Papa Gâteau

— Bandes de rats !

Véronique est furieuse, elle marche à grands pas dans son appartement, insultant de tous les noms ses divers amants devant moi, sa copine de Fac. C’est parce qu’elle se retient que les divers vases ne viennent pas se fracasser contre les murs.

— Tu te rends compte, Béa (c’est moi), ces types ne pensent qu’à un seul truc, me tirer puis se tirer !
— Ils ne sont pas tous comme çà ! Lui dis-je.
— Je sais et j’ai laissé tombé le seul type bien ! Quelle conne que je suis, j’ai cru comme une idiote qu’ils étaient tous comme lui ! Je me rends compte à présent qu’il était une exception. Lui au moins, il m’invitait, me sortait, me faisait des petits cadeaux et pourvoyait à mes besoins. Maintenant, c’est tout juste si ces connards me payent le restau !

J’en sais quelque chose… L’exception s’appelait, non, s’appelle Daniel, 45 ans. Distingué, visage régulier, quelques kilos en plus n’ont pas altéré une certaine aisance. Un vrai papa gâteau, toujours au petit soin de sa « petite » fille…

Je me souviens très bien du jour où Véro a décidé de le plaquer. C’était ici dans ce même appartement, à la même place où je suis, qu’elle m’avait annoncée la nouvelle, qu’elle lui avait téléphoné. J’avais été très surprise et çà devait se voir de façon flagrante sur mon visage. Véro m’avait alors rétorqué :

— Des comme lui, y en a des tas qui attendent à ma porte !
— Je n’en suis pas si sure… Daniel est quand même quelqu’un de très bien ! Il a du goût, de la conversation, il est pas mal et il a aussi une bonne situation !
— Ma parole, t’en es amoureuse ou quoi ?

J’avais rougi. C’est vrai que j’en pinçais pour ce type mais c’est Véro qui avait décroché le gros lot. Elle m’avait ensuite décrit par le menu ce qu’elle comptait faire de ses différents amants qu’elle allait récupérer à la pelle, tellement il y en avait qui la suppliaient à sa porte et dans les escaliers. Par rapport à moi, Véronique est une belle fille, altière, une blonde élancée, avec un vague air d’Estelle ex-Hallyday. Quant à moi, je ressemble plus à Mauranne, la chanteuse. Ce qui n’est pas tout à fait le même physique.

Des amants à la pelle, elle en avait effectivement eus. Mais pas un pour lui faire des petits cadeaux impromptus ou même lui financer un vêtement, sauf de la lingerie. Quant au loyer de l’appartement, n’en parlons même pas !

Complètement atterrée par la décision de ma copine de plaquer Daniel, sans savoir ce qui m’a pris, je suis allée sonner chez lui, le soir même. Un peu surpris par ma visite, il m’a néanmoins largement ouvert sa porte. Il semblait affecté par la rupture. Je me suis retrouvée dans son grand salon spacieux et confortable, et debout comme une idiote, je réalisais que j’avais agi sur un coup de tête.

— Je… je suis désolée… Balbutiais-je.
— Vous êtes désolée de quoi, Béatrice ?
— Je suis désolée que Véro vous… euh…
— Que Véronique me largue, me plaque, me jette ?
— Euh… oui !
— C’est vrai que c’est… regrettable ! Dit-il durement.

Il se radoucit aussitôt :

— Mais vous n’y êtes pour rien !
— Je sais mais je trouve çà idiot de sa part.
— Merci mais telle que je la connais, elle ne changera pas d’idée.
— Moi aussi, je le pense.

Il me regarda fixement puis se détourna vers le bar :

— Désirez-vous quelque chose ?
— Je ne voudrais pas…
— Je vous sers un Perrier Citron, vous adorez çà ! Je me trompe ?

Et il me mit dans les mains un verre que je bus tout de suite pour me donner une convenance. Nous avons ensuite longuement parlé, j’aimais sa conversation. Je lui ai demandé alors s’il acceptait que je continue à le voir. Il m’a répondu que sa porte m’était ouverte…

— Bande de rats !!

Je sors de ma rêverie, Véronique fustige toujours ses amants. Mais elle commence à se calmer, elle allume même une cigarette pour s’occuper les mains. Moi, la fumée me gêne mais je sens que ce n’est pas le moment de lui faire remarquer, d’autant que si je suis là, c’est que j’ai quelque chose à lui dire et ce que j’ai à lui dire est justement en rapport avec sa rogne actuelle. J’espère qu’elle a oublié…

— Au fait, pour changer de sujet, au téléphone, tu m’as dit que tu avais un truc à me dire !

Aie, raté ! Je me tortille dans le canapé, gênée. Çà amuse beaucoup Véronique qui vient s’asseoir à côté de moi. Je suis rouge comme une tomate. Véronique assène alors :

— Oh toi, c’est un bonhomme et vu comment t’es rouge…

Elle me regarde attentivement, je détourne la tête.

— Oui, vue comment t’es rouge, t’as dû coucher avec !
— Euh…
— T’as couché avec, hein ?! Insiste-t-elle.
— Euh… oui…
— Et c’était bien ?
— Euh… oui !
— Très bien ?
— Euh… oui !!
— Très très bien ?
— Euh… oui !!!
— T’as pas un autre disque ? Me dit-elle narquoise.
— Euh… si…
— Incurable, elle est incurable, cette fille !

Elle se relève et se pose devant moi, sourire aux lèvres.

— Et bien, tant mieux pour toi, Béa !
— C’est que… je dois t’avouer… quelque chose…
— Et quoi donc ? Dit-elle dans un nuage de fumée.
— Çà me gène, surtout vis-à-vis de toi !
— Accouche !
— Il s’agit de… Daniel…
— Daniel ? Mon Daniel ?
— Oui.

Là, elle écrase sa cigarette dans le cendrier, passe ses mains dans ses longs cheveux blonds et reprend :

— Tu veux dire que t’as couché avec Daniel ?
— C’est bien ce que je viens de dire, avec lui…
— Eh bé ! J’aurais jamais cru !
— Moi, non plus…

Elle me regarde d’un œil intéressé et se recale à côté de moi dans le fauteuil :

— Ecoute, Béa : ou t’en as trop dit, ou t’en as pas dit assez !
— On continuait à se voir… depuis que tu l’avais…
— Que je l’avais largué. Çà, je le savais. Continue !
— On passait souvent des soirées à discuter. De plus, il m’a aidée quand Christophe m’a plaquée.
— Il a joué les consolateurs ?
— Oui mais pas comme tu le crois. Et puis, samedi soir, j’étais chez lui car il avait prévu une réunion avec Isabelle et Guy Legrand, un couple que tu ne connais pas.
— Samedi !? Nous sommes mardi et c’est seulement maintenant que tu me le dis ? Et alors ?
— Ils s’étaient décommandés, juste avant que je ne vienne… C’est ce qu’il m’a dit, sur le moment…
— Sur le moment ! Parce que… après coup ?
— Ben, il m’a avoué ne les avoir jamais invités ce soir-là !
— Oh le petit coquin !

Je me tortille encore plus sur place. Très intéressée, Véronique s’approche de moi, se colle à moi. Il est clair que je ne sortirai pas d’ici sans tout lui avoir dit.

— Alors ? Comment çà s’est passé ? Me presse-t-elle.
— Quand je suis arrivée chez lui dans ma robe blanche, je ne me suis méfiée de rien.
— Ta belle robe blanche, celle avec le décolleté en drapé ?
— Oui, celle-là…
— Et ?

Je me souviens parfaitement des moindres détails :

Il m’invite à m’asseoir dans le salon, me propose mon traditionnel Perrier Citron et vient s’asseoir juste à côté de moi, très à l’aise comme toujours ou presque. Comme d’habitude, nous devisons de tout et de rien, j’adore sa conversation éclectique, cette façon de parler avec légèreté et conviction. Sur le moment, je n’ai pas réalisé que la lumière est plus tamisée que de coutume et que la chaîne Hi fi diffuse en sourdine une musique assez romantique. Daniel aiguille la discussion vers des sujets plus intimistes et j’en viens naturellement à lui décrire ma vision du prince charmant, du couple et du sexe. Sans que je ne m’en rende compte, il m’extirpe des tas de renseignements très personnels et intimes. En quelques minutes, il obtient, ni plus, ni moins, mon mode d’emploi…

Un moment, nous discutons de mon physique que je ne trouve pas avantageux. Quoique je dise, il trouve un avantage à ce que je pense être un inconvénient : ma bouille est ronde ? Je ressemble à un gros bébé à choyer. Mes yeux marron deviennent des noisettes à croquer. Mon petit nez rond est original et mignon tout plein. Mes lèvres sont un appel au vice. Ma petite taille, un atout pour la libido protectrice masculine. Ma forte poitrine, un fantasme absolu, mon ventre rond, un paysage à caresser, mes fesses dodues sont à exulter et j’en passe. Le tout bien dit, bien amené.

Décidément, la conversation est délibérément focalisée sur moi, il canalise son attention sur ce que je suis, comment je suis. Le pire, c’est que sur le moment, je ne réalise pas. Je comprendrai seulement plus tard. De fil en aiguille, je finis par lui avouer que j’aurais bien aimé être à la place de Véronique, que j’aurais été heureuse avec un homme finalement comme lui, attentionné, doux, gentil et prévenant. Je soupire alors :

— Mais ce n’est pas demain la veille !
— Pourquoi ? Qui vous dit que vous n’allez pas rencontrer ce genre d’homme un jour…

Il marque une petite pause et reprend :

— Ou que vous ne l’avez pas déjà rencontré ?
— Et vous croyez que ce genre d’homme s’intéressait à une fille comme moi ? J’ai fini de croire aux contes de fée…
— Moi, je m’intéresse à vous !

Je le regarde, je ne sais pas comment réagir… Je balbutie :

— Vous…plaisantez… Vous dites çà pour me faire plaisir…
— Vous croyez, Béatrice ?
— Euh… Et puis vos invités vont bientôt arrivés.
— Désolé mais ils ne viendront pas…
— Hein ?
— Je ne les ai jamais invités, tout au moins, pas ce soir. Je vous voulais vous.

Je pique un fard, version rouge tomate cramoisie. Je me cherche une contenance, je viens de réaliser que c’était en quelque sorte un piège et que je suis tombée dedans en beauté.

— Vous… vous plaisantez, n’est-ce pas ?

Mais la façon dont il me regarde me confirme le contraire : il est visiblement très sérieux, il est le chasseur et je suis la proie. Et comme la gazelle face au lion, je suis comme hypnotisée. Je me retrouve vite fait, bien fait dans ses bras, ses lèvres à quelques centimètres des miennes. Je me défends faiblement, sans conviction :

— Vous… ne pouvez pas… je suis…
— Soyez réaliste, Béatrice : pourquoi avons-nous continué à nous voir ?
— Je… j’aimais votre… conversation.
— Soit… Alors pourquoi ai-je continué à vous voir ? Sourit-il.
— Je… vous aimiez ma conversation ?
— Vous avez un certain sens de l’humour ! Vous venez de m’avouer, il y a encore moins d’une minute, que je suis votre genre d’homme. Bon, c’est vrai que vous ne l’avez pas dit explicitement mais votre description concorde et dois-je vous rappeler tout ce que vous m’aviez dit concernant le choix de votre amie quand elle m’a quitté ?
— Mais… mais comment pouvez-vous vous intéresser à moi ? Je n’ai rien d’une Véronique ! Je n’ai rien d’un mannequin !
— Je sens que les mots ne vont pas suffire à vous convaincre…

Et il m’embrasse doucement. Je suis à la fois surprise par ce baiser et en même temps, je l’espérais, j’en rêvais depuis longtemps. Tiraillée par deux tendances contradictoires, mon cerveau me hurle de me ressaisir tandis que mon corps, mon instinct, mon cœur me poussent dans ses bras. Je m’abandonne à son baiser tout en tendresse.

L’instant d’après quand il quitte mes lèvres, c’est mon cerveau qui reprend le dessus :

— Je… il faut que… que je parte…
— En êtes-vous si certaine ?
— Oui ! Dis-je précipitamment.
— Oh non, ma Béatrice, je sais très bien que vous avez autant envie de moi que moi, j’ai envie de vous !
— Non, il ne faut p…

Impossible de terminer ma phrase : il m’embrasse à nouveau. Ce baiser est un peu moins tendre que le précédent, il est plus exigeant, plus passionnel. Je le laisse introduire sa langue et taquiner la mienne et je réponds timidement à son baiser voluptueux. Ses doigts s’entremêlent dans mes cheveux courts tandis que son autre main se pose sur ma hanche qu’elle caresse à travers le fin tissu de ma robe plissée. Notre étreinte dure longtemps mais je ne vois plus le temps passer, je voudrais rester river à lui. Mes bras se sont enroulés autour de son cou comme par enchantement, mes seins lourds se pressent contre lui en quête de sa chaleur. Quand nous nous séparons et que nous nous regardons dans les yeux en silence, je sais que je ne lui résisterai plus.

Et il le sait.

— Désirez-vous… toujours partir ? Me demande-t-il avec une légère pointe d’inquiétude dans son assurance.
— Non !

Et là, je me jette sur lui, le renversant contre le dossier, le chevauchant afin de l’embrasser comme une folle, maladroitement mais avidement. Je me fous des conséquences, qu’il me brisera peut-être le cœur quand il ne voudra plus jouer avec moi, que je suis peut-être une pauvre tarte de le croire mais je le désire. Et autant que mon doux rêve des mois passés devienne une réalité, même si ce n’est que pour un seul soir, une seule heure.

Je suis tellement fiévreuse que c’est moi qui suis à présent sur lui, ma bouche rivée à ses lèvres qui me cherchent, me caressent et me mordillent. S’il doit profiter allègrement de mes seins lourds pressés sur sa poitrine, se frottant à lui comme deux masses avides d’être capturées, je n’ignore rien de son sexe raide contre mon bas-ventre !

— Ma robe s’ouvre par derrière !! Dis-je dans un souffle, quittant momentanément ses lèvres.
— Vous êtes sure ?
— Oui !!

La fermeture éclair de ma robe étant baissée, je me redresse pour la faire descendre à ma taille, lui dévoilant mes deux seins dans la gaine d’un soutien-gorge à armature en dentelle. Comme la nature m’a gâtée de ce côté, il me faut un soutien renforcé. En connaisseur, il admire ce que je lui dévoile puis plonge son nez dedans. Je soupire d’aise quand il couvre la chair découverte de mes seins de baisers brûlants. Déjà, ses doigts cherchent à défaire mes attaches. Il y arrive aisément, il doit s’y connaître en lingerie !

Mon soutien-gorge valse à travers le salon et mes seins lourds et charnus chutent sur sa chemise. Il reste comme fasciné par leurs masses molles et douces qui sont suspendues juste sous son nez. Délicatement, du bout des doigts, il les caresse, les fait tressaillir, les fait ballotter l’un contre l’autre. Les hommes ont toujours été captivés par mes mamelles, je ne vois pas d’autre terme… pas vraiment qu’elles soient grosses mais elles sont profondes, elles s’étalent voluptueusement, bien écartées comme deux melons bien murs au fond d’un filet. Déjà, Daniel a compris tout l’avantage qu’il pourra en tirer puisque qu’il a cueilli mes seins qui reposent à présent sur ses mains, présentés comme sur des plateaux. Avide, il s’attaque à me sucer les aréoles et à ériger mes tétons sensibles. Il enfouit son visage entre mes mamelles pendantes et les baise alternativement, sa langue léchant mes chairs tendres. L’instant d’après, il décide de me gober tout cru un sein ballant. Sa succion est terrible, vorace et je le vois en absorber gloutonnement la moitié. J’en frémis d’aise devant tant de convoitise.

Durant ce temps, l’une de ses mains part à l’attaque d’autres contrées à explorer. Très vite, elle trouve un chemin sous ma robe blanche en remontant mes cuisses puis se glisse sous mon slip, me capturant posément une fesse dodue. Je n’y tiens plus. De moi-même, je décide d’ôter mon slip afin de donner à Daniel toute latitude avec mon cul et ma chatte. Il me lance un regard de reconnaissance et décide aussitôt de ne pas me décevoir… Oh oui, il y réussit fort bien. Ce type sait admirablement se servir de ses doigts et il ne faut pas longtemps pour que j’en frémisse de contentement, mes lèvres cajolées, mon clitoris flatté. Bouillante d’impatience et ne me reconnaissant pas moi-même, je m’attaque à sa braguette derrière laquelle je sens parfaitement son mandrin dur. En un clin d’œil, celui-ci se dresse fièrement, pointu, effilé. Je le saisis à pleine main et commence à le branler pendant qu’il joue toujours avec mon clitoris en feu et mon sein qu’il dévore. De mon autre main, j’essaye de lui dégager les couilles et d’en caresser la douce peau, d’en palper les boules fermes.

Je suis dans un état d’excitation inimaginable : jamais un bonhomme n’avait réussi à ce que j’aie autant envie de lui, qu’il me prenne, qu’il me possède ! Je n’ai qu’une seule hâte : qu’il me finisse, qu’il me perfore et qu’il explose en moi ! J’hésite entre me servir toute seule ou bien lui indiquer qu’il doit me transpercer illico presto !

— Prends-moi ! Vite !!

Tant pis pour les formes, je le veux, un point c’est tout ! C’est avec un soupir de profond soulagement et d’extase que je le sens fondre en moi. Je suis tellement trempée qu’il glisse sans encombre au fin fond de ma vulve humide et que j’ai l’impression que je pourrais accueillir ainsi deux, trois ou quatre queues en moi sans qu’il n’y ait de gène. Excitée à mort, à califourchon sur lui, je contrôle moi-même mon empalement sur sa bite dure comme du béton. Comme lui aussi me pistonne furieusement, me mordille le sein, sa main sur ma fesse, ses doigts dans la raie de mon cul, une grosse vague commence à sourdre du fin fond de mes entrailles. Je la sens venir, petit à petit, inflexible, énorme, comme un tsunami qui ravage tout sur son passage. Déchaînée, je m’approprie son cou et le lobe de son oreille que je couvre des fines morsures possessives et de baisers égoïstes. Sans vergogne, un de ses doigts titille mon petit trou, la sensation est très jouissive. N’ayant plus de pudeur ni de retenue, je lui glisse à l’oreille d’une voie rauque :

— Vas-y mon salaud, perfore-moi le cul, rentre-le moi tout entier !

Il ne se fait pas prier ! Il passe alors ses doigts dans ma fente juteuse avant de m’en fourrer un avidement dans mon cul dodu. C’est avec une petite joie sadique qu’il me perfore et que je sens un intrus me parcourir le rectum. Mais le résultat est là, je suis comblée des deux trous et c’est au moment où son doigt percute sa bite à travers la fine paroi interne que la vague déferle sur moi, m’envoyant rouler au lointain comme un vulgaire fétu de paille dans la tempête. Je hurle littéralement mon bonheur, lui dévore le cou entre deux halètements de plaisir tandis qu’il jaillit en moi dans un cri rauque et bestial.

Délaissant mon sein, il m’embrasse sauvagement pour marquer sa possession, sa bite rivée en moi, son doigt planté dans mes entrailles. Je sombre littéralement dans ma jouissance, plus rien n’existe sauf lui et le plaisir qui se diffuse en moi par saccades.

C’est un peu gênée, que je me sépare de lui. Je viens de vivre une facette impudique de moi-même et ce, devant l’homme que j’admire le plus au monde. Voyant mon trouble et me comprenant, il me rassure en me tutoyant amoureusement par des mots doux et gentils, me disant qu’il a été particulièrement flatté de mon intérêt pour lui, de mon abandon total. Je rougis, il m’apaise par un doux baiser, me faisant promettre de m’offrir encore à lui. Ma réponse fuse :

— Oh oui ! Si vous le voulez bien !
— Tout à l’heure, tu me tutoyais, ma chérie…
— Ce… c’était dans le feu de… l’action !
— Et bien maintenant, j’aimerais que ce soit toujours le « feu de l’action ».

Et il m’embrasse sur le front tandis que je me niche contre lui.

Je me souviens parfaitement des moindres détails…

Cramoisie par ces récents souvenirs, je confie à Véronique par brides la suite de cette soirée, cette nuit d’amour quasiment jusqu’à l’aube, toutes les folies de mon corps que j’ai pues faire avec Daniel qui m’a apprit beaucoup de choses sur le sexe, l’amour et moi-même. Embarrassée, je lâche quelques petits bouts sur le réveil voluptueux qu’il me réserva, enflammant mes sens et du petit déjeuner coquin dans son grand lit aux draps de soie.

Après le dernier mot de mes confidences, Véronique soupire :

— Et bien, t’as vécu une sacrée nuit d’amour !
— Euh… non… trois !
— Trois ? Comment çà trois ? S’exclame-t-elle.
— Ben, la première, c’était samedi soir…
— Oui mais les deux autres ?
— Dimanche et lundi !
— Eh ben ! Y en a qui ont la forme ! Pourquoi tu ne m’as rien dit avant, Béa ?
— Il m’a gardée tout le week-end…
— Tout le week-end !? Et lundi ?
— Il est venu me chercher à la sortie de la Fac… Et comme lundi, tu n’étais pas là…
— Oui… Te cherche pas des excuses ! Bon, je présume que tu es contente ?

Je me cale au fond du canapé, un large sourire aux lèvres et je lance :

— Oh oui !!!
— Oh oh, Daniel ne te réussit pas pour les pieds sur terre ! Pourquoi cet air béat, Béa ?
— C’était facile à faire comme jeu de mot !
— Ok mais t’as pas répondu à ma question !

Je me cale encore plus dans le canapé, je lève les bras au-dessus de ma tête comme un chat qui s’étire et je lui réponds, l’œil pétillant :

— Parce que ce soir, on recommence !