Gros Cracra vivait dans les bois, çà rime comme dans une chanson ancienne, un conte champêtre. Cà tombe très bien, il s’agit justement d’un conte champêtre, un zest aquatique.
Donc Gros Cracra vivait dans le fin fond des bois, une forêt profonde dans laquelle il n’est pas conseillé de s’aventurer à la tombée de la nuit, et même durant le jour. Gros Cracra habitait une masure faite de bric et de broc, avec les grosses pierres, des planches en bois et du chaume comme toiture. Gros Cracra avait une sainte horreur de l’eau et de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un savon. Du coup, quand il déambulait dans les bois, tous les animaux, même les loups, fuyaient à son approche. À plus forte raison les hommes et surtout les demoiselles.
Si Gros Cracra avait une sainte phobie de l’eau, il en mettait quand même dans son alambic qui remplissait les cruches qui jonchaient sa masure et les alentours. C’est pour cela qu’il y avait un puits creusé juste à sa porte. Gros Cracra faisait une consommation effrénée de sa production d’alcool, enfin si on pouvait appeler çà de l’alcool : c’était plus proche du l’acide sulfurique que de l’absinthe pourtant réputée pour sa toxicité ! Comme déjà intellectuellement parlant, Gros Cracra ne brillait pas au firmament, ses défunts parents n’étant pas déjà des lumières, son vocabulaire consistait en une série de borborygmes dans lesquels on croyait distinguer les mots « bô » et « pabô »…
Quant au physique, pour ne pas effrayer les femmes enceintes et les pures jeunes filles innocentes, nous dirons qu’il était presque aussi haut que large (et dans ce sens), son visage ressemblant à la face lunaire, surtout les cratères.
Ce matin-là, Gros Cracra avait décidé de se faire une petite production millésimée, histoire de tenir jusqu’à la fin de la semaine, sachant qu’on était jeudi. Il se frottait les mains, répétant à foison, la devise parentale « Agâa ». Il souleva un panier afin de prendre une pleine poignée de fleurs bleues quand il découvrit qu’il n’y en avait plus une seule.
— Pu fleu bleue ! Geignait-il de sa voix lugubre.
Désorienté par cette calamité, il tourna en rond dans la pièce principale, là où trônait l’alambic à deux pas de sa couche en décomposition et proûtant (çà relève un peu le style) de déception. Ce faisant, une colonie de cafards qui passait par là en mourut asphyxiée.
— À pu fleu bleue ! A pu ! Bavait-il.
C’est alors qu’il décida d’aller en cueillir du côté de la rivière. Je ne sais pas si vous le savez mais une rivière, c’est plein d’eau et l’eau, Gros Cracra, il n’aime pas. Mais que ne ferait-il pas pour son alambic chéri ! Après avoir réglé sa machine adorée à laquelle il tenait comme à la prunelle de ses yeux (qu’il avait très loucheurs), il décida de partir sur le champ avec 4 cruches pour le voyage. Comme vous le savez déjà (à moins que vous ne suiviez pas l’histoire), Gros Cracra était plus large que haut, idem pour la distance entre son nombril et les poils de son derrière (soyons polis) donc se déplacer était toute une affaire d’état et d’étal ! Mettre un pied devant l’autre ressemblait plus à un labourage de sol qu’à la danse légère et aérienne d’une ballerine. Tous les 200 mètres, il mastiquait une feuille, s’offrait une petite gorgée et repartait de plus belle. Ce fut vers le début de l’après-midi qu’il arriva au bord de la rivière, distante de 3 kilomètres.
Devant la petite prairie couverte de fleurs bleues, Gros Cracra éructa de joie et se prit 3 gorgées pour se féliciter, suivi d’un rôt du plus bel effet. Les rares moustiques qui osaient voltiger autour de lui s’en allèrent directement au paradis des insectes piqueurs.
Tout à sa joie de ramasser les belles fleurs bleues qui donnaient ce si bon goût de javel à sa boisson, il s’approcha dangereusement des berges, là où coulait cette chose horrible qu’on appelle de l’eau et qui n’est buvable qu’avec 99% de bibine alcoolique. Une fleur bleue plus odorante que les autres (traduction : qui dégageait une odeur de javel plus carabinée) se dressait coquine devant lui. Il en bava de joie et se rua sur elle.
Hélas, triple hélas, une méchante racine décida de se suicider en se jetant sous son pied. Il arriva ce qui devait arriver car c’était écrit depuis le début de ce conte aquatique, Gros Cracra roula dans l’herbe comme la mignonne bouboule qu’il était, dévala la pente douce et, bien sûr, fit un superbe plouf dans la rivière qui coulait vicieusement par là, rien que pour l’embêter.
Au comble de l’abjection, trempé de toute part, une flaque nauséabonde et noirâtre autour de lui et des tombereaux de poissons crevés, il flottait au plein centre de la rivière. Gros Cracra poussait des bramements qui aurait fait pleurer un désert aride à l’image d’un contrôleur du fisc qui doit rendre le trop perçu. Il était au comble du déshonneur, toute une vie de crasse balayée en quelques secondes dans des flots maintenant noircis comme par un pétrolier qui aurait vidé ses cales par inadvertance.
La mort dans l’âme, Gros Cracra se laissa dériver, impuissant, honteux de ne plus avoir d’odeur corporelle et d’être à peu près propre. Il parcourut ainsi au moins deux kilomètres avant d’échouer dans les joncs d’un coude de la rivière. Empêtré dans les hautes herbes, il entendit des fraîches voix cristallines venir de l’autre rive :
— Hihihi, arrêêêête !
— Mais non, mais non, mais non !
— Siiiii !
Intrigué, Gros Cracra, de l’eau jusqu’au thorax, s’approcha de l’endroit d’où venaient les voix, tout en restant caché dans les joncs. En écartant les hautes herbes, il découvrit deux jeunes filles nues en train de batifoler joyeusement, de l’eau jusqu’à la taille.
Comme il avait de bons yeux (tout n’étant pas négatif chez lui), il distinguait parfaitement les moindres détails des demoiselles : l’une était blonde comme les blés, au visage poupin, à la chair grassouillette et l’autre était une brune aux traits un peu plus allongés et un peu moins replète, toutes les deux à la longue chevelure tombant au creux des reins. Elles se chamaillaient, se projetaient de l’eau et se faisaient des chatouilles. Gros Cracra, intrigué, décida de s’approcher doucement tout en se cachant.
Les jeunes filles sortirent de l’eau, offrant à la vue intéressée de Gros Cracra, deux croupes incendiaires comme on savait les faire à cette lointaine époque où les joies de l’alimentation biologique et du lite étaient royalement inconnues. C’était aussi l’époque des beautés opulentes bien en chair telles qu’on les découvre sur les tableaux de Rubens et Gros Cracra avait en face de lui deux prototypes parfaits. Pour une fois, il avait trouvé un sujet d’intérêt autre que son alambic et de sa production.
Sans se savoir épiées, cheveux au vent, les demoiselles courraient toujours nues et mouillées sur la petite prairie encadrée de bois qui bordait cette minuscule crique, bien à l’abri des regards masculins habituels. Gros Cracra se montrait captivé par ces beaux gros culs qui dansaient, par ces seins lourds qui ballottaient, ces ventres rondouillets qui frissonnaient et ces bosquets bien bombés qui foisonnaient. Il en était presque à ne pas regretter d’avoir plongé dans cette eau infâme ! Décidé à en savoir plus sur toute cette chair appétissante et luisante, il s’approcha plus près encore, de l’eau jusqu’au cou à travers le rideau végétal.
Le soleil dardait ses rayons brûlants du début de l’après-midi et très vite, les demoiselles furent presque sèches, Gros Cracra constata que les bosquets un peu aplatis qu’elles avaient au bas du ventre commençaient à gonfler, à prendre du volume de part leurs boucles abondantes. Il constata aussi que le machin qui lui servait à pisser sur les crapauds et autres limaces prenait une ampleur insoupçonnée.
Les jeunes filles avaient fini de rire et de s’esclaffer, elles jetaient aux alentours des regards anxieux, observateurs. Inquiet, Gros Cracra s’enfonça dans l’eau jusqu’au menton, situation inimaginable, il y avait à peine une heure. Il ne fut pas déçu de son sacrifice ultime : Rassurées, les deux jeunes filles tombèrent dans les bras l’une de l’autre et commencèrent à l’embrasser goulûment, se caressant voluptueusement leurs rondeurs respectives…
Leurs bouches cherchèrent leurs lèvres, leurs mains agrippèrent leurs reliefs, leurs seins se mélangèrent, s’épousant mutuellement. Leurs corps fondèrent l’un dans l’autre, l’eau qui restait encore dans leurs replis, s’écoulant exacerbant leurs sens. Electrisée, la blonde gémit et répondit à l’étreinte passionnée et farouche de la brune.
La demoiselle à la longue chevelure sombre saisit l’autre par la taille pour la plaquer contre elle, leurs poitrines nues se plaquèrent mutuellement, débordantes de chair et elle s’amusa à faire tourner ses pointes autour les siennes, ce qui les faisant bander de plaisir. La blonde ferma alors les yeux en sentant les premiers frissons de jouissance la parcourir. Tout près de son oreille, elle sentit une langue agile se frayer un long chemin sur son cou avant de descendre vers ses seins tandis qu’une main s’insérait déjà dans sa chatte mouillée d’excitation. Lorsque des doigts frôlèrent son clitoris, la blonde s’agrippa à sa sombre séductrice pour ne pas en perdre l’équilibre. Puis doucement, la corruptrice glissa ses lèvres entre les deux seins lourds de son amante et descendit rejoindre ses doigts qui s’activaient délicieusement autour du bouton rosé niché dans la touffe blonde. Arrivée sous le ventre tout doucement, la tentatrice s’employa à écarter la masse luxuriante des poils cachant une vulve conquise, bosquet qui formait un mince rempart contre sa convoitise.
Enfin, la brune aguicheuse eut une belle ouverture sur la chatte déjà toute moite. La vue de ses lèvres bien gonflées la fit saliver de plaisir. Alors, elle plaqua sa bouche contre sa vulve et entreprit de lécher sa fente, d’abord doucement puis finalement avec une frénésie qui lui fit frôler l’orgasme. La fille aux cheveux d’or avait plongé une main dans la chevelure de son amante et l’attira contre elle tandis que son autre main caressait son sein gonflé de désir. Fourrageant son doigt dans la fente trempée, la brune entreprit ensuite d’aller titiller délicatement l’entrée secrète de sa victime qui écarta alors un peu plus ses fesses pour lui laisser le champ libre. Son sein caressé, sa chatte en folie et son anus en péril, la blonde s’oublia, flottant ailleurs et s’abandonnant à la volupté qui la submergeait.
Les deux donzelles étaient intimement enlacées, la brune dominant la situation de main de maître. Agenouillée au pied de sa victime, elle s’activait avec fougue entre ses cuisses, la léchait comme pour en extraire, jusqu’à la dernière goutte, son nectar divin. Elle était si concentrée à l’ouvrage que le monde pouvait bien s’écrouler autour d’elle. Du reste, la blondinette non plus ne se serait aperçue non plus de rien, elle était trop absorbée par les vagues d’excitation qui lui parcouraient le corps. La tête rejetée en arrière, sa longue chevelure lui caressait le bas du dos, à l’orée des fesses. Le spectacle de sa nudité voluptueuse et en transe était d’une rare qualité. Ses beaux globes ronds aux larges auréoles étaient une invitation à la débauche absolue.
A ce spectacle sans pareil, Gros Cracra n’eut qu’une envie, soulager ce désir étrange qui lui tenaillait presque douloureusement le bas-ventre ! La blonde semblait survoltée, électrisée tout à la fois par le désir qui la submergeait. Alors qu’une des ses mains s’attardait langoureusement sur son sein, l’autre caressait les cheveux de la brune enfouie dans sa chatte à ses genoux. Soudain, elle écarta sa bienfaitrice et s’allonge au sol, dans l’herbe fraîche, les jambes bien écartées en lui murmurant :
— Allez, viens continue mais donne-moi aussi ta chatte à bouffer !
La brune s’exécuta, ravie de la proposition, elle s’agenouilla de part et d’autre de la tête blonde et proposa une chatte poilue et mouillée à la bouche qui l’attendait impatiemment. Elle plaqua son ventre rebondi sur les seins volumineux et tremblotants offerts tandis qu’elle aplatissait ses masses ballotantes sur un ventre large, tout en enfouissant à nouveau sa langue dans la large fente détrempée. Les bruits de succions furent de plus en plus intenses, entrecoupés de gémissements et de cris de plaisir. Abandonnant la touffe épaisse, et plongeant des doigts dans la vulve ouverte et ruisselante, la blonde fut la première à jouir dans un concert de jurons tandis que l’autre s’activait toujours sur elle.
Comme elle ne voulait pas être en reste, la blonde écarta solidement les fesses dodues qui étaient sous son nez et ordonna :
— Lèche-moi le trou de cul pendant que je t’encule !
— Oh oui ! Lâcha la brune affriolée, le nez dans les poils drus.
Et du bout de la langue, elle titilla la rosette nichée dans la chair voluptueuse de sa blonde amante. Celle-ci, pas en reste, chargeait ses petits doigts de cyprine, fourrageant sans retenue la chatte alanguie. Alors, posément mais fermement, la blonde força l’entrée du petit trou du cul de la brune et y enfonça directement deux doigts dans le conduit frémissant. L’assaillie en cria de douleur et de plaisir. Elle se tordit plus encore quand un troisième doigt vient rejoindre les deux premiers. Lorsque un quatrième suivit le même chemin, elle hurla tant de bien-être et de souffrance qu’elle en pissa sur le visage de sa tortionnaire qui se vengea sur le champ en enfournant le haut de la paume dans le rectum distendu. Dans un dernier hoquet, elle reçut la main menue et complète au fin fond de ses entrailles ce qui la fit jouir dans un long hurlement mâtiné de souffrance pointue et de plaisir ultime. Le cul envahi, perforé, déformé, la brune s’affaissa sur son bourreau, le corps parcouru de spasmes.
Durant ce temps, Gros Cracra, devenu cramoisi et fébrile comme s’il avait bu dix cruches, avait éjaculé dans son pantalon, ce qui le mettait dans un était de flottement second comme pour une bonne cuite mais sans les désagréments.
Les deux jeunes filles s’affalèrent sur l’herbe goûtant un repos bien mérité. Gros Cracra, vidé, flottait dans les deux sens du terme, aussi bien dans l’eau qu’au septième ciel. Après avoir difficilement récupéré, il s’enfonça dans les joncs pour aller s’allonger sur l’autre berge, à l’abri des regards et il s’endormit, heureux et repu. Ce fut vers la fin de l’après-midi qu’il ouvrit un œil et qu’il décida d’aller terminer la cueillette des fameuses fleurs bleues.
Les jours suivants, il revint au même endroit en passant par le même chemin compliqué de la roulade dans l’herbe, suivi du plouf et de la dérive dans la rivière (quand je vous disais qu’il avait des problèmes congénitaux). Il se prit même à tolérer le goût de l’eau sur ses lèvres. En général, sa trempette était couronnée de succès car nombreux étaient les jeunes gens, tous sexes confondus, à connaître et apprécier les charmes du coin…
Un beau jour en début d’après-midi, il surprit Grosse Babache toute nue, une brave fille de son âge, en train de se donner du plaisir solitaire, mode d’emploi qu’il ne connaissait toujours pas (c’est çà l’hérédité !). Blondinette délavée tendance teinture eau de vaisselle, Grosse Babache était elle aussi plus large que haute mais elle avait des circonstances atténuantes, vu les protubérances mamellaires qui s’étalaient voluptueusement sur son ventre ballonné. Ses fesses énormes sur l’herbe innocente (l’herbe, pas la donzelle, quoique…), révulsée sur le dos, ses courtes jambes en l’air, dardant vers le ciel, elle fourrageait outrageusement sa chatte de ses dix petits doigts potelés, tout en poussant des cris sauvages et désarticulés. Cette vision aphrodisiaque déclencha une érection phénoménale chez Gros Cracra qui en péta sur le champ un fusible, le dernier qui traînait derrière un rare neurone encore valide.
Se délestant de ses hardes, il traversa la rivière à toute vitesse, courant presque sur les flots, poussant le fameux cri de guerre qui se transmettait de génération en génération, de père en fils et de mère en fille :
— Agâaaaaaaa !
Grosse Babache, bien qu’un peu sourde, entendit nettement le fier slogan qui fit vibrer l’air survolté de cette chaude après-midi. Elle regarda donc entre ses jambes levées au ciel et par-dessus ses mains logées dans sa chatte l’étrange équipage qui arrivait.
Survolté, bavant de convoitise, Gros Cracra tout nu désigna, de son doigt, son érection hors norme en hurlant de joie :
— Agâa ! Agâa !
Puis salivant de concupiscence, les yeux ronds comme des hublots, trépignant sur place, massacrant la pauvre herbe qui ne lui avait rien fait, il désigna la chatte béante et goûteuse par ces mots définitifs :
— Bô ! Bô !
Ravie d’avoir un partenaire qui savait si bien parler aux femmes, séduite, Grosse Babache en écarta plus encore les cuisses et tendit ses mains potelées vers son Casanova (qui n’était pas encore né à l’époque) si beau parleur et charmeur.
La suite serait délectable mais malheureusement, je ne peux la dire et c’est regrettable. Cà nous aurait fait envie un peu. Car Gros Cracra aux moments suprêmes (il avait quelques années à rattraper) criait « Agâa », jouissait beaucoup en accord avec sa belle Babache qui décollait vers des cieux toujours beaux au son mélodieux des trompettes de la renommée qui étaient bien embouchées ! (Merci Brassens).
Pour ceux qui veulent des détails, je ne céderai qu’à la pression populaire, et ce, que pour des raisons purement d’études ethnologiques.
Quand Gros Cracra emmena sa conquête dans son petit nid douillet (sa masure délabrée), elle crut en défaillir de joie, touchant la terre promise, en découvrant l’alambic qui trônait fièrement au milieu de la pièce. Le destin des tourtereaux fut définitivement scellé à l’ombre bienfaisant de l’athanor (alambic, pour vous éviter les joies de la recherche dans le dictionnaire) ancestral.
Ils se concubinèrent, eurent beaucoup de petites filles et de petits garçons qui pissèrent à leur tour avec délectation sur les crapauds et les limaces, prospérant de génération en génération sous le fier slogan « Agâa ».
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