L’infirmière n’avait pas de culotte…

« – Constantes ? »
« – Constantes. »
« – Tu sais que t’es drôle, toi ! »
« – Que veux-tu, c’est dans ma nature, l’humour c’est inné chez moi ! »
« – Tiens, à propos : Ca fait longtemps que j’ai pas dîné chez toi. »
« – Ouah ! Toi par contre, t’as fait l’école du rire, non ? »
« – Hé, ho ! Un peu de respect mademoiselle l’infirmière ! »
« – Oh, toutes mes excuses Môssieur le Médecin Chef ! Je ne voulais surtout pas heurter votre très respectable Grandeur ! »
« – J’aime mieux ça… Blague à part : Quand est-ce que tu m’invites ? Histoire de tâter de ma… grandeur, justement. »
« – T’es en manque ? Ta femme est en déplacement ? »
« – Tout juste. »
« – Pfff ! Pourquoi cela ne me vexe-t-il même pas que tu me prennes pour une bouche-trou ? »
« – Parce que t’es une petite salope et que tu aime que je te les bouche, tes petits trous, hé-hé !
« – Goujat. »
« – Trainée. »
« – Je te déteste. »
« – Je t’adore…
Bon, on va pas coucher là à se dire des gentillesses ! Tu me les files ces constantes, qu’on puisse enfin passer au légume suivant ! »
« – Mais je viens de te le dire : Tu recopies celles de la semaine dernières : Ce sont les même ! Pas un iota d’écart. Plus régulier que ce gars, tu meurs ! D’ailleurs, à ce rythme, branché comme il est, il ne pas passer l’arme à gauche de sitôt, le pépère ! Si ça se trouve, il est bien capable de rester là jusque ma retraite ! »
« – Rêve-pas, ma belle, au train où vont les choses, t’es pas prête de la voir, ta retraite. T’as encore bien 50 ans à bosser avant de pouvoir reposer ton joli p’tit cul ! »
« – Déconne-pas ! Dans 50 piges, y aura plus grand monde pour le trouver joli, mon p’tit cul ! »
« – Ben justement, c’est bien pour ça qu’il faut en profiter dès maintenant. Alors, qu’est-de que tu dirais de demain soir ? Tu finis ton service à quelle heure ? Parce que moi, à 20 heures, ça pourrait… »

Et voilà, ils sont partis en refermant la porte. Sans me parler. Sans même m’accorder le moindre regard.
Normal : Le légume en question, c’est moi, Pierre Lancry, 52 ans. Ouais, 52 ! Et pas encore pépère malgré ce que disait la sale petite blondasse !
C’est vrai qu’à son âge, dès qu’on a dépassé la quarantaine on n’est qu’un vieux crouton, mais tout de même, faudrait voir à ne pas trop me manquer de respect, comme dit l’autre.
En même temps, c’est aussi vrai qu’avec toutes les perfusions, sondes et autres branchements qui me sortent par tous les orifices, c’est pas facile de conserver un semblant de dignité.

Saloperie d’accident ! Saloperie d’arbre à la con !
Dire que je votais écolo !

Ils ne se rendent même pas compte que je vois tout, que j’entends tout.
Expérience de décorporation, on appelle ça.
Moi, franchement, avant que ça m’arrive, j’y croyais pas. Encore un truc pour amuser les ados en mal de sensations fortes, que je me disais.
Et puis, il a bien fallu que je me rende à l’évidence : Je suis bien en train de flotter dans ma chambre d’hôpital tandis que mon corps abimé reste étendu sur ce putain de lit blanc.
Coma profond, ils ont dit. Chances très faibles d’en sortir indemne.
Ouais, y a pas à dire, j’suis un veinard !
D’autant que vous ne connaissez pas les circonstances de mon accident :
En général, quand un type vous raconte « j’ai rien compris, l’arbre s’est jeté sur ma bagnole ! », vous vous dites : Encore un poivrot qui a perdu le contrôle de son véhicule pour aller s’emplafonner dans un platane.
Et bien moi non ! L’arbre s’est littéralement jeté sur ma BM !
Enfin, je dis « ma BM » mais c’était même pas la mienne, en plus, c’était celle d’un de mes potes, Balou, il me l’avait prêtée parce que ma Merco était au garage. (J’vous jure, si maintenant même les teutonnes tombent en panne, où va t’on ? !).
En tout cas, l’est pas prêt de me reprêter sa bagnole, le nounours !

Enfin bref. Toujours est-il que l’arbre s’est effondré sur moi, juste au moment ou je passais. Pas deux secondes avant, pas deux secondes après, non, pile à l’instant où la seule voiture de la nuit passait bien au milieu de la chaussée, à deux heures du mat’ sur c’te route déserte en rase campagne ! Si c’est pas de la poisse, ça !
Vous allez encore arguer : « On vous a déjà dit que c’était dangereux de rouler en pleine tempête. » Ouais, pas faux. Sauf que là, y avait pas un pet de vent !
Non, cherchez pas, cet enfoiré de sapin a décidé de laisser tomber la vie et a dû trouver qu’une bavaroise, c’était pas mal comme ultime amortisseur, quitte à aplatir son conducteur.

D’où l’expression : Ca sent le sapin ! Vous comprenez mieux, maintenant ?

Et encore, faut pas trop que je me plaigne : J’étais tout seul à bord, il n’y avait pas ma femme et mes gosses.

Tiens, parlons-en de ceux-là !
Sont de moins en moins assidus pour venir me causer !
Remarquez, je ne leur en veux pas. A vingt-trois et dix-huit berges, il y a plus fun que de venir voir son vieux qui croupit entre des tuyaux sans dire un mot depuis deux ans.
Mon grand vient de monter sa boite, il n’a pas trop de temps, ça se comprend.
Le second vient encore de temps en temps.
La dernière fois, il m’a « présenté » sa copine… Punaise ! Le canon !
Pas de doute, celui-là il tient de son père : Il a super bon goût question minettes.
Une grande brune avec des yeux d’un bleu ! C’est pas difficile, quand elle vous regarde, vous avez l’impression qu’elle a un toit ouvrant sur le haut du crâne.
Et un cul ! C’est bien dommage que je ne puisse plus avoir les mains baladeuses, moi, tiens !

Quant à ma femme, bah… disons qu’elle a eu le bon goût de ne pas jouer l’épouse éplorée.
Il y avait déjà pas mal de temps qu’entre nous l’entente à peine cordiale avait remplacé l’amour bestial.
Alors, si elle est venue souvent au début, ses visites se sont vite espacées.
Mais j’aime autant : Je ne suis pas bégueule, mais franchement, l’entendre murmurer au téléphone les cochoncetés destinées à mon remplaçant juste devant moi… c’était un poil agaçant.
Agaçant et frustrant.
J’suis tolérant mais y a des limites !

Bon, j’suis bien obligé d’être tolérant : D’abord parce que je ne peux rien faire pour l’en empêcher et ensuite parce que… je ne vous ai pas tout-à-fait tout dit sur cette maudite nuit où le sapin gagna par KO sur la BM.
En fait, cette nuit là, je rentrais très tardivement chez moi à cause d’une réunion qui s’était prolongée plus que prévu.
Une réunion qui s’appelait Johanna et qui faisait au moins du 95 de tour de poitrine…

Oui-oui, je sais, j’entends déjà vos « on n’a que ce que l’on mérite » et vos « bien fait pour ta gueule, sale con ! » et je vous laisse la responsabilité de vos jugements sommaires si ça vous plait de tirer sur l’ambulance.
Moi, ça me laisse de marbre. Ah ! Ah !

Tiens, en parlant d’ambulance. Y en a quand-même certains qui ne m’ont pas laissé tomber : Ce sont mes vieux potes et notamment Pat.
Pourtant, Pat il n’aime pas beaucoup les hostos. Normal, il est ambulancier, ça lui rappelle trop le boulot.
Et puis, y a Balou, qui vient de temps en temps. Pas rancunier, le gars !
Mais bon, je le soupçonne aussi de venir pour d’autres motivations plus … terre-à-terre.
En fait, il commence à connaître les horaires. Il s’arrange pour venir pile au moment de la visite des infirmières.
Et la dernière fois, le brun quadra est parti à la suite de Vanessa, une belle blonde très souriante, sans même me dire au-revoir.
Il devait sans doute avoir un truc à lui demander… ou à lui montrer… si vous voyez ce que j’veux dire.

Enfin voilà !
On pourrait croire que ça peut être cool de flotter comme ça dans l’air et de surveiller tout le monde sans être vu mais n’allez pas croire ça.
Bon ok, au début, une fois passée la panique parce qu’on se demande si on est mort, c’est assez marrant : On peut écouter les conversations secrètes, plonger la vue sur un décolleté généreux sans que la propriétaire vous fusille du regard… Au bout d’un moment, j’ai même réussi à faire du rase motte pour aller reluquer sous les blouses… Et alors là, j’peux vous dire que la légende des infirmières sans dessous et bien… ce n’est pas qu’une légende ! Hé-hé !

Mais enfin bon. Mater les décolletés et les petites culottes, ça va un temps mais c’est comme tout : Quand on n’a que ça à foutre, on finit par se lasser. Même de ça. Si-si, je vous assure !
Parce qu’en fait, il y a une chose qu’il faut savoir quand vous vous décorporez : Il y a cette espèce de force invisible qui vous empêche de vous éloigner à plus de quatre ou cinq mètres de votre enveloppe charnelle.
Donc impossible d’aller vadrouiller dans les couloirs de l’hôpital et encore moins dehors.
Croyez-moi, j’ai essayé. Même avec la plus grande volonté du monde, je n’arrive pas à franchir la porte de la chambre. C’est d’un frustrant !

Alors je reste là à m’emmerder royalement, dans cette chambre bercée par le bip-bip du monitoring, en espérant que mon corps veuille bien s’éveiller un jour.
C’est chiant.
C’est chiant mais confortable : Je ne ressens aucune douleur.
Encore heureux, me direz-vous, sinon ce serait l’enfer !
Remarquez, l’enfer, je ne m’en suis jamais senti aussi prêt.
L’enfer ou le Paradis d’ailleurs. A choisir, de deux maux je préfèrerais le moindre.
Ce n’est pas que je sois craintif en la matière. De mon vrai vivant, j’étais même plutôt dubitatif concernant la vie après la mort mais là, force est de constater qu’il se passe quelque chose de pas très… catholique.
Si je me rappelle bien les rares trucs que j’ai lu sur les NDE (Near Death Experience) ou expériences de mort approchée, en français dans le texte, après la phase de décorporation, on est sensé voir un tunnel avec, au bout, une lumière chaleureuse et accueillante avec des silhouettes amicales.

Ma foi, pourquoi pas ? Dorénavant, je suis prêt à croire à tout !

Mais pour moi, pour l’instant, pas de tunnel.
C’est comme si j’étais resté en stand by, dans le no-man’s land de la mort.
Je ne sais qui, en haut lieu, hésite depuis deux ans sur la décision à prendre quant à mon avenir.

Hé ! Là haut ! Ce n’est pas que ça me coûte mais faudrait voir à vous décider, nom d’une pipe !

En attendant, je m’emmerde.

Pendant une courte période, j’ai eu un camarade de chambrée. Un compagnon d’infortune qui, lui non-plus, n’était pas très causant.
Un boxeur, à ce que j’ai compris.
A force de ce faire claquer le baigneur, ses connexions ont finit par lâcher. Du jour au lendemain : Plus de son, plus d’image ! Rideau !
Puisqu’on vous dit que le sport, c’est bon pour la santé !

Moi j’étais plutôt satisfait d’avoir un voisin. Je me suis dit qu’on allait pouvoir bavarder entre ectoplasmes de bonne compagnie mais nada !
J’ai jamais rien pu capter de son côté. On ne devait pas être réglés sur la même longueur d’onde.
Mais au moins, ça faisait deux fois plus de visites pour tromper l’ennui.

Et depuis qu’ils l’ont installé ailleurs, devinez : Je m’emmerde !

Heureusement, de ce côté-ci de la conscience, le temps ne s’écoule pas de manière aussi linéaire que du vôtre.
Il y a des moments ou même mon esprit s’engourdit et où je flotte dans une sorte de brouillard opaque qui me fait perdre la notion du temps. Et quand la netteté revient, il peut s’être passé une heure, un jour, une semaine ou même plus.
C’est quand-même bien foutu !
Et ça rend les choses supportables. Parce que faut bien le dire, il ne se passe pas grand-chose dans le coin des comateux profonds.

En ce moment, mon petit plaisir quotidien, c’est la visite d’Audrey.
Audrey est une toute jeune aide soignante en cours de formation qui vient faire des stages dans le service.
C’est elle qui est chargée de me faire la toilette.
Audrey n’est pas tout-à-fait une beauté mais elle est fraîche, douce, délicate et gentille.

La première fois que je l’ai vue, elle était accompagnée de la responsable des aides soignantes. Je m’en souviens encore :

« – Tiens, tu vas pouvoir t’entrainer sur celui-là. Au moins, lui, il ne risque pas de te mettre une main aux fesses pendant que tu le toilettes. Et puis, il est plutôt pas mal pour son âge. Un beau spécimen pour débuter. » Avait lancé la cheftaine.
La petite jeune n’avait rien dit mais elle avait rougi de toutes ses joues. Adorable !

C’est comme ça que je suis devenu le cobaye d’une apprentie toiletteuse. Et ma foi, ce n’était pas désagréable à regarder, même si je regrettais à cet instant de ne plus rien sentir, car, il faut bien le dire, il y a avait bien longtemps que mon corps n’avait pas été tâté par d’aussi jeunes et douces mains !
Audrey est attentionnée et délicate. Ca change de ces aides soignantes blasées qui te retournent sans ménagement et te lavent avec des gestes mécaniques et sans âme, plus préoccupées par le rendement que par le bien-être des patients.
Non, au contraire, Audrey prend son temps. Elle ne nettoie pas, elle caresse. Elle ne lave pas, elle cajole.
Elle, elle n’oublie pas les petits recoins et fait bien attention de me repositionner confortablement.
Et, lorsqu’elle arrive à un endroit précis de mon anatomie, lorsque je vois sa main fine s’emparer délicatement de la petite guimauve qui ne sert plus à grand-chose, alors, croyez-moi, je crève de ne plus sentir la douleur !

Ca fait déjà quelques jours qu’Audrey n’est plus affectée dans mon service mais elle continue à faire comme-ci. Elle persiste à venir me faire la toilette tous les jours.
Je crois qu’elle a un peu le béguin pour moi.
Après tout, je suis son « premier ».

Ce que je préfère, c’est quand elle arrive à la toute fin de son service, lorsqu’elle a encore plus de temps devant elle.
Alors, elle prend tout son temps et moi… je profite.
Souvent, ses gestes quittent peu à peu la distance professionnelle pour devenir câlins, frôlements, effleurements.
Parfois, elle approche son visage, ferme les yeux et fait glisser la douceur de sa joue sur mon corps inerte.
Bon sang, ce que j’aimerais pouvoir la serrer dans mes bras !

Comme ce soir.
Ce soir est un bon soir.
La séance a commencé depuis pas mal de temps.
Ce soir, ses mains se sont faites câlines dés le début.
Ce soir, Audrey s’attarde encore plus que d’habitude. Elle s’est assise au bord du lit.
Ses doigts courent sur mon corps pendant de longues minutes.
La jeune fille a le regard dans le vide. Au bout d’un moment, elle pose la tête sur mon abdomen, les yeux tournés vers mon pubis.
Elle laisse lentement glisser sa main gauche sur mes cuisses. Elle ne semble plus faire attention à ce qu’elle fait…
Je crois comprendre… J’ai remarqué que sa main droite a disparu sous sa blouse, entre ses cuisses.
Malgré l’envie qui me tenaille, je n’irai pas voir se qui se passe là-dessous. C’est son histoire, son jardin secret. Jamais je ne romprai le charme d’un tel instant.

Son visage a encore glissé vers le bas. Sa petite main a recentré ses caresses sur mon entrejambe.
Elle se saisit maintenant timidement de ma verge molle et entreprend de la décalotter. Une fois, deux fois… Ma pauvre chérie, c’est peine perdue ! Elle est aux abonnés absents depuis plus de deux ans !

Soudain, après une minute d’hésitation timide, Audrey approche ses lèvres… Mon Dieu ! Elle va le faire !

Elle le fait !

Elle embrasse cette queue qui n’a plus été embrassée depuis si longtemps.
Elle gémit, se trémousse… Son bras droit se fait plus frénétique…
Ses lèvres parcourent le petit membre amorphe puis soudain, elle le gobe. Tout entier.
Elle ferme les yeux et fronce les sourcils. Une plainte aigüe s’échappe de sa bouche refermée.
Elle semble perdre la tête… Elle suce, elle pompe avec ce mouvement de va et vient dont j’ai si souvent eu le privilège de profiter, auparavant.

La jeune fille ne peut plus retenir quelques petits cris.
Elle tremble, se cambre puis finit par se rejeter en arrière dans une sourde expiration de plaisir.
Tandis que moi, pour la première fois de puis bien longtemps, il me semble ressentir quelques chose… une sorte de souvenir de chaleur centrale…Une sensation diffuse, presque irréelle mais… bien là !

Audrey ne tarde pas à reprendre ses esprits.
Tu as raison, ma belle, il ne faudrait pas que quelqu’un te surprenne en fâcheuse posture !

La jeune fille se redresse et laisse échapper un hoquet de surprise lorsqu’elle aperçoit ma virilité luisante posée sur mon ventre. Une virilité qui a doublé de volume !

A peine le temps de s’apprêter, elle s’est déjà ruée hors de la chambre.

*****

« J’te jure ! Il bandait ! »

Perplexes, les deux jeunes femmes sont debout devant moi, en train d’observer sans vergogne mes attributs à nouveau ramollis, sans paraître remarquer l’indécence de la situation.
Par chance, je n’étais pas pudique dans la vraie vie.

« – Et ben ma jolie ! Je ne veux pas savoir ce que tu lui as fait pour obtenir ce résultat mais ça me semble plutôt bon signe… »
« – Comment-ça ? »
« – Et bien, pour un mec qui n’a pas donné signe d’animation depuis deux ans, une petite érection, même si c’est une érection réflexe, c’est plutôt une bonne chose… C’est peut-être le signe qu’il est en train de se réveiller. »
« – Tu crois ? »
« – J’en sais rien, en fait. J’suis pas médecin… Mais je crois que le professeur Lecars est encore dans les parages, on vient de finir l’inspection du soir, je vais aller lui demander de venir jeter un coup d’œil…
Quant à toi, tu as intérêt à déguerpir avant qu’il arrive si tu ne veux pas lui expliquer comment ce petit « miracle » est arrivé ! » Fait la responsable avec un clin d’œil complice.
« – D’accord » Répond la jeune aide soignante en rougissant de plus belle.

*****

« – Intéressant… Et on sait comment s’est arrivé ? »
« – Ah mon avis, même si elle le niera farouchement, Audrey a dû lui faire une petite gâterie. J’en mettrais ma main au feu ! »
« – Pfff ! Je n’aurais jamais cru ça d’elle ! Sucer un légume… Et dire que tu me traites de pervers ! »
« – Bah ! Elle est peut-être végétarienne. »
« – C’est drôle ça aussi, dis-donc, t’es en forme, ce soir ! »
« – Ouais. Alors, qu’est-ce que t’en pense ? »
« – Ben, on dirait bien que notre bonhomme est en train de se réveiller. Ce sur quoi je n’aurais pas misé un kopek jusqu’à tout à l’heure ! »
« – Cool. »

Comment-ça cool ? Génial, formidable, fantastique !!! Je vais enfin sortir de ce trou à rat !
Putain, enfin une bonne nouvelle !!
Si je pouvais, je ferais un double salto arrière !

Tiens, mais au fait : je peux ! Et hop !

« – Bon, c’est pas le tout mais vu que tout ça m’a niqué mon rendez-vous de ce soir, que dirais-tu si on avançait notre petite entrevue de demain à disons… maintenant ? » lance le médecin en glissant sa main entre les jambes de l’infirmière.
« – Hé ! Pas là quand-même ! Pas dans la chambre d’un patient ! » Rétorque celle-ci en faisant à peine mine de protester.
« – Ose me dire que tu ne l’as jamais fait ! »
« … »
« – Ah tu vois ! »
« – Mais quand-même… »
« – Tututut ! Ne joue pas la sainte-nitouche, ça ne te va pas du tout. Je sais que t’en meurs d’envie. Tiens regarde : J’éteins le monitoring, je baisse l’éclairage pour nous faire une petite lumière d’ambiance et voilà ! On n’est plus à l’hôpital, on est dans une chambre, juste toi et moi… »

Ben voyons ! En moi j’suis quoi là-dedans ? Un vulgaire polochon ?!
Vous savez, les tourtereaux, je ne suis pas spécialement adepte du candaulisme, moi ! Je veux pas spécialement tenir la chandelle…

Mais bien évidemment, de ça ils s’en contrefoutent !
Pour l’empêcher d’opposer un ultime argument le médecin a soudé ses lèvres sur celle de la jeune femme qui se laisse faire. Sa main a repris le chemin de l’entrecuisse aguicheur.
Elle sursaute soudain et lui se détache avec un air triomphateur :
« -Ah-ah ! Je le savais bien que t’étais une petite cochonne ! T’as même pas de culotte ! »

Croyez-moi, le sourire qu’elle lui renvoie n’a besoin de traduction dans aucune langue sur Terre : Il signifie très clairement : Baise-moi !

Alors tout va très vite. En quelques secondes ils se retrouvent tous les deux à poil et il la jette à plat dos sur le lit. Elle repousse sans ménagement mes jambes et ouvre en grand les siennes.

Quant à la suite… Est-ce bien la peine de vous faire un dessin ?
Oui ?
Pfff ! Bande d’obsédés, va !

Soit.

L’homme en rut se précipite entre la paire de ciseaux largement ouverte. Son sous-marin à propulsion manuelle n’a besoin d’aucun sonar pour trouver l’ouverture et il empale la jeune infirmière d’un seul élan.
Elle crie sous l’assaut brutal.
Le médecin entame alors un pilonnage en règle de sa partenaire qui tente d’étouffer ses gémissements dans son poing pour ne pas ameuter l’équipe de nuit.

L’assaut est puissant, viril.
Les freins de mon lit à roulettes n’étant pas correctement fixés (en même temps, c’était pas moi qui allait le faire bouger, hein !), l’ensemble commence à sérieusement gigoter au rythme des coups de reins du praticien.
Les perfs tintinnabulent gaiement en heurtant les montants du lit, les gémissements de la demoiselle se font de moins en moins discrets. Y a pas à dire : Elle apprécie !

Lui veut soudain changer d’horizon. Il se dégage et retourne sa partenaire comme une crêpe avant de l’embrocher derechef !
La poulette accueille ce changement avec un hululement de plaisir. Elle fourre sa tête dans les draps et ses mains se crispent sur les couvertures. Pourvu qu’elle ne morde pas ce qu’il y a dessous ! On ne sait jamais, ça pourrait encore servir !

La nouvelle position convient mieux à la puissance du bonhomme qui s’est à nouveau lancé dans une partie de trombone à coulisse effrénée.
Ma parole, ce mec est un marathonien du sexe !
Le lit est peu à peu repoussé au fond de la pièce.
Lancés dans leur partie de jambes en l’air, ils ne s’aperçoivent même pas que mes tuyaux sont tendus à l’extrême !
Ca y est ! Les sondes et les perfs cèdent une à une sans que ça perturbe une seule seconde les deux bêtes lubriques qui approchent l’apogée de leurs ébats.

C’est pas possible ! A gueuler comme ça, ils vont réveiller tous les comateux du service !
Faut faire quelque chose ! Leur jeter un seau d’eau froide !

Ahh ! Ca y est. C’est pas trop tôt ! Le doc a enfin lâché la crème anglaise dans un ultime rugissement. Il s’écroule sur la brailleuse qui couine encore quelques plaintes résiduelles.

Enfin un peu de calme !
Bon ben maintenant, y a plus qu’à réparer vos conneries, les impulsifs !

Lecars semble m’avoir entendu, il se redresse rapidement et se rhabille en un clin d’œil. On sent le « pro ».

La gourgandine n’a pas son sens du devoir : Elle n’a pas encore récupéré et n’a pas bougé d’un pouce : Elle reste les pates écartées et le cul relevé, comme offerte sur l’autel du stupre.

Si je ne m’inquiétais pas pour mes branchements arrachés, j’aurais apprécié à sa juste valeur la vue dégagée sur la petite vulve béante et dégoulinante de fluides que mes bonnes manières m’interdisent de préciser ici.

« – Ouah ! Quel pied ! Faudrait qu’on fasse ça plus souvent ! »
« – Hmm. Ouais, enfin faudrait aussi penser à être un peu plus discrets. C’est un miracle que personne ne soit arrivé pour voir se qui se passait. » Rétorque la donzelle en bougeant enfin son popotin.
« – C’est quand-même pas de ma faute si je fais grimper toutes les nanas aux rideaux ! »
« – Gros vantard ! »
« – Bah quoi. T’as simulé ? »
« – J’ai pas dit ça ! »
« – Alors, tu vois ! »
« – Je vois quoi ? »
« – Que je suis un Dieu du sexe ! »
« – Et surtout modeste, avec ça ! »
« – Ben ouais. Je ne vois pas pourquoi je jouerais petit-bras. En tout cas, ne crois pas que cela t’exonère de notre soirée prévue demain. Ce n’était qu’un petit aperçu de ce qui t’attend, mon chou ! »
« – Hummm ! J’en salive déjà ! »
« – T’as raison, salive, ça pourrait servir. Ah ! Ah ! »
« – Rhô ! Tu recommences ! »
« – A quoi ? »
« – A jouer les goujats, gros cochon ! »
« – Bah, j’y peux rien, c’est ton petit cul qui m’inspire. »
« – Tiens, en attendant, si tu veux revoir mon petit cul, aide-moi à remettre le lit en place. »

Ouais, il serait temps !

« – Ok. Mais après on boit un coup. Ca m’a donné soif, c’t’affaire ! »
« – Oui tu as raison. Et puis il serait peut-être de bon ton qu’on me voit réapparaître sinon on va venir me chercher. »
« – Et puis ensuite, si ça te dis, on recommence la tournée des lits ! »
« – Ah ! Ah ! Gros malin ! Fais gaffe, je pourrais te prendre au mot ! »
« – Chiche ! »
« – Tu ne tiendrais pas la cadence ! »
« – On parie ? »
« – Ah ! Ah ! Ah ! T’es vraiment indécrottable ! Vous êtes tous comme ça les médecins, faut toujours que vous ayez le dernier mot ! »
« – Et oui, que veux-tu, déformation profess…. »

Hé mais ! Mais ! Non mais hé ! Partez pas comme ça ! Revenez !
Et mes branchements ! Rebranchez-moi !
Rallumez au moins le monitoring : vous verrez qu’il y a quelque chose qui cloche !

Punaise, c’est pas possible ! Ils ne vont quand-même pas me faire ce coup là !
Dites-moi qu’ils vont vite revenir, qu’ils ne vont pas aller forniquer dans une autre chambre en m’oubliant.

Ouhlala ! Je me sens tout drôle… tout s’assombrit soudain… purée, c’est quoi cette tache sombre, là… oh merde ! Une flaque de sang ! Ca pisse de quelque part ! Ils ont vraiment merdé, là !
Hé ! Revenez ! Y a urgence, là !
Allez ! Pas de blague, quoi ! C’est plus drôle, là…

Oh non ! C’est vraiment pas du jeu ! J’étais en train de me réveiller, moi !
C’est pas possible d’avoir la poisse à ce point !

Ca y est, c’est tout noir. Je suis en train de crever à cause de deux abrutis qui n’ont pas su se retenir et qui n’ont pas trouvé mieux que de venir copuler dans ma piaule !
C’est ce qui s’appelle partir sur un coup de boules, non ?

Bon, ben… je crois qu’il va falloir se faire une raison…

Il est où le tunnel ?
Elle est où la lumière blanche ?

Hé-ho ! Y a quelqu’un ?

, , , , , , ,

Une réponse à L’infirmière n’avait pas de culotte…

  1. Midinette 2 juin 2021 at 18:23 #

    Scénario original, belle écriture, je ne me lasse pas de cet auteur

Laisser un commentaire