2023 at 19:08 #

    Merci pour votre commentaire. C’est un très vieux texte, et je n’y ai plus accès, comme à mes autres textes, n’étant pas inscrit sur Revebebe.
    Bonne soirée.

  2. Anne Marie Hoen 5 mai 2023 at 22:51 #

    Vraiment très beau récit sans vulgarité aucune, efficace. Merci beaucoup

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