Quiproquos et conséquences

J’ai rencontré ma chère et tendre sur les pistes.
Les pistes de ski, évidemment, pas de danse car je suis bien meilleur skieur que danseur.

Pourtant expérimentée, elle avait perdu le contrôle de sa trajectoire en bas d’une piste rouge et, dans un grand cri aigu, elle était venue s’emplafonner, comme par hasard, dans le seul beau gosse célibataire de notre groupe de copains : Moi !
L’accident bête, quoi !

Après le premier choc, qui m’a laissé sans souffle pendant plusieurs secondes, une fois démêlé l’enchevêtrement de skis, bâtons et membres plus ou moins endoloris, je m’apprêtais à tancer vertement la maladroite en lui assénant sèchement que lorsqu’on ne sait pas s’arrêter on se limite aux pistes vertes mais, en fait, je suis resté muet devant le joli brin de fille qui me faisait face avec ses joues rosies par le froid, ses cheveux châtain en bataille et ses lunettes de travers qui ne me cachaient plus une magnifique paire d’yeux bleus un peu affolés.

Bref, après le coup de boule, ce fut le coup de foudre. Le vrai, celui qui vous laisse immobile et muet devant une telle révélation tandis que le monde extérieur s’efface et que le temps semble se figer autour de vous.

Pour se faire pardonner, elle m’offrit un verre de vin chaud au restau d’altitude tout proche.
Nous ne nous sommes plus quittés.
Nous avons discutés longuement, nous trouvant de nombreux points communs. Elle s’appelait Alice et, comme moi, venait de Touraine.
Deux heures plus tard, je l’embrassais, quatre heures plus tard, j’avais ma main dans sa culotte, quatre heures trente plus tard, elle n’avait plus de culotte, quatre heures trente-cinq plus tard, moi non plus…

N’allez pas pour autant croire qu’Alice était une fille facile ou bien moi un charmeur irrésistible.
Non, c’est juste que cela nous parut tout naturel, nous ne nous somme même pas posé de question.
Et la suite nous donna raison :
Au bout d’un mois, nous avons mis au rebus la boite de préservatifs.
Au bout de deux, j’avais une brosse à dents chez elle et réciproquement.
Au bout de trois, nous avons fait appartement commun.
Un an plus tard nous étions mariés et il ne fallut attendre que dix mois de plus pour que naisse notre premier enfant : Anaël.

Emportés par le tourbillon de la vie, occupés par nos projets successifs nous ne somme plus retourné skier.
A notre grand regret car cette passion commune nous démangeait dés que la saison froide pointait son nez, mais il fallait faire des choix et il y avait d’autres priorités.

Enfin, quand notre fils eut trois ans, nous avons décidé que c’était le moment de couper le cordon ombilical et de le confier une semaine à ses grands parents, le temps pour nous de renouer avec la passion de la glisse et la passion… tout court.
Une sorte de pèlerinage sur les lieux de notre rencontre et une semaine à savourer le grand air au cours de vacances sportives et régénérantes, une semaine pour nous retrouver en tête-à-tête (ou à queue).

En réalité, les occasions de nous retrouver en tête-à-tête se firent beaucoup plus rares que prévu.

SAMEDI

Nous avons donc réservé un petit studio 2/4 personnes dans un bâtiment au centre de cette petite station savoyarde qui avait su garder son charme typique, loin des grands ensembles des usines à skier.

Par contre, Alice étant professeur des écoles (institutrice comprendront mieux les plus anciens), nous ne pouvions pas nous affranchir de la période des vacances scolaires et sa cohorte de bouchons et autres files d’attente.

C’est donc passablement fatigués et énervés que nous somme enfin arrivés à destination, ce samedi soir-là, après de nombreuses heures de route et ces innombrables kilomètres de « ralentissements » comme disent pudiquement les bulletins d’informations radiophoniques pour nommer ces immondes bouchons inévitables dans lesquels, cul à cul, des centaines de milliers de véhicules s’entassent inexorablement et où l’on peste contre tout : Les péages, les zig-zagueurs, les motos, la file d’à côté qui avance forcément beaucoup plus vite et qui soudain s’immobilise quand enfin tu te décide à t’y glisser.

Bref ! Nous sommes arrivés fatigués, énervés mais aussi heureux de nous retrouver là-haut, à sentir l’odeur inimitable de la neige fraîche et à entendre le bruit des dernières remontées mécaniques.

Toutefois, nous n’étions pas au bout de nos peines :
Après la queue sur l’autoroute, il fallait faire la queue au guichet de la centrale de réservation pour récupérer les clés de notre appartement.
Comme c’était la dernière corvée avant d’enfin être pleinement en vacances, nous nous y sommes pliés de bonne grâce.

Là aussi, il y avait un monde fou. A croire qu’il n’y avait qu’une seule station dans les Alpes et que tout le monde s’était donné rendez-vous à cette heure là.
Nous nous trouvions derrière un couple dans nos âges, 25-30 ans et sans enfant, comme nous. A coup sûr, l’un des deux travaillait aussi dans l’Education Nationale (sinon qui serait assez stupide pour aller s’entasser sur les routes et payer la location au prix fort ?). Sans hésitation, j’aurais parié sur elle : Grande, fine, le maintien impeccable, une longue chevelure d’un roux foncé et des petites lunettes rectangulaires, elle me semblait le stéréotype parfait de l’instit froide et peu amène.

La file d’attente avançait lentement, il n’y avait qu’un agent d’accueil qui semblait un peu dépassé par les évènements.
Au bout d’une demi-heure, ce fut enfin le tour de ceux qui nous précédaient. Encore quelques minutes et ce serait la délivrance et le début des vacances.

Quel optimiste j’étais !

*****

Comme le local était assez exigu et que nous étions légèrement tassés (« Poussez pas derrière ! »), nous pouvions parfaitement entendre ce qui se disait devant :
« – Bonsoir, madame, monsieur, à quel nom avez-vous réservé ? ».
C’est elle qui prit la parole :
« – De l’eau claire. »
Tout comme moi, le préposé fit un petit mouvement de tête appréciateur signifiant sans doute qu’il trouvait ce nom peu commun et tout à fait charmant.
Il regarda pourtant longuement son écran, puis au bout d’un moment :
« – Désolé, je ne vous trouve pas, c’est à quel prénom ? »
« – Je viens de vous le dire, c’est clair ! » Dit la rouquine d’un ton irrité.
Le gars ne trouvait visiblement pas ça clair du tout. Devant son air absent, la jeune femme insista :
« – C’est Claire ! »
Mais cela n’aida pas plus le malheureux.
Avec un raclement de gorge agacé, elle avisa alors le badge de l’agent :
« – Votre prénom, c’est Steve, c’est clair ?… Et bien moi, c’est Claire ! »
Le visage de l’homme se décomposait peu à peu.
Ayant compris la confusion en cours, j’échangeai un sourire complice avec le conjoint de l’énervée.
Celui-ci s’adressa alors au François Pignon en puissance afin de mettre fin à son supplice :
« – Nom : Deleau, prénom : Claire ».
Voilà qui dénotait un esprit d’analyse et de concision rigoureux.

La réaction du pauvre hère fut immédiate. Ce fut comme si le souffle divin le touchait soudain : Son visage s’éclaira et il s’exclama :
« – Ah ! Oui ! Fallait le dire plus tôt ! »
Personne ne releva que c’était précisément le cas. Ce n’était pas le moment de le renfrogner, tout le monde voulait en finir rapidement avec ces formalités.
D’autant que la grâce fut de courte durée.

En effet, l’employé eut beau se replonger dans son listing informatique, les sourcils froncés il confirma :
« – Non, désolé, je ne vous trouve toujours pas. »
« – Ce n’est pas possible, enfin, cherchez mieux ! »
« – J’ai bien un Dewoekler, ça ressemble un peu au niveau sonorité… »
Je tentai alors un timide :
« – Ah ça c’est nous ! » Mais personne ne sembla y prêter attention.

Visiblement au comble de l’exaspération face à l’incompétence de l’hurluberlu, madame Deleau, fouilla rapidement dans son sac.
« – Attendez, ça va être simple, sur le document de confirmation de réservation que vous nous avez envoyé, il y a la référence du logement… Voilà ! Regardez : Appartement 15 D, semaine du 16 au 23 février ! » Fit-elle d’un ton triomphant en lui tendant le document sous le nez.
Je m’exclamai tout de suite :
« – Eh ! Mais nous aussi c’est le 15 D ! »

Semblant se rendre compte de notre présence derrière elle pour la première fois, la rouquine se retourna et me toisa :
« – Comment ça ? »
« – Tenez, regardez ! » Je lui montrai notre propre récépissé de réservation.
Ensemble, nous avons examiné et comparé les deux feuilles de papier.
Hormis la date d’envoi et l’adresse de destination, elles étaient rigoureusement identiques.
De toute évidence, il y avait eu un gros cafouillage dans le système de réservation.

« – Comment expliquez-vous ceci ? » Demanda-t-elle froidement au préposé en lui brandissant les deux feuillets.
Celui-ci courba l’échine et se réfugia derrière son écran :
« – Euhhh, en effet, l’appartement 15 D est bien réservé au nom de Monsieur Dewoekler Marc. »

J’ai cru qu’elle allait lui sauter à la gorge sur le champ.

« – Quoi ? »
Son mari lui posa une main sur le bras en signe d’apaisement. Il allait reprendre les choses en main lorsque le gars, pianotant fébrilement sur son clavier, s’écria soudain :
« – Ah si ! Vous êtes là !… C’est assez rare, mais il y a un deuxième nom de réservation sur ce logement. Vous êtes bien enregistrés ! » Dit-il avec un grand sourire, comme si cette simple information suffisait à tout solutionner.
Le système n’avait pas failli, il était soulagé notre Candide.

Comme sa femme semblait au bord de l’explosion, l’homme devant moi prit le relais :
« – Ce qui signifie donc que deux couples qui ne se connaissent ni d’Eve ni d’Adam ont réservé en même temps et ont payé chacun un acompte pour le même appartement de 20 mètres carrés prévus au maximum pour un couple avec deux enfants ? » Conclut-il avec cette étonnante faculté de concision.

« – Oui, c’est ça ! » Fit l’autre avec son grand sourire
« – Et ça ne vous semble pas bizarre ? »
Comprenant soudain l’incohérence de la situation, le sourire s’effaça brutalement sur la face de Simplet :
« – Ah. Euh… oui, peut-être… »
« – En effet, peut-être. Et dans ce cas, comment ça se passe ? C’est le premier arrivé qui remporte le lot… ou bien on se bat en duel et c’est pour le moins mort des deux ? »
« – Euh… Je ne sais pas trop… Techniquement… c’est un 4 personnes… vous pourriez… »
« – Oui… ? »
« – … vous le partager. »
« – Vous plaisantez j’espère ! » Siffla la jeune femme entre ses dents serrées.
Prenant ça de manière plus cool, son mari reprit :
« – Ah oui ! Et donc, on tire à la courte paille pour savoir lequel des deux couples se contentera du « coin montagne » de trois mètres carrés avec ses deux lits superposés ? Grandioses, les vacances ! »
Leur interlocuteur se liquéfia.
Derrière nous, l’assistance commençait à gronder sourdement. Les gens en avaient ras le bol d’attendre. Ca sentait la révolte.

L’homme trouva son salut dans la fuite :
« – Ne bougez pas, je vais chercher un responsable. »
« – Ne vous inquiétez pas ! Nous n’avons aucunement l’intention de bouger ! »

Lorsque Pignon se leva de sa chaise et disparut dans les bureaux à l’arrière, des cris de protestation s’élevèrent derrière nous.

Cinq minutes plus tard, il était de retour avec un encravaté qui paraissait un peu plus « éclairé ».
« – Nous avons apparemment un problème de réservation. Suivez-moi par ici, messieurs-dames. Oui, tous les quatre. » Nous dit-il.
Nous l’avons suivi dans un bureau à l’écart.
Le soulagement dans la file d’attente fut palpable.

Après nous avoir fait asseoir, l’homme nous expliqua :
« – Il semble qu’à la suite d’une malheureuse confusion relative à une consonance proche entre vos deux noms : Deleau Claire et Dewoekler, la ou les personnes qui ont enregistré vos réservations par téléphone ont commis une bourde et vous ont enregistrés sous la même référence et donc pour le même appartement. »
Claire Deleau le coupa :
« – Ce qui ne vous a pas empêché d’encaisser les deux chèques !
De toute façon, on se moque de savoir le pourquoi ou le comment, si vous faites du surbooking ou si vous êtes juste incompétents ! Nous, tout ce qu’on veut, c’est avoir notre appartement et enfin pouvoir nous installer. Quel est le couple qui aura l’appartement et qu’est-ce que vous prévoyez pour l’autre ? »

« – C’est bien naturel, Madame, et j’insiste pour vous présenter toutes nos excuses et pour vous assurer que nous assumerons toutes les conséquences de cette erreur. »
« – Encore heureux ! »
« – Normalement, dans ce cas, l’appartement revient soit à celui qui a réservé en premier, soit à celui qui arrive en premier et pour l’autre client, nous nous engageons à lui trouver une prestation de rechange au moins équivalente.
Le problème en l’espèce, c’est que c’est Monsieur Dewoekler qui a réservé d’abord et c’est vous qui êtes arrivés en premier. Par ailleurs, comme nous sommes en très haute saison, il ne va pas être aisé de vous trouver une solution de rechange.
Si vous le permettez, je vous fais patienter ici le temps de démêler tout ça. »

Et il partit, suivi par le regard assassin de la grande rousse.
« – Non mais, on nage en plein délire là ! » Siffla-t-elle.

En attendant, nous avons échangé quelques mots avec nos compagnons d’infortune. Enfin, surtout avec l’homme qui se prénommait Frédéric, car son épouse fulminait encore dans son coin et ne semblait pas prête à faire la conversation.
Ils arrivaient du sud de la région parisienne et nous avons échangé quelques banalités sur les conditions de circulation exécrables, puis sur ce que nous connaissions de la station. C’était la première fois qu’ils venaient ici.
« – Et sans doute la dernière ! » Rajouta sa femme.

Au bout de 45 minutes, le temps commençait à être long et les sujets de discussion à se raréfier lorsque le responsable réapparut :
Il s’assit en face de nous et croisa ses mains sur la table qui faisait office de bureau.
« – Bien ! Je dois vous dire que cela n’a pas été facile mais j’ai peut-être trouvé une solution.
Tout d’abord, j’ai eu beau user de tous mes réseaux, ce que je craignais s’est avéré : Il n’y a plus un seul logement disponible dans toute la station cette semaine, sauf à descendre dans la vallée, ce que, je suppose, vous ne désirez pas. »
Nous fîmes non de la tête.
« – Alors la seule alternative possible était de trouver une solution en interne : J’ai pu convaincre une famille de quatre personnes d’échanger, contre compensation, leur logement nettement plus vaste, contre le votre.
Il s’agit d’un appartement comprenant deux lits doubles dont un dans une vraie chambre à part.
Je pense que vos deux couples pourront y vivre une semaine sans trop souffrir de la promiscuité. »

Voyant venir les premiers hauts cris, il ajouta précipitamment :
« – Bien entendu, pour nous excuser de ce fâcheux contretemps et vous dédommager de cet arrangement, nous vous rembourserons vos acomptes respectifs et nous ne vous ferons pas payer la location de ce logement.
Par ailleurs, voici déjà une réduction de 50% sur vos quatre forfaits remontées ainsi que sur la location de votre matériel. »

Nos protestations avaient été tuées dans l’œuf par ce dédommagement financier malgré tout alléchant.
Même si la perspective de cohabiter une semaine avec ces inconnus ne m’enchantait guère, Alice et moi ne roulions pas sur l’or et le fait de ne pas payer la loc et seulement la moitié des forfaits et du matos donnait une sacrée bouffée d’oxygène à notre budget.

Nous nous sommes regardés tous les quatre.
Ils durent faire plus ou moins la même analyse que moi et, de toute façon, il fallait bien sortir de cette impasse.

Nous avons donc accepté du bout des lèvres, pour le plus grand soulagement de notre interlocuteur.

*****

Nous nous sommes donc installés, à quatre.
L’impression était un peu bizarre, ça faisait un peu ambiance auberge de jeunesse où personne ne se connaît mais tout le monde met du sien pour cohabiter.

L’appartement était effectivement beaucoup plus grand qu’un simple « studio cabine » mais tout de suite vint le premier dilemme :
Certes il y avait une chambre séparée, mais le deuxième couchage était constitué par un canapé « clic-clac » qui servait aussi de fauteuil, le jour, dans le coin salon-salle à manger.
Quel couple aurait le privilège de se taper cette couche hybride sans réelle intimité puisqu’au milieu de l’appart ?
D’un commun accord, nous avons décidé de séparer la semaine en deux : Les trois premières nuits pour les uns, les quatre suivantes pour les autres.
Et comme Claire était suffisamment excédée comme ça, plutôt que de tirer à la courte paille, nous nous somme dévoués pour commencer par le clic-clac.
Il fallait bien faire un pas pour que cette semaine de vacances ne se transforme pas en enfer.

Après avoir transféré nos bagages de la voiture vers l’appartement, Alice et moi nous nous sommes dépêchés de ressortir pour allez louer notre matériel avant la fermeture du magasin. Toutes ces péripéties nous avaient mis sacrément en retard.
En essayant ces instruments de torture volontaire que certains osent appeler chaussures de ski, nous avons profité de nous retrouver enfin seuls pour commenter ce qui nous arrivait.
« – Quelle galère ! Evidemment, ça ne pouvait tomber que sur nous, un truc pareil ! » Commença Alice
« – C’est sûr ! Comment tu trouves nos « colocs » ? »
« – On aurait pu tomber plus mal… Lui a l’air plutôt cool. Heureusement, car j’ai l’impression qu’on ne va pas rigoler tous les jours avec sa femme. Quelle pimbêche, celle-là ! »
« – Oh oui ! Elle a l’air d’être sacrément coincée du cul, lui non plus ne doit pas se marrer tous les jours.
J’parie qu’il doit prendre rendez-vous un mois à l’avance pour aller au radada ! »
Alice éclata de rire.
« – C’est possible, le pauvre ! »
« – Remarque, c’est bien dommage parce qu’elle est vraiment bien balancée et plutôt très mignonne. »
« – Eh ! Oh ! Où tu te crois là ! Si tu vas par là, fais gaffe, parce que lui non plus n’est pas mal du tout ! »
Nous avons ri ensemble.
C’était une habitude entre nous de nous taquiner ainsi. Nous aimions bien. C’est plutôt sain et ça entretient la flamme.

Une fois rentrés avec notre barda, nous avons retrouvé ces fameux colocs qui avaient pris leurs aises : Affaires rangées dans les placards (il restait un peu de place pour les nôtres) et tenue décontractée.

Pour plus de commodité, il fut décidé que nous mettions en commun les provisions que nous avions apportées les uns, les autres plutôt que de faire la popote chacun de son côté. Ce serait plus convivial.

Et de convivialité nous allions avoir besoin : L’humeur exécrable de Claire ne l’avait pas quittée et elle fit la gueule pendant tout le repas en ne décochant pas plus de trois mots.

Heureusement que Frédéric (nous avions décidé de nous appeler par nos prénoms) était là pour faire la conversation sinon nous nous serions trouvés bien seuls dans une situation foutrement inconfortable.
Au contraire de sa femme, il semblait avoir fait contre mauvaise fortune bon cœur et, sans doute aidé par l’arrangement financier suffisamment favorable et une nature joviale, il contribua grandement à ce que la soirée ne dégénère pas en corvée fastidieuse.
Il nous raconta, entre autres, qu’il était analyste programmeur dans une grande boite de la région parisienne et que son épouse était instit non loin de leur domicile (Tiens ! Gagné !).
Ils n’avaient pas encore d’enfant mais comptaient bien se lancer prochainement dans la grande aventure du renouvellement de l’espèce.

Bien que relativement agréable, cette discussion à trois ne s’éternisa pas car nous étions tous fourbus par la longue route et les émotions qui avaient fait suite.
A dix heures, ils étaient enfermés dans leur chambre et nous étions couchés dans notre clic-clac au matelas famélique.
Mais, compte-tenu de mon état de fatigue, je me serais endormi n’importe où, même sur une planche à clous.

Pourtant, alors que le sommeil nous gagnait rapidement, quelque chose retint mon attention : Un petit bruit qui se répétait régulièrement et qui avait tendance à s’intensifier.
Peu à peu, le son se précisa et il devint soudain très net : Des gémissements !
Des gémissements de femme, des gémissements de plaisir !
Je redressai la tête et demandai tout doucement à ma femme :
« – Tu entends la même chose que moi ? »
« – Oui. »
« – Tu crois c’que j’crois c’que j’pense que c’est ?
« – Oh oui ! Finalement elle n’est pas si coincée du cul que ça, la belle rousse ! »
« – Ou alors c’était le jour programmé pour rendez-vous mensuel et malgré les circonstances, il n’était pas question de déroger à la règle ! »
Nous avons pouffé de rire sous la couette, amusés par notre médisance.

Mais de l’autre côté de la cloison, pour l’instant, on s’en moquait bien.
Les gémissements de madame se faisaient de plus en plus intenses et elle ne semblait pas du tout se préoccuper de savoir si elle pouvait être entendue, par nous ou par les voisins.
On pouvait presque suivre, seconde par seconde, la montée de son plaisir.

C’est une expérience toujours troublante d’entendre un autre couple faire l’amour de l’autre côté du mur.
Une incursion soudaine et involontaire dans leur intimité la plus secrète.
C’est à la fois gênant et excitant de découvrir comment des personnes dont on ne connait que l’aspect social extérieur expriment leur plaisir lorsqu’ils pensent ne pas être entendus.

Et là, nous étions aux premières loges.
Ca n’avait rien à voir avec un film porno : Pas de grands cris orgasmiques, pas de gémissements artificiels, pas de plaisir simulé, pas de « Oh oui ! Mets-la moi bien profond, ta grosse tuuuut ! ».
Le ton, l’intensité des petits cris et des couinements que nous entendions laissaient supposer que la dame ne simulait pas du tout son ascension vers le septième ciel.

Cela faisait vraiment bizarre d’imaginer la belle mais froide rouquine, juste là, à quatre ou cinq mètres, les jambes écartées, en train de se faire ardemment tamponner le coquillard par son homme.

Et manifestement, monsieur n’était pas si épuisé par le voyage car cela dura assez longtemps et se termina par un cri plus fort et plus aigu trahissant que Claire avait connu là, à quelques mètres de nous, un bien bel orgasme.

Allongés côte à côte dans le silence revenu, nous n’avons rien dit, Alice et moi.
Malgré le sommeil envahissant, ce divertissement sonore avait réveillé mes sens et une érection naissante me chatouillait le bas ventre. Il me démangeait d’imiter nos voisins de chambre.
Pourtant, la fatigue fut la plus forte et je me suis endormi sans m’en rendre compte.

DIMANCHE

Nous dormons toujours totalement nus, Alice et moi. Quelle que soit la température extérieure.
Au bout de dix minutes sous la couette, je ne supporte plus le moindre caleçon ou T-shirt.
La plus petite paire de chaussette me donne des suées.
Ma femme est comme moi, à une exception prés : Lorsqu’il fait vraiment très froid, elle garde ses chaussettes car comme toutes les femmes, elle a les pieds gelés et si ses glaçons viennent à se frotter contre moi je fais alors des bonds dans le lit.

On ne peut pas dire qu’il faisait froid dans l’appartement.
Ces logements collectifs sont toujours surchauffés.
Si bien que le petit matin du dimanche nous vit lentement émerger d’un sommeil réparateur sur notre lit d’appoint, les draps baissés jusqu’à la taille afin de compenser la chaleur ambiante.

Comme à la maison, mes premiers mouvements furent de tendre la main vers ma compagne et de délicieusement commencer la journée en caressant son ventre doux et plat puis en remontant doucement vers ses deux globes charnus et biens remplis.
Je ne me lasse jamais de parcourir leur douce et tiède rotondité de ma paume. Il n’y a pas meilleure manière de commencer la journée !
Ceux-ci réagirent vite à ma caresse car je sentis la chair de poule se saisir de leur extrémité et les tétons sensibles s’érigèrent sous mon titillement plus ciblé.

Seulement, j’avais oublié que nous n’étions pas à la maison.
Et alors que ma main repassait sous la couette à la découverte d’un mont de Vénus encore endormi je fus alerté par le sentiment d’une présence dans la pièce.
J’ouvris les yeux et relevai la tête. Frédéric était là, en caleçon, torse nu, debout à trois mètres de nous.
Sur le chemin des toilettes, il avait dû s’arrêter devant notre tableau rendu visible par le jour passant à travers les rideaux.
Depuis combien de temps était-il là, à mater les seins de ma femme ?

Je lançai un « Hé ! » indigné tandis que réalisant sa présence, Alice émit un cri perçant et s’empressa de se remonter la couverture jusqu’au cou.
Pas du tout déstabilisé, il leva la main et nous dit :
« – Hello vous deux ! Ne vous gênez surtout pas pour moi, c’était très joli ! »
Et il s’enferma dans les toilettes.
Aline me regarda, mi-outrée mi-amusée : « – Il est gonflé celui-là ! C’est à lui d’être gêné ! Il pourrait frapper avant d’entrer, quand-même ! »
« – Le problème, c’est qu’on a pas de porte. Et qu’ils sont obligés de passer par là pour aller aux WC. »
« – Ben ça promet ! »

Alice n’est pas spécialement pudique, en règle générale. Elle ne se refuse pas un petit topless de temps en temps, l’été, pour le plus grand bonheur des nos voisins de plage qui ne manquent pas de remarquer ses beaux seins bien pleins et plantés haut.
C’est pour cela qu’elle ne se formalisa pas trop de l’indiscrétion de notre coloc, mais en général, elle préférait décider du moment où elle dévoilait une partie de ses charmes.

Lorsqu’il ressortit, Frédéric nous lança en passant :
« – Allez les jeunes ! Faut se levez tôt si on veut profiter à fond de la neige ! »
Puis il entra dans la salle d’eau et une minute plus tard, on entendit le bruit de la douche.
Il n’avait pas tort : Si nous voulions profiter au maximum de notre séjour, il ne fallait pas trainasser au lit. Mais voilà un des inconvénients de la colocation : On est toujours dépendant du rythme de vie des autres.

Lorsqu’il revint, habillé d’un T-shirt et d’un pantalon de sport, nous avions replié notre lit et, encore en pyjama pour moi et en nuisette pour Alice, nous préparions le petit déjeuner.

Nous n’avions pas encore aperçu Claire.
Compte tenu du récital qu’elle nous avait proposé la veille, je me demandais qu’elle attitude elle aurait ce matin.
Allait-elle abandonner son air butté ? Serait-elle gênée ?
Tandis que celle-ci était à sa douche, nous avons mangé tous les trois, avec son mari qui arborait son air jovial apparemment habituel.
Tout en devisant sur ce que nous comptions faire de notre journée, je remarquais que les yeux de Frédéric déviaient très régulièrement sur la poitrine de mon épouse dont ont pouvait deviner le relief fidèlement retranscrit par le fin tissu de sa nuisette.
Je commençais à penser que ce mec était un mateur professionnel et que l’épisode du matin ne devait pas grand chose au hasard : Il s’était arrangé pour entrer dans notre « chambre » en faisant le moins de bruit possible et en espérant y voir quelque chose d’alléchant.
Je pense qu’il n’avait pas dû être déçu.
Et je ne pouvais décemment pas lui en tenir grief : Alice est très mignonne et je comprends les hommes dont les regards suivent ses courbes aguicheuses. Je me sens même parfois flatté par cet hommage muet à ma compagne en réalisant que c’est moi que ce petit canon a décidé d’inviter dans son lit et dans sa vie.

Par ailleurs, en bon mâle qui se respecte, je ne peux pas toujours résister, moi non-plus, à l’examen plus approfondi d’une paire de jolies fesses, d’une silhouette prometteuse, d’une poitrine pigeonnante ou de jambes dénudées. Alors…

Nous avions fini de petit-déjeuner et Claire n’était toujours pas sortie.
Bon sang, non seulement, elle tirait une tronche d’enterrement mais si en plus elle monopolisait la salle d’eau pendant une heure tous les matins, elle allait rapidement me courir sur les nerfs, celle-là.

Lorsque je l’entendis ouvrir la porte et crier : « La salle de bain est libre ! » J’ai pris mes affaires de toilette et je me suis précipité pour bien lui faire comprendre que l’on attendait après elle.
Mais elle n’était pas encore sortie.
Alors que je m’apprêtai à entrer dans la petite pièce, je restai figé de surprise :
Les cheveux encore mouillés, elle n’avait en tout et pour tout sur elle qu’une petite serviette éponge nouée sur la poitrine et qui descendait juste suffisamment pour cacher l’essentiel.
Elle tourna la tête vers moi et me dit avec un sourire éclatant :
« -Bonjour Marc, Bien dormi ? »
Puis elle est passée devant moi sans que je puisse lui répondre autre chose que : « – Gremelempfft… »
Bouche béante, yeux écarquillés, comme un grand benêt, je l’ai suivi du regard, hypnotisé.
De dos, c’était encore pire : La serviette n’était pas assez large pour masquer la naissance de ses petites fesses.
Elle a ouvert la porte de sa chambre et en refermant derrière elle, elle m’a fait un petit signe de la main avec un sourire en coin.
Je suis resté encore quelques secondes immobile face à la porte fermée, le souvenir de ses longues jambes nues encore imprimé sur mes rétines.

Je restai longtemps songeur en me rasant devant le miroir.
Je ne sais pas ce qui m’avait le plus stupéfait : Sa tenue à réveiller les volcans d’Auvergne ou bien son spectaculaire revirement d’attitude.
A croire que ce n’était plus la même personne depuis la veille.

D’ailleurs, Alice était d’accord avec moi.
Alors que nos « nouveaux amis » étaient partis et que nous nous préparions à en faire autant, elle me dit :
« – Dis donc, la Claire, le moins que l’on puisse dire c’est que ça lui a fait sacrément du bien de se faire siphonner la tuyauterie !

Elle est parfois très poétique, ma femme !

*****

Quel bonheur ce fut de retourner sur les pistes.
La neige était parfaite, le soleil au rendez-vous.
Sans les interminables queues aux remonte-pentes, ça aurait était parfait !
Nous avons vite retrouvé nos sensations de glisse, la vitesse grisante, l’air vif qui pique la peau, la neige qui crisse sous les spatules et bien sûr des paysages à couper le souffle.

Le domaine avait peu changé et nous avons eu l’agréable impression de nous retrouver cinq ans en arrière, à l’heure et dans le cadre de nos premiers émois.
Magique !

Bien entendu, nous n’avons pas cherché à rejoindre Frédéric et Claire sur les pistes.
Partager un logement avec eux nous suffisait grandement.
Le domaine était même assez étendu pour que nous ne les rencontrions pas de la journée.

Le soir, nous sommes rentrés à l’appartement, fourbus mais heureux de notre journée.
Ils étaient déjà là. Installés à l’aise et fraichement douchés.
D’ailleurs, après les efforts, nous n’aspirions nous aussi qu’à prendre une bonne douche réparatrice.

Compte-tenu de l’étroitesse de la salle d’eau, nous ne pouvions y aller que chacun notre tour.
Je m’y suis donc glissé en premier, laissant Alice bavarder avec nos colocs sur leur parcours du jour.
En sortant, je remarquais les éclats de rire des deux jeunes femmes.
Apparemment, Claire avait décidé de mettre définitivement sa mauvaise humeur de côté et elle avait sympathisé avec Alice.
Tant mieux ! Voilà qui allait nettement améliorer l’ambiance du séjour.

Alice prit ma suite sous la douche.
Quelques minutes plus tard, alors que je vaquais à ranger nos affaires, je vis Frédéric passer devant moi et avant que j’aie pu le prévenir, il actionna la poignée et entra franco dans la salle de bain.
On entendit alors un hurlement de surprise strident et le gars ressorti en se confondant en excuses.
Sa femme l’alpagua :
« – Dis-donc ! T’es un sacré goujat, de rentrer comme ça dans la salle de bain d’une fille, toi ! T’as de la chance, ça aurait été moi, tu aurais reçu ma main à travers la figure, j’te le dis ! »
« – Ce n’est pas de ma faute ! Je ne me rappelais plus qu’elle y était et en plus elle n’avait pas verrouillé ! » Se défendit-il en me prenant pour témoin.
Je le rassurai :
« – T’inquiète pas, elle en a vu d’autres. Elle a surtout dû être surprise. »
« – Et moi donc ! »

Certes, c’était de la faute d’Alice : Elle n’avait qu’à fermer sa porte à clef.
Mais à voir le petit sourire en coin que l’impudent afficha alors qu’il croyait que je ne le voyais pas, j’aurais juré qu’il l’avait fait exprès.
C’est vrai, comment pouvait-il avoir oublié que ma femme était sous la douche alors qu’elle venait d’y entrer et qu’on en entendait le bruit de l’extérieur ?
Non, à mon avis, il avait remarqué qu’Alice n’avait pas verrouillé et il avait « sauté » sur l’occasion.
Très fort, le gars : A peine 24 heures après le début de la cohabitation, il avait déjà réussi à mater les seins de ma femme, le matin, et sans doute apercevoir une bonne partie du reste le soir. Un maître en la matière !
Il avait de la chance que je ne sois pas un mari jaloux.

Le diner fut beaucoup plus joyeux et animé que celui de la veille.
Ma femme ne tint pas rigueur de l’intrusion inopinée de Fred (oui, oui, on devenait de plus en plus intimes).
Elle avait dû croire à la maladresse involontaire de celui-ci.

En bonnes institutrices qui se respectent, les filles parlèrent surtout boulot, comparant leurs niveaux et leurs manières de travailler ou échangeant quelques trucs et anecdotes.
Nous, les gars, nous participions à leur conversation ou, lorsque cela devenait trop « corporate », nous les laissions dans leur monde pour parler de choses et d’autres. Nous nous sommes découvert pas mal de points communs et une vue générale sur le monde plutôt compatible, ce qui aide pour bien s’entendre.

Une passion que nous partagions était, sans conteste, l’amour des belles plantes et notre incapacité chronique à en ignorer les charmes.
En effet, comme au matin, je surpris à de nombreuses reprises les yeux de Fred fixé sur (ou plongés dans) le décolleté de mon épouse.
Et comme celle-ci avait manifestement décidé qu’elle ne mettrait plus de soutien-gorge à l’intérieur de l’appart, le grand brun en avait pour son argent et il pouvait constater de par lui-même le maintient toujours ferme de la poitrine d’Alice malgré la trentaine menaçante et l’allaitement récent d’un nourrisson.
De mon côté, je n’étais pas en reste : J’admirais les traits parfaits du fin visage de Claire, son petit nez en trompette, son sourire « ultra bright » et j’évitais de plonger mon regard dans ses iris émeraude de peur de m’y perdre.

Une conversation sympathique, de jolies formes pour nous flatter l’œil, oui, Fred et moi avons passé une bien agréable soirée.

Nous ne nous somme toutefois pas éternisé après le repas car le grand air et la pratique d’un sport exigeant nous avaient tous mis sur les rotules.
Nous n’aspirions qu’à retrouver notre lit douillet (à défaut d’être confortable).

Comme la veille au soir, Fred et Claire se sont enfermés dans leur chambre et nous, nous avons déplié notre clic-clac.

En me couchant, je me demandais si nous aurions droit à une autre séance de « radada sonorisé », ce soir.
De fait, allongés, nous entendions encore de nombreux éclats de voix et des petits rires joyeux.
De toute évidence, ça chahutait joyeusement de l’autre côté.

Puis, peu à peu, les rires s’estompèrent pour laisser place au silence.

Mais celui-ci fut de courte durée. Très vite, les premiers gémissements naquirent en douceur.
« – C’est pas vrai ! Ca recommence ! » Chuchota Alice

« – C’est définitif : Elle n’est pas du tout coincée du cul ! »

« – Tu en doutais encore ? »

« – En fait, non. » Répondis-je en me remémorant la délicieuse apparition du matin.

« – Tu crois qu’ils font ça tous les jours ? »

« – J’sais pas. Peut-être. Ou alors c’est l’air de la montagne qui les stimule. »

« – Ou bien ça les excite d’avoir du monde à côté d’eux. »

« – Possible aussi…. En tout cas, il n’y a pas qu’eux que ça excite. »

« – Ah oui ? Fais voir ça……… Ah oui ! En effet ! Monsieur à des envies. »
« – Pas toi ? »
« – J’sais pas… mets ta main par là pour vérifier… »

« – Oh mais si ! C’est que tu mouilles, petite cochonne ! »
« – C’est pour mieux t’accueillir, mon gros cochon ! »

J’ai roulé sur elle et nous avons fait l’amour avec ferveur, ne tardant pas à concurrencer nos voisins.

En général, Alice est assez expansive en amour mais elle sait aussi mettre son plaisir sous l’éteignoir lorsqu’il s’agit de ne pas réveiller le bébé qui dort dans la chambre contigüe ou lorsqu’il y a du monde à la maison.
Là, elle ne chercha pas du tout à se refreiner.
Au contraire, j’avais l’impression qu’elle en rajoutait un peu, comme pour démontrer à sa congénère d’à côté qu’elle aussi, elle avait de quoi grimper aux rideaux.
Il s’éleva alors bientôt de notre appartement un concert de gémissements qui se répondaient en rythme entre les deux chambrées.
Aux « Hmmm ! » de Claire, succédaient les « Aaah ! » d’Alice et aux « Haan ! » de ma femme, répondaient les « Oooh » de sa nouvelle copine.
C’était à la fois perturbant et excitant, oui, indéniablement excitant d’imaginer l’autre couple en train de faire exactement la même chose que nous, à quelques mètres de là.

Et alors que, motivé par cette course au plaisir, j’accentuais mes va et vient entre les jambes de ma femme, les choses se précipitèrent de l’autre côté de la cloison : Les cris se firent plus aigus, moins espacés, puis après une dernière envolée soprane, il n’y eut plus rien.
Plus rien que nous.
La moitié des protagonistes avaient lâché prise.
Quelque part, c’était assez normal qu’ayant commencé avant nous, ils finissent aussi avant.

Mais le fait de se retrouver toute seule à gémir ne découragea pas pour autant ma bien aimée et elle ne baissa pas sa partition d’un seul octave.
Et quelques instants plus tard, se fut à son tour de s’éteindre bruyamment dans l’apothéose de la jouissance, tandis que je m’égarais moi aussi à souligner d’un grondement sonore l’explosion de mon plaisir.

Quel étrange mais sensationnelle expérience !

LUNDI

Après ça, on pourrait croire qu’on allait dormir d’un sommeil lourd mais au beau milieu de la nuit, ma vessie se manifesta d’une envie pressante.
J’avais quatre mètres à parcourir, je n’allais quand-même pas enfiler un pyjama pour ça.
Je me suis donc levé et enfermé dans les toilettes.

En sortant, je tombai face à face avec Claire, aussi nue que moi, qui tendait la main pour ouvrir la porte.
Elle poussa un petit cri d’étonnement effrayé et d’un geste réflexe, elle masqua ses parties intimes du bras et de la main.
Dans le même moment, après une surprise d’un quart de seconde, j’en fis de même.

« -Excuse-moi de t’avoir fais peur, je ne t’avais pas entendue » Chuchotai-je
« – Moi non plus… » Me répondit-elle sur le même ton avec un petit sourire embarrassé « … je ne pensais pas rencontrer du monde. »
« – Moi non plus, comme tu vois. » En lui montrant mon dénuement
« – Oui ! »

Nous somme restés comme ça, un bref instant, puis je me suis écarté.
« – Je te laisse la place, alors… »
« – Oui, je veux bien. »

Nous nous sommes frôlés dans le couloir étroit.

J’allais continuer vers mon lit quand elle me dit :
« – Marc ! »
« – Oui ? »
« – Frédéric et moi, on ne s’était pas rendu compte qu’on entendait aussi bien à travers la cloison… On est désolés… pour… le premier soir. »
« – Y a pas de mal… on peut dire qu’on en a profité un peu… et puis on s’est rattrapé ce soir, non ? »
« – En effet….c’était…euuhh… bizarre….. hein ? »
« – Un peu, oui. »
« – Mais assez excitant aussi » Fit-elle avec une petite grimace timide.
« – Aussi. »

Cet échange avait quelque chose d’irréaliste dans ce lieu et dans notre tenue, elle avec son bras en travers de la poitrine et sa main sur son pubis et moi avec les mains cachant mon sexe.

Soudain conscients de notre air gauche, sous l’éclairage blafard de la lumière des toilettes, nous ne savions plus ni l’un ni l’autre comment nous en sortir. Nous sommes restés quelques instants silencieux et gênés.
Finalement, elle fit un signe de tête vers le lieu d’aisance :
« – Faut vraiment que j’y aille. »
« – Oh ! Bien-sûr. »

Je l’ai laissée fermer sa porte et je suis retourné sous ma couette.
Deux minutes plus tard, elle rouvrait, fermait la lumière et je devinais son ombre passer à pas feutrés en direction de la chambre.

*****

Cet épisode agita quelque peu ma fin de nuit et je me suis réveillé tôt, l’esprit plus en alerte que d’habitude.

Lorsque j’entendis un léger grincement, je sus tout de suite ce que c’était : Frédéric tentant sa petite incursion matinale en caleçon sans nous réveiller.
Allait-il faire comme la veille ? S’arrêter au milieu du trajet pour voir s’il y avait de belles courbes endormies à surprendre ?

Pour le savoir, je décidai de ne pas bouger et de faire semblant de dormir. Je gardai juste un œil à demi ouvert.

Bingo !
Il ne paraissait déjà pas pressé de parcourir les quelques mètres qui le séparaient des toilettes mais en plus il stoppa et regarda dans notre direction au moment où il fut au plus prés.
Manque de chance pour lui, ce matin, Alice dormait à plat ventre et ne lui offrait « que » la vue sur son dos nu.

Cela sembla pourtant le satisfaire car il demeura assez longtemps immobile.
Je commençai à me demander ce qu’il foutait.
D’accord, ma femme avait une chute de reins du tonnerre mais la sienne n’avait pas grand chose à lui envier, compte-tenu de ce que j’avais pu entrevoir pendant la nuit.
Alors qu’attendait-il ? Qu’elle se retourne et lui en montre plus ?

Peut-être bien.

Ou peut-être pas.

Soudain, je le vis s’avancer vers notre lit.
C’était donc ça ! Il hésitait à s’aventurer un peu plus en avant pour mieux voir !

Arrivé au bord du lit, il se pencha et tendis la main vers Alice.
J’ai d’abord cru qu’il allait lui caresser le dos mais sa main ne la toucha pas.
Elle descendit plus bas et accrocha le rebord de la couette.
Très lentement, il descendit le couvre-lit et, petit à petit, mit à jour l’arrondi parfait du postérieur de mon épouse.

Ce cochon voulait tout simplement lui mater le cul !
Peut-être était-ce la dernière pièce qui manquait à son puzzle pour reconstituer l’entière nudité de sa coloc !
En tout cas, il ne manquait pas d’air !

Je ne pouvais pas rester comme ça sans rien faire.
Mais en même temps, pas vraiment choqué, je m’amusais de cette situation et de cette espèce d’admiration que ce gars vouait au corps de ma femme, depuis deux jours.

Il me vint alors l’envie d’accentuer la tentation, de le soumettre à une singulière torture.

Dans un grognement endormi, je me suis tourné vers Alice et j’ai posé mon bras sur son dos. Très vite, ma main a parcouru doucement son dos et elle a ronronné d’aise.
Sans tarder, je suis monté à l’assaut du petit cul à découvert, pelotant avec application les deux fesses rebondies et passant lentement mes doigts dans le petit sillon chaud, sous les yeux d’un Fred qui n’en demandait évidemment pas tant.

Je ne doutais pas qu’il se délectait du spectacle mais il sut aussi y lire l’imminence de notre réveil et, au bout d’un moment, il s’éloigna donc aussi discrètement qu’il était arrivé.

Quand il repassa, Alice était allongée sur moi et m’octroyait une intense embrassade matinale.

Loin de se faire discret, cette fois, il lança :
« – Salut les jeunes ! Bien dormi ?
Hé ! Ce n’est plus l’heure des galipettes ! Gardez vos forces pour le ski ! »
Et il disparut avant qu’Alice n’ait fini de remonter la couverture qui était restée accrochée sur ses douces collines.
« – Il est de plus en plus en plus sans gêne, celui-là ! » S’offusqua-t-elle. « Tu crois qu’il a eu le temps de voir mes fesses ? » Me demanda-t-elle avec un sourire coquin.

Si elle savait !

*****

Nous avons encore pris notre petit déjeuner à trois pendant que Claire était sous la douche.
Avec deux toilettes quotidiennes, celle-ci se montrait visiblement très à cheval sur l’hygiène.

Contrairement à Claire, Fred ne fit aucune allusion au double dérapage sonore de la veille : Apparemment rien d’anormal ne s’était produit pour lui.
Alice n’était pas mécontente d’éviter ainsi quelques sous entendus embarrassants : C’est une chose de se laisser prendre par l’excitation du moment, c’en est une autre d’en assumer le souvenir au petit matin.

Claire fut cependant moins longue que la veille et nous la vîmes bientôt apparaître en petite tenue : Culotte à fleurs et soutien gorge assorti :
« – Salut tout le monde ! Chéri, tu n’aurais pas vu mon T-shirt blanc ? »
« – Non mon amour. »
« – Mince ! »
Elle disparut.
Charmant !

Le moins qu’on pouvait dire c’était que la désinvolture avait définitivement gagné les occupants de notre logement commun !

*****

Il avait neigé dans la nuit.
Pressés de retrouver le domaine blanc et la neige fraîche, nous nous somme rapidement préparés.

La deuxième journée fut aussi bonne que la première, sinon plus.
Cette fois nous avons croisé Fred et Claire en haut d’une piste que nous avons descendue ensemble.
Mais nous étions visiblement d’un meilleur niveau qu’eux et ils avaient du mal à nous suivre.
Si bien que personne n’a insisté pour continuer ensemble.
A un embranchement, nous nous sommes séparés et donnés rendez-vous pour le soir.

*****

Nous sommes encore arrivés les derniers, après nous être débarrassés de notre matériel dans le casier prévu à cet effet à coté de l’appartement.
Fred nous attendait devant quatre tasses de café fumant.
Un bruit de pluie tropicale s’échappait de la salle d’eau : A ce rythme, Claire allait faire bondir la facture d’eau du propriétaire.

« – Ca c’est une bonne idée le café ! Ca va nous réchauffer, je suis frigorifiée ! »
« – C’est ce qui arrive quand on veut en profiter jusqu’à l’ultime minute ! »

Sans plus attendre, la combinaison descendue sur la taille, nous nous sommes attablés et j’ai mis mes mains froides autour de la tasse au liquide bouillant.
C’était presque douloureux mais tellement bon !

Claire ne tarda pas à nous rejoindre sous les yeux ébahis d’Alice : Les cheveux enroulés dans une serviette, elle avait la même allure que lorsque je l’avais vue au sortir de sa première douche : La petite serviette nouée telle un paréo de fortune qui lui arrivait ras le bonbon.
« – Dis-donc, ma chérie, tu fais dans le minimalisme, ce soir. » Commenta Fred sans avoir l’air de se formaliser plus que ça.
« – C’est provisoire, tu sais bien. J’aime le café brulant et je ne voulais pas le laisser refroidir. »
« – Ah là, c’est sûr que tu ne laisse rien refroidir du tout, n’est-ce pas Marco ? » Me dit-il en remarquant mon regard irrémédiablement attiré par les longues jambes de sa femme restée debout prés de la table.
« – Euuh ou-ouais… » Balbutiai-je pour toute réponse.

Claire sourit :
« – Oh, tu sais, chéri, depuis qu’on s’est croisés à trois heure du mat devant les toilettes, en tenue d’Eve et d’Adam, je n’ai plus grand chose à cacher à Marc ! »

Alice leva vers moi un sourcil interrogateur :
« – Ah bon ? »
« – Hum-Hum, Ah, euh…oui, ça m’était sorti de la tête. » fis-je un peu penaud.
« – C’est ça, ouais ! » Répondit-elle peu convaincue « Bon, ben j’vais faire ma douche aussi ! » Et elle se leva un peu vexée.

OK, j’aurais p’têt dû lui parler de cette petite « entrevue » nocturne. Surtout qu’il ne s’était rien passé.
Et vouloir faire croire que je ne me rappelais plus d’une telle rencontre était si peu crédible.
Mais c’est tout moi, ça ! A faire des cachotteries d’un rien.

De son côté, Fred nous regardait avec un air goguenard. Il semblait s’amuser beaucoup.

Quant à Claire, après avoir fini son café, elle ne disparut pas aussitôt vers la chambre comme je m’y attendais.
Elle resta à vaquer sans but précis dans l’espace confiné de notre salon-salle-à-manger, sous le double regard attentif des deux mâles présents.
En louchant sur ses mollets filiformes et ses cuisses interminables au galbe parfait, je tentais de faire taire en moi une petite voix qui n’arrêtait pas de me répéter :
« – Mon Dieu, faites qu’elle se baisse ! Mon Dieu, faites qu’elle se baisse !… »
Mais elle s’exhaussa pas mon souhait.
Toutefois, elle finit pas se camper devant la fenêtre et, regardant le superbe paysage des derniers rayons de soleil illuminant d’orange les sommets enneigés, elle leva haut les bras et s’étira longuement, nous offrant alors un autre magnifique paysage : Celui d’un bon quart de petit cul à tomber par terre !

Fred m’adressa un coup d’œil muet semblant vouloir dire :
« – Elle est belle ma femme, non ? »

Faisant volte face, celle-ci dit alors :
« – Bon ! Je vais enfiler quelque chose de plus convenable. »
« – Bonne idée ! »

J’aurais juré qu’elle m’avait fait un clin d’œil en passant.

Elle revint quelques minutes plus tard.
Elle avait enfilé un jean et un T-shirt moulant qui laissait facilement deviner qu’elle n’avait pas pris la peine de s’encombrer d’un soutien-gorge : Deux petites pointes tendaient orgueilleusement le fin tissu blanc.

Nous n’étions pourtant pas au bout de nos surprises.
Lorsqu’Alice sortit de la salle d’eau, ce fut au tour de Frédéric de baver d’étonnement.
Devant notre regard effaré, elle crut bon de se justifier :
« – Comme on n’a pas l’intention de ressortir, je me suis mise directement en chemise de nuit. »

Et quelle chemise de nuit !
Pas la chemise de nuit en vieille flanelle gris-marron de mémé Bernadette, non !
La petite nuisette rose pâle ultra courte qu’elle s’était réservée pour quelque nuit coquine dont nous aurions pu profiter si nous avions été tous seul dans notre appart.
La petite nuisette sur laquelle elle avait flashé lors d’une vente internet et qui s’avérait à peine plus longue que la serviette-paréo de Claire quelques instants plus tôt.

Celle-ci apostropha d’ailleurs son homme :
« – Chéri, ferme la bouche, t’auras l’air moins con ! »

Il était clair qu’Alice voulait se venger de ma petite omission.
Et quelle vengeance : Elle s’offrait littéralement au regard de notre voisin qui n’en demandait pas tant.

Comme si de rien n’était, elle se mit à préparer la popote en compagnie de Claire qui la complimenta sur sa « tenue ».
Puis nous tournant le dos, elles continuèrent leurs préparatifs tout en discutant à voix basse, sans doute sur la vacuité des hommes… et des affaires qu’on pouvait faire sur internet !

En silence, j’observais le coté pile de mon épouse et la comparais à sa partenaire de cuisine.
Elle faisait bien une tête de moins que sa voisine rousse mais ses formes étaient tout aussi bien proportionnées.
A côté de l’impeccable taille mannequin de Claire, Alice faisait plus poupée gymnaste, plus tonique.

Du coin de l’œil je voyais Fred reluquer son petit cul qui se trémoussait devant le coin cuisine.
La soie rose était si fine qu’il était évident qu’elle ne portait rien en dessous.
La petite voix revint illico :
« – Pourvu qu’elle ne se baisse pas ! Pourvu qu’elle ne se baisse pas ! »

*****

Nos relations avec Claire et Fred étant devenues amicales, nos repas en commun devenaient de plus en plus joyeux et chaleureux.
Mais ce soir-là, les filles avaient su instaurer, avec leurs tenues affolantes, un indéniable climat d’érotisme latent.

Je sais pas si Alice cherchait vraiment à allumer Fred, mais elle ne sembla pas se soucier de cacher ses charmes plus que de nécessaire et, sans avoir besoin de faire preuve d’autant de ruse que lors de la première soirée, je suis prêt à parier que notre coloc eut de quoi se rincer l’œil au-delà de ses espérances.
Il lui suffisait pour cela de plonger le regard au bon moment dans le décolleté généreux de ma femme ou de se baisser sous la table sous tel ou tel prétexte fallacieux.
Et ça, il savait très bien le faire.

Et moi dans tout ça, allez-vous demander. N’étais-je pas jaloux de ce manège ?

Je vous ai déjà dit que je n’étais pas d’un naturel jaloux.
Pas mal excité par ce petit jeu, j’attendais de voir ce que ça allait donner.

Et j’ai bien fait car, par la suite, je n’ai pas été déçu du résultat.

En effet, à force de chauffer leur monde, les filles étaient devenues chaudes comme la braise, surtout Alice.

Si bien qu’elles écourtèrent l’après-repas et que nous sommes vite retrouvés au lit (chaque couple de son côté, évidemment).

Alice m’a carrément sauté dessus !
Elle avait à peine éteint le plafonnier que sa nuisette volait par-dessus ses épaules.
Elle s’attaqua à mes vêtements comme une lionne affamée.
Elle fit glisser mon boxer jusqu’aux chevilles, libérant d’un coup mon membre viril qui ne demandait qu’à s’ériger à l’air libre.

J’ai à peine eu le temps de glisser une main entre ses jambes : Elle était prête.

A la lumière de la faible lampe d’appoint, je l’ai vue s’installer à califourchon sur mon ventre.
Elle a saisi mon sexe et l’a dirigé vers l’étuve de sa petite fente.
En fermant les yeux et en se pinçant la lèvre inférieure de ses petites dents blanches, elle s’est lentement empalée.

J’ai alors entendu un long gémissement de contentement. Un gémissement qui venait de la chambre d’à-côté.
Cette fois, nous avions commencé ensemble.

Manifestement, Claire qui savait maintenant que les cloisons étaient minces, n’avait pourtant pas décidé de changer sa manière d’exprimer ses sentiments.
Alice non plus, d’ailleurs.

Alors, comme la nuit d’avant, un joli récital de cris et de plaintes langoureuses s’éleva donc de notre appartement.
Tantôt, les filles se répondaient l’une l’autre, tantôt elles gémissaient de concert, me donnant alors l’étrange impression de faire l’amour à deux femmes en même temps… Délicieuse impression.

Et, si la veille une sorte de course au plaisir s’était engagée entre les filles, cette fois, c’était plutôt une course d’endurance qui s’instaura entre Fred et moi, un marathon du sexe ponctué par les exclamations de plus en plus convaincues de nos compagnes trop heureuses d’en profiter.

Et tandis que mon phallus allait et venait lentement entre les jambes de mon épouse, j’imaginais la tête des voisins de notre logement si les murs extérieurs étaient aussi insonorisés que notre cloison interne.

Qui gagna à la fin ?
Comme à « l’école des fans » : Tout le monde !

MARDI

Dans la nuit, à peu prés à la même heure que la nuit d’avant, je me levai pour aller faire mon petit pipi nocturne.
En sortant des toilettes, je fus presque déçu de ne pas rencontrer Claire attendant son tour, le bras sur sa poitrine et la main sur son pubis.
Mais elle devait dormir profondément, sans doute contentée par le traitement que lui avait réservé son mari quelques heures plus tôt.

Je me suis donc recouché et rendormi très rapidement.

Au petit matin, une agréable sensation me réveilla : Alice était en train de passer sa main sur mon torse, parcourant d’une caresse de plume mes pectoraux musclés et mon ventre encore ferme, pas encore rendu flasque par les ans et l’abus de bière.
Descendant peu à peu, elle se mit à jouer négligemment avec le petit oiseau endormi… qui ne le resta pas bien longtemps…

Alors que mon membre commençait à prendre consistance dans sa petite main, elle me chuchota à l’oreille :
« – J’ai adoré ce que tu m’as fait hier ! »
« – Moi aussi… »

Nous avons échangé un long baiser d’amoureux tandis qu’elle amorçait un mouvement de bas en haut sur ma verge maintenant totalement réveillée.
Puis, sans plus de préambule, elle plongea sous la couette.
Je sentis bientôt son souffle chaud sur mon bout décalotté mais rien de plus, elle me faisait languir la coquine.
Enfin, alors que je ne m’y attendais plus, elle me goba d’un seul coup.
Un grand « Aahhh ! » de surprise et d’appréhension s’échappa de ma gorge.
Mais, elle savait y faire, ma femme, et quelques minutes plus tard, sa petite langue habile m’arrachait des grognements de satisfaction.

Nous en étions là de nos saines occupations quand l’inévitable Fred pointa son nez dans notre chambrée.
Il vit que j’étais réveillé mais il repéra aussi très vite la forme arrondie qui montait et descendait à hauteur de mon bassin.
Alice qui n’avait rien entendu continuait bien-sûr de me pomper avec énergie. On entendait même quelques petits bruits de succion éloquents.

Après un moment d’arrêt, il me fit silencieusement signe qu’il avait compris ce qu’il se passait en mimant le geste obscène de la fellation.
Oui, oui, mon brave, t’as tout compris ! Allez, barre-toi !
Je lui fis signe de déguerpir et il obtempéra en silence et en exagérant une attitude respectueuse.

Mais lorsqu’il ressortit des toilettes, le bruit de la chasse d’eau alerta Alice qui se figea.
« – Vas-y, mon cœur, continues, je crois qu’il n’a rien vu. »
Je sais, un peu faux derche, mais c’était tellement bon, fallait surtout pas qu’elle s’interrompe !

*****

Quand Fred revint, prêt à prendre son petit déjeuner, nous étions plus sages mais toujours pas levés.
Pourtant, cela ne sembla pas le déranger et il se mit à préparer la table comme si nous n’étions pas là.

Une fois tous les ingrédients nécessaires à un petit déjeuner pantagruélique disposés, il s’attabla face à nous, sans paraître se rendre compte que nous étions gênés par sa présence.

« – Alors, les jeunes, on farniente se matin ? Va pourtant falloir se lever car c’est le matin que la neige est la meilleure ! »
« – C’est-à-dire qu’on voudrait bien se lever mais tu es là. »
« – Et alors ? » Fit-il en faisant mine de ne pas comprendre.
« – Et bien on est tout nu, nous… »
« – Oh, ne vous en faites pas pour moi : J’en ai déjà vu d’autres ! »
« – T’es gonflé ! On voudrait quand-même bien d’un peu d’intimité. »
« – Et bien dans ce cas, il fallait vous lever plus tôt et pas faire de cochoncetés juste avant ! » Répondit-il avec un sourire malin.
Alice me regarda avec un air de reproche mais je fis l’innocent.
Comme notre indélicat coloc ne semblait pas vouloir nous laisser en paix, Alice chercha des yeux sa nuisette afin de l’enfiler sous les draps mais, dans ma mémoire, elle l’avait fait valser n’importe où, la veille au soir.

De fait, Fred la tenait pendue au bout d’un doigt :
« – C’est ça que tu cherches ? »
« – Ah oui ! Tu l’as trouvée ! Tu me la lances s’il te plait ? »
« – Oh non ! Si tu la veux, faudra venir la chercher, jolie Alice ! »
« – Tu plaisante ? »
« – Ai-je l’air de plaisanter ? » Dit-il malgré un petit sourire de défi.

Là, il allait trop loin ! Je m’apprêtais à protester quand Alice me devança :
« – Très bien ! » Dit-elle déterminée.
Contre toute attente, elle rabattit la couverture, se leva lentement et se dirigea vers Fred sans aucunement tenter de masquer sa nudité.
Arrivée devant lui, elle posa un bras sur sa hanche et, sans dire un mot, elle tendit l’autre main pour exiger le vêtement pris en otage.

Il y avait quelque chose de surréaliste à voir ma femme de dos, complètement nue, se tenir juste en face de cet homme que nous ne connaissions que depuis quelques jours.
Certes, il avait déjà dû voir une bonne partie de sa plastique auparavant, ne serait-ce que la veille, mais tout de même, elle y allait fort !

Le goujat prit tout le temps nécessaire pour la détailler de haut en bas avant de lui rendre sa nuisette.
Suivant son regard, je le devinais en train d’admirer l’arrondi parfait de ses beaux seins, puis de s’attarder sans vergogne sur le triangle pubien brun clair.

Il siffla d’admiration :
« – Mazette ! »
« – T’es content ?’ » Lui demanda-t-elle en enfilant le morceau de soie qui ne la couvrait guère plus.
« – Absolument ! Heureux ! »
« – Et bien profites-en car ce soir on change de chambre et tu ne perds rien pour attendre ! »

Elle lui tourna le dos, ramassa mes affaires éparpillées et me les lança :
« – Habille-toi ! »

A vos ordres, Madame !

Lorsque Claire arriva après ses ablutions matinales, Alice lui annonça :
« – Sais-tu que ton mari ne voulait pas me rendre ma chemise de nuit et m’a obligée à me tenir complètement nue devant lui avant de me la donner ? »
Evidemment, elle exagérait un peu car personne ne l’avait empêchée de cacher ses parties intimes mais Fred ne protesta pas.

Claire ne parut pas plus outrée que cela. A peine leva-t-elle un sourcil accusateur vers son homme.
« – Ca ne m’étonne pas, c’est un gros vicelard ! »
« – Comme tous les hommes, non ? » Renchérit Alice.

Nous voilà catalogués !

*****

Assis côte à côte sur un télésiège qui n’en finissait pas de monter, je trouvais que c’était le moment idéal pour établir une petite mise au point sur ce qui c’était passé le matin.

« – Dis-donc, chérie, tu y es allée fort, hier soir et ce matin. »
« – Ca t’a gêné ? »
« – Ben, c’est à dire que tu l’as quand-même bien allumé, le Fred, et rien ne t’y obligeait. »
« – Je te signale que tu ne t’es pas précipité non plus pour te lever avant moi. Tu aurais bien pu le faire, ça ne dérange pas de se montrer à poil entre mecs, non ? Une petite ambiance vestiaire de foot, ça ne fait jamais de mal pour la confraternité ! »
« – Sauf que dans les vestiaires de foot, ce sont rarement les nanas qui sont à poil ! »
« – Bon… c’est vrai… je l’ai allumé…. Ca m’amusait de le provoquer. Depuis le début, il n’arrête pas de me reluquer. »
« – J’ai bien remarqué ! »
« – Et encore, t’as pas tout vu : Il y a parfois des mains baladeuses qui me frôlent les cuisses de façon pas totalement « innocente » ».
« – Ah ouais ? »
« – Oui, alors j’ai décidé de voir jusqu’où il irait et jusqu’où sa femme, qui ne semble pas s’en faire, accepterait sans rechigner qu’il me matte. »
« – Ah oui ? Elle le prend pourtant bien, jusqu’à présent…. Et moi, dans l’affaire, tu ne me demande pas si ça me convient que tu t’exhibe comme ça ? »
« – Oh toi ! Si tu crois que je n’ai pas vu ton manège avec la jolie rouquine ! »

Fin de la conversation !

C’est ma femme dans toute sa splendeur : Avec elle, vous avez l’impression de discuter, voire de ferrailler mais à la fin de l’envoi, elle touche !

Avec elle, c’est toujours moi qui ai le dernier mot… Et ce mot, c’est : « D’accord »

*****

Nous avons retrouvé Fred et Claire au bas d’une piste et nous avons fait ensemble la queue dans la file d’attente pour un autre télésiège.
Commentant avec emphase nos dernières descentes.

Pressés comme des citrons, on ne pouvait pas progresser comme nous voulions dans cette file, si bien qu’au moment où notre tour vint de monter sur le siège suspendu, Fred et Alice se sont retrouvés devant Claire et moi.
Il était trop tard pour faire machine arrière et ma femme dut s’installer aux côtés de Fred pendant que nous devions attendre le suivant.
« – C’est pas grave ! On se retrouve en haut ! » Nous lança Alice.
Oui, c’est sûr, ce n’était pas grave mais en attendant, je devais passer un bon quart d’heure en tête-à-tête avec Claire, sans trop savoir quoi lui dire.
L’évolution de la situation dans l’appartement me rendait nerveux et mal à l’aise vis-à-vis de cette beauté dont je ne savais que penser.

Les premières minutes d’ascension se firent donc en silence, aucun de nous deux ne semblant vouloir prendre la conversation à son compte.

A l’inverse, à cinquante mètres devant nous, nos conjoints étaient visiblement plongés dans une discussion animée. Par moments, j’entendais même les éclats de rire de ma femme.
Fred avait passé un bras protecteur dans son dos et elle semblait s’être rapprochée de lui.
J’ai déjà dit que nous aimions bien jouer à ce petit jeu du chat et de la souris mais là, je trouvais qu’elle en faisait un peu beaucoup.

Constatant sans doute la même chose que moi, Claire me dit :
« – Ils ont l’air de bien s’entendre. »
« – C’est le moins qu’on puisse dire » Répondis-je un peu grognon.
« – Ne t’en fais pas, il fait tout ça pour moi. »
« – Comment ça ? »
« – Il en rajoute exprès ! C’est pour me tester. »

Je la regardai intrigué :
« – J’ai peur de ne pas bien comprendre. »
Elle sembla hésiter puis lâcha :
« – En fait… j’ai un passé de possessivité extrême, de jalousie maladive. »
« – Ah ? Un passé ? »
« – Oui-oui ! C’est fini. J’ai suivi une thérapie… »
« – Ca se guérit ? Je ne savais pas. »
« – Disons plutôt que ça se soigne… Ca va beaucoup mieux maintenant… j’accepte qu’il parle à une autre femme sans lui sauter aussitôt à la gorge. »
« – Ah oui ! En effet, c’est beaucoup mieux ! »
« – Mais il me teste souvent… et là… il a trouvé une belle opportunité de vérifier mes progrès… Elle est très mignonne, ta femme. »
« – Pour sûr ! Et ça ne t’embête pas qu’il continue pendant les vacances et malgré ta « rédemption » ? »
« – Si, un peu… mais si je lui tape une scène, il va croire que je fais une rechute… alors cette fois, j’ai décidé de lui montrer que moi aussi je peu m’amuser à ce petit jeu… » Me dit-elle avec un clin d’œil complice et en m’adressant un sourire charmeur.

Bon sang !
Dans quel micmac j’étais fourré :
Alice provoquait Fred, Fred testait Claire qui, en retour, m’allumait sous les yeux d’Alice qui n’était pas dupe.
Waouh !
J’avais bien peur de ne plus maîtriser du tout ce super jeu dans lequel on sait plus qui est le chat et qui fait la souris !

Heureusement, nous arrivions à destination.
J’allais pouvoir mettre un terme à mes réflexions aussi vertigineuses que le paysage.

Nous avons retrouvé Alice et Fred qui nous attendaient avec le sourire en regardant la splendide vue sur la chaine des Alpes.
Claire et son mari partirent sur une piste rouge tandis qu’une terrible noire au nom évocateur nous défiait : Le trou du diable.

Mais avant, je questionnais ma femme :
« – Alors, vous aviez l’air de bien rigoler, tous les deux ! »
« – Ouais, il est marrant. »
« – Y a pas eu de main baladeuse, cette fois, »
« – Oh tu sais, avec la combinaison, je n’ai pas pu sentir grand chose. »
Ca ne répondait pas à ma question.
Ou plutôt si : Ca y répondait parfaitement…

Alice démarra.
« – Allez hop ! Le premier arrivé en baaaaaas ! ! ! »

*****

Encore une fois, nous sommes rentrés à la tombée de la nuit, encore plus fourbus que les autres jours.
Les pistes de l’après-midi avaient été particulièrement piégeuses et contraignantes.
Mais, après tout, nous étions là pour ça.

Nous nous doutions bien que, comme d’habitude, nos colocs seraient arrivés avant nous. Ce à quoi nous ne nous attendions par contre pas, c’était à entendre les cris de plaisir de Claire dés en entrant dans l’appartement.
Ils avaient manifestement décidé de profiter de leur solitude provisoire pour se lancer dans un gros câlin sans témoins. Du moins… jusqu’à ce moment là.

Alice grogna :
« – Eh bé ! Heureusement qu’ils ont fermé la porte de la chambre, sinon on aurait eu droit au son et à l’image, cette fois ! »
« – Bah ! Ca ne m’aurait pas déplu, moi ! »
« – M’étonne pas de toi, vieux pervers ! »
« – Pervers, OK, mais vieux, faut quand-même pas exagérer, je n’ai que 30 ans ! … Bon, qu’est-ce qu’on fait, on revient dans dix minutes, le temps de les laisser finir ? »
« – Certainement pas ! On est aussi chez nous ! Tant-pis si ça les dérange ! » Rétorqua ma femme qui s’installa dans l’appartement sans prendre soin de se faire discrète.

De toute façon, à entendre les exclamations qui filtraient de la porte, les débats étaient bien engagés et nous ne risquions pas de les gêner.
De fait, quelques instants plus tard, la « messe » était dite.

Ils sortirent peu après, l’un derrière l’autre, habillés de leur classique tenue d’intérieur tandis que nous rangions nos affaires.
« – Excusez-nous, on ne vous a pas entendu arriver. » Dit Fred d’une voix gênée.
« – Ca ne m’étonne pas… ! » Rétorqua Alice avec un grand sourire « … vous aviez l’air très occupés ! »
« – Euuh oui… » Fit Claire en baissant les yeux, « … on voulait profiter une dernière fois de la chambre. »
« – C’est tout naturel ! »
Etonné, je regardais ma femme.
Leur air faussement contrit l’amusait apparemment beaucoup et elle avait soudain mis de côté sa première réaction de mauvaise humeur.
Je l’entendis même demander tout bas à Claire qui s’était rapprochée d’elle :
« – Ca avait l’air pas mal ! »
La jeune femme opina vigoureusement du chef, sans ajouter de commentaire.
Deux vraies copines, celles-là !

Claire avait encore les cheveux mouillés. C’était visiblement la douche qui leur avait donné des envies.
Et bien moi, ça me donnait des envies de douche !

Je laissais les trois compères et m’enfermai dans la petite pièce d’eau.

Aussitôt, je remarquai une inhabituelle tâche de couleur :
Emportée par l’imminence de galipettes prometteuses, Claire avait oublié ses sous-vêtements sur le rebord du lavabo.
Comme tout homme digne de ce nom, je ne pouvais pas ne pas porter un intérêt particulier à ces petits morceaux d’étoffe réservés normalement à la seule vue de son légitime époux.

J’étais seul dans la pièce mais j’hésitais pourtant à toucher la parure féminine.
Un peu gauche et honteux, je ne pus cependant m’empêcher de m’emparer du soutien-gorge.
En lycra rouge et noir, avec de fines dentelles sur les bords, ce ne semblait pas être l’accessoire idéal pour pratiquer une activité sportive, mais bon, c’était son choix.
Presque par réflexe, je jetai un œil sur l’étiquette : 85 B, je l’aurais parié !
Avec ça dans mes mains, je m’imaginais aisément les charmants petits seins qui devaient s’y nicher confortablement.
Et que dire de la petite culotte assortie abandonnée négligemment à côté !
Elle était aussi légère qu’une plume.
Là aussi, je remarquai rapidement la taille (36) mais aussi… quelques traces blanches parsemant le fond doublé.

Je ne suis pas spécialement un fétichiste des sous-vêtements (même si, comme je l’ai déjà dit, j’aime en voir de bien faits sur de jolies formes), mais là, je ne sais pas ce qui m’a pris : J’ai soudain fourré mon nez dans la petite culotte de Claire et j’ai respiré doucement et longuement ses odeurs intimes, ses odeurs de femme.
Un vrai malade !

Au bout de quelques minutes, réalisant l’incongruité de mon acte, j’ai reposé les deux morceaux de lingerie et je les ai pliés correctement, un peu déboussolé, troublé par le vertige qui m’avait saisi.
L’eau chaude allait me faire le plus grand bien !

Après la douche, j’étais en train de me raser lorsqu’on toqua à la porte.
La voix de Claire me parvint :
« – J’ai oublié quelque chose ! Je peux entrer ? »
Une serviette sur les fesses, j’ai déverrouillé.
Elle est entrée non sans un regard appuyé sur mon torse glabre et bien formé.
« – Excuse-moi de te déranger, beau blond, mais j’ai oubl… Ah ! Les voilà ! »
Elle s’empara prestement de ses sous-vêtements et fit volte-face.
« – Merci de me les avoir pliés ! » Me lança-t-elle d’un air mutin en fermant la porte.

Grillé !

*****

En mon absence, les filles avaient fait équipe pour organiser et effectuer le changement de piaule prévu depuis le début : Echange standard du linge de lit et transfert des affaires.

Une équipe performante car, en sortant de la salle de bain, je pus directement investir la chambre privative qui allait, je l’espérais, enfin nous assurer une intimité plus conséquente.

Alice était en train de finir d’installer nos petites affaires mais elle s’interrompit :
« – Pouah ! J’aère parce que ça sent le fauve ici ! » Dit-elle en ouvrant la fenêtre sans se préoccuper de ma semi-nudité.
« – Pas étonnant, vu ce qu’on a entendu tout à l’heure. »
Elle émit un petit rire.
« – Et encore ! Toi, tu n’as pas eu à aider Claire à défaire ses draps et tu n’as donc pas eu droit à la vue directe sur la carte de l’Europe dessinée avec les frontières, les fleuves et tout et tout ! »
« – Charmant ! »
« – Bah c’est la vie, mon brave monsieur ! Faut croire que Fred est très « productif. »

Oui, l’intimité entre nos deux couples ne cessait de se resserrer…

Elle faillit même se resserrer encore plus lorsque vint le moment de nous coucher.
Après un repas vite expédié, j’avais profité de la chambre à part pour être déjà sous la couette alors que les filles papotaient encore dans le coin cuisine.
Puis Claire dit :
« – Bon ! Il est tard ! Je vais me brosser les dents et au lit !

J’entendis Alice et Fred échanger quelques mots puis Claire sortit de la salle de bain.
Mais au lieu de repartir vers le salon, elle entra directement en face, dans la chambre.
« – Pfiouu ! J’suis vannée ! » Dit-elle en fermant la porte machinalement.
Elle me tourna le dos sans me regarder et s’assit au bord du lit.
« – Pas de gros câlin ce soir : J’en peux plus ! » Continua-t-elle en ôtant son T-shirt par le col.
Elle n’avait rien en-dessous.

Face à son dos nu, je me demandais ce qui m’arrivait.
Interloqué, je toussotai :
« – Hum, Hum ! Loin de moi l’idée de te décourager de continuer mais…tu n’aurais pas oublié quelque chose, par hasard ? »

Elle tourna la tête avec une rapidité fulgurante et me fixa avec ses grands yeux étonnés. Ses lèvres formaient un O parfait.
Aussitôt, elle se releva en plaquant son T-shirt sur sa poitrine et sortit en trombe de la chambre tout en éclatant d’un fou rire nerveux :
« – S’cuse-moi ! Hihihi… réflexe… Hihihi ! »

J’imaginai la tête de Fred et Alice, dans le salon, voyant surgir Claire à moitié déshabillée et complètement pétée de rire.
Et j’entendis leurs éclats de rire lorsque, hors d’haleine et sans doute les pleurs aux yeux, elle réussit à leur expliquer sa malencontreuse méprise.
La voix sonore de Fred me parvint ensuite :
« – Alors Marco, tu voulais me piquer ma femme, ce soir ! »
Je lui répondis sur le même ton :
« – J’y suis pour rien, camarade, c’est elle qui s’est jetée dans mon lit ! »

Lorsqu’Alice vint se coucher, quelques minutes plus tard, elle avait encore le sourire aux lèvres :
« – Cocasse ! Je ne l’aurais pas vu si éclatée, j’aurais parié qu’elle l’avait fait exprès. »
« – Non je ne crois pas. D’autant que je connais maintenant le programme de ce soir : Je peux t’annoncer que ce sera plus calme que d’habitude car il n’y aura pas de quatrième sérénade de suite. »
« – Tiens-donc ? Remarque, ils ont pris de l’avance cet après-midi ! »

MERCREDI

J’étais avec Claire, sur notre télésiège biplace. Un silence surnaturel nous enveloppait.
Elle était seulement vêtue de sa petite serviette éponge rouge.
Drôle de tenue dans cet endroit, elle devait être gelée.
Pourtant, bizarrement, il ne faisait pas froid. On avait même carrément chaud, ainsi suspendus au-dessus de la montagne.

« – Ca sent le fauve ici, non ? Faudrait aérer ! »
Qu’est-ce qui lui prenait ? Où pouvait-on être plus au grand air qu’ici ?

Elle regarda vers le haut, visiblement agacée
« – Vivement qu’on arrive, j’ai pas fini ma carte d’Europe ! »
« – Heink ? »

Ne semblant pas se rendre compte de l’incohérence de ses propos, elle se tourna vers moi, me fit un grand sourire et se mit à écarter lentement les pans de sa serviette :
« – Tu veux voir le trou du diable ? »

HOULA !

Je me suis réveillé en sursaut.
J’étais en nage.
Ce rêve m’avait parut incroyablement réel, vraiment concret.
A tel point que je sentais une belle érection coincée entre mon ventre et le drap.
Encore un peu désorienté, je secouai la tête. J’étais bon pour une analyse freudienne !

Outre le rêve, je savais ce qui m’avait réveillé : Une envie pressante.
Non, je vous arrête tout de suite : Je n’ai aucun problème de prostate ! Enfin, pas encore.
C’est juste que les voyages ça me dérègle et je perds l’habitude de faire mon pissou avant d’aller au lit.

Mais trêve de considération uro-philosophiques, ça devenait urgent.

Je ne pris pas la peine de m’habiller, je savais que j’avais peu de chance de rencontrer quelqu’un et, au pire, c’était déjà arrivé sans souci majeur.

Je suis sorti de la chambre sur la pointe des pieds. Ca ronflait sur le clic-clac.
Je me suis enfermé dans le petit réduit où l’air plus froid au contact de ma peau encore moite me provoqua un frisson énorme, ce qui ne calma pas ma tension phallique.

Au moment de sortir, je posai ma main sur mon bas ventre, au cas où.
J’ai ouvert…
Elle était là.
Pas le moins du monde surprise, elle me regardait en souriant. Elle avait elle aussi caché son pubis de ses mains… de ses deux mains.
Si bien que, pour la première fois, je pouvais enfin admirer ses deux petites pommes diaphanes blotties l’une contre l’autre par ses bras serrés. Leurs petits tétons très pâles se dressaient sous l’action de la fraîcheur relative.

Sous mes mains, mon membre recouvra une vigueur qu’il n’avait pas vraiment perdue.

Comment faisait-elle pour paraître aussi timide et aussi provocante à la fois ?

« – Décidément, on va finir par croire qu’on prend rendez-vous ! » Commenta-t-elle tout bas.
« – C’est sûr ! Ca pourrait sembler louche. »
« – Pourtant, ce n’est que le fruit d’une coïncidence. »
« – Si tu le dis. »

L’habituel petit silence gêné s’instaura.
Je savais que je ne devais la regarder que dans les yeux mais mon regard ne cessait d’échapper à mon contrôle pour aller se poser sur sa frêle poitrine si tentante.

Pour me forcer à penser à autre chose, je demandai :
« – Ca va, le clic-clac, pas trop inconfortable ? »
« – Oh non ! Pas du tout ! On s’est endormis comme des bébés. »
« – Oui, on a entendu… ou plutôt : On n’a pas entendu. »
Dans la pénombre monochrome de l’ampoule des toilettes, je crus la voir rougir. Elle baissa un peu les yeux.
« – Oui… Euuh… Encore désolée pour tout à l’heure… sur le coup, je ne me rappelais plus qu’on avait changé de chambre… l’habitude… »
« – Ce n’est rien… c’était même plutôt agréable… »

Encore un long silence.
La raison voulait qu’on abrège cette entrevue loufoque mais ni moi ni elle ne semblions prêt à nous séparer comme ça.

Cette fois, ce fut elle qui brisa le silence :
« – On a l’air un peu ridicule, comme ça, non ? » Murmura-t-elle en montrant du menton ses mains pudiquement posées et les miennes.
« – Un peu, oui… »

Et alors, sous mon regard ébahi, elle écarta peu à peu ses mains, me dévoilant sans fard sa dernière parcelle d’intimité : Sa petite touffe taillée en ticket de métro.
Juste au-dessous, je devinais la naissance du double renflement charnu d’une jolie vulve nichée entre ses cuisses serrées.
Ses mains allèrent finir leur course derrière son dos.

Avec un air ambigu de défi timide, elle me regarda droit dans les yeux.
Mais les miens n’arrêtaient pas de faire l’aller-retour entre son intense regard émeraude et son entrejambe aux reflets cuivrés.
Elle était superbe dans son intégrale nudité et je suis resté béat d’admiration.

Evidemment, mon bâton de berger vivait cela avec une ardeur toute animale et je devais maintenant appuyer dessus pour le maintenir à couvert.

Or, il devenait aussi évident que le geste de Claire attendait une réciprocité, si je ne voulais pas paraître indélicat, ou pire, grotesque.
Mais qu’allait-elle dire en voyant l’effet qu’elle me faisait ?

Après une longue hésitation, j’ai donc relâché la pression et laissé peu à peu se dresser droit devant, ma petite vingtaine de centimètres de chair rose en totale érection.

Elle fit une petite moue appréciatrice.

« – Tu es très belle. »
J’ai lâché ça comme ça, comme un idiot, comme s’il fallait absolument que je justifie mon « état ».
J’aurais pu trouver mieux !

« – Merci…Tu n’es pas mal non plus… Merci pour l’hommage. »
« – C’est tout… naturel »

Voilà, nous étions là tous les deux, tous nus, muets, face à face, au beau milieu de la nuit, avec nos conjoints endormis à deux pas de nous.
Ma verge pointait à moins de cinquante centimètres de son bas ventre.
Il suffisait que l’un de nous fasse un mouvement pour que cette distance diminue dangereusement et que tout bascule.
Mais nous ne l’avons pas fait.

Au bout d’un moment, elle bougea enfin.
« – Il faut que j’y aille. »
« – Bien-sûr ! »
Elle est passée lentement, très lentement devant moi en se présentant de dos.
Je me suis écarté, pas suffisamment cependant : Mon gland a caressé toute la largeur de son petit cul d’une exquise douceur, rebondissant d’une fesse sur l’autre.
Mon cœur s’est affolé.

Pendant un bref instant, j’ai eu envie de l’immobiliser comme ça et de la prendre : Me presser contre elle, insinuer ma queue entre ses cuisses pour trouver sa petite fente humide et y entrer pendant que mes mains pétriraient ses seins moites.

Peut-être était-ce ce qu’elle espérait secrètement aussi ?

Mais elle est passée sans que j’ose esquisser le moindre geste.

Elle est entrée dans les toilettes et m’a fait un signe de la main avant de fermer.

Etait-ce vraiment une lueur de regret que j’ai eu le temps de voir briller dans son regard ?

Je suis retourné me coucher.
J’ai mis un temps fou à me calmer.

*****

Le reste de ma nuit a été passablement agité.
Je n’arrêtais pas de me tourner et me retourner dans le lit en pensant à Claire et son corps de rêve.

Si bien que j’ai vu apparaître les premières lueurs du jour puis les premiers rayons du soleil se levant dans l’axe de notre logement.
La journée allait être belle !

Je me disais que l’heure de se lever approchait mais Alice respirait toujours aussi profondément à côté de moi.
Pourtant, on entendait des bruits de l’autre côté, dans le salon. Claire et Fred devaient être en train de préparer le petit dèj’.
Mais non, ces bruits ne ressemblaient pas vraiment à des bruits de préparatifs.
Ils s’apparentaient plutôt à ceux que j’avais déjà entendus en provenance de la chambre : Des soupirs et des gémissements !
Purée ! Ces deux là remettaient ça ! Qu’elle santé !

Toutefois, les sons étaient beaucoup plus affaiblis que d’habitude. Preuve qu’ils pouvaient se faire plus discrets, s’ils voulaient.

Je regardai Alice : Cela ne l’avait pas du tout réveillée.

J’eus alors l’envie d’aller jouer le voyeur. Plus qu’une envie : Un besoin irrépressible.
Il fallait que je voie Claire faire l’amour.

Non ! Je ne pouvais pas faire ça ! Je n’étais pas comme ça !
Et puis, s’ils me surprenaient à les mater, de quoi j’aurais l’air ?

Bah ! C’est pourtant bien ce qu’avait fait Fred les jours précédents et il s’en était tiré sans soucis, alors pourquoi pas moi ?

Claire poussa un cri plus aigu qui m’électrisa. Je me suis assis sur le bord du lit et j’ai enfilé mon caleçon.
Je me suis approché de la porte et après un dernier regard vers Alice endormie, j’ai lentement ouvert le bâtant.
Celui-ci émit un petit grincement mais il avait été couvert par une plainte plus forte des deux protagonistes.

A pas de loup, je franchis le bon mètre de cloison qui servait d’appui aux éléments de la kitchenette puis je tendis la tête et risquai un œil.

Ils étaient là, éclairés par les rayons rasants traversant les persiennes, au milieu du lit, en position du lotus.
Fred me tournait le dos et Claire, assise sur ses cuisses, me faisait face. Je voyais ses longues jambes repliées derrière les fesses de son homme et ses bras passés autour de son cou.
Ondulant lascivement du bassin, elle fermait les yeux et ouvrait la bouche d’où sortaient à intervalles réguliers des petites plaintes retenues.

Cela me fit un effet bœuf !
Entendre un autre couple faire l’amour, c’est une chose, mais les voir faire, là à deux mètres de moi…ouah !
Mon caleçon me parut soudain très étroit.
Je ne voyais finalement pas grand chose, pas de sein, pas de sexe, pas de fesses mais cela suffisait pour me filer une trique d’enfer.

Alors que je regardais ses pieds se tordre de plaisir, je n’ai pas vu tout de suite que Claire avait ouvert les yeux.
Lorsque je m’en suis aperçu, elle regardait dans ma direction.
Je me suis vivement projeté en arrière.
Elle m’avait vu ! Je ne savais ni comment ni pourquoi mais elle m’avait vu. J’en avais la certitude.
Mon cœur battait la chamade. Allait-elle crier au voyeur ? Au pervers ?
J’attendis quelques secondes mais aucun autre son que celui de leur plaisir ne me parvint.

Je me penchais alors de nouveau, peut-être avais-je rêvé.

Elle se mit à sourire. Un sourire malicieux. Un sourire démoniaque.
Elle me regardait dans les yeux, un regard émeraude d’une profondeur insondable.
Ce sourire et ce regard me disaient :
« – Regarde comme je suis belle ! Regarde comme je fais bien l’amour ! Regarde comme je donne du plaisir à mon homme ! »

Je compris qu’elle n’aurait jamais crié au scandale.
Elle était contente que je les observe. Ca l’excitait peut-être.

Alors, démasqué, je me suis un peu avancé à découvert.
Elle remarqua la bosse qui déformait mon caleçon et son sourire s’élargit encore.

Ca l’excitait, c’était évident : Elle accéléra ses mouvements ondulatoires et sa bouche s’ouvrit en grand sur un long cri d’extase.
Bon sang ! Elle allait jouir comme ça, devant moi, en me regardant droit dans les yeux.

C’en était trop pour moi.
Je me suis éclipsé avant d’inonder mon calbut.

Je suis retourné dans la chambre et j’ai jeté les draps au bas du lit.
Alice dormait toujours, à plat ventre. Son petit cul arrogant me faisait de l’œil.
Je lui ai écarté les jambes et me suis installé entre.
J’ai lubrifié mon bout à la salive et je l’ai présenté devant la petite fente endormie.
Je suis entré en elle sans problème.
Ma femme est de celles qui ne disent jamais non pour une séance coquine.
Elle aime ce genre de réveil où, pas encore sortie des bras de Morphée, ronronnante et gémissante, elle sent mon désir la pénétrer doucement.

Mais là, je n’avais pas envie de douceur. J’avais juste besoin de libérer la terrible tension que j’avais en moi.
Je sais, c’était égoïste, peu chevaleresque et ça ne me ressemblait pas, mais à ce moment là, je men foutais éperdument.
Je l’ai pénétrée d’un coup. Elle s’est réveillée en sursaut dans un cri mêlant stupeur et plaisir.
J’ai recommencé, elle ne m’a pas rejeté, elle ne s’est pas défilée. Elle a juste enfoui son visage dans l’oreiller pour assourdir son deuxième cri.
Collé contre elle, j’ai continué, inexorablement, cognant mon pubis contre ses fesses contractées. A chaque fois, Alice accueillait mon entrée d’un long gémissement d’approbation.
Je n’ai pas entendu Fred et Claire exprimer leur jouissance : A ce moment-là, nos cris étaient les plus forts.

Jamais nous n’avions fait l’amour aussi sauvagement mais l’expérience ne fut pas sans enseignements.
Je ne soupçonnais que pas ma femme apprécie une telle brutalité dans le rapport sexuel, elle qui vantait souvent les mérites de la douceur et de la sensualité.
Point trop n’en fallait et je supposais que c’était là l’exception qui confirmait la règle mais alors qu’Alice hurlait dans son oreiller et que moi j’ahanais derrière, comme un buffle en rut, je me promis d’éclaircir l’affaire : Ma femme changeait.

Après avoir lâché mes dernières forces dans un ultime coup de reins, un dernier rugissement de fauve, je me suis écroulé sur son dos et je suis resté longtemps comme ça, mon sexe toujours niché en elle.
Tentant péniblement de reprendre haleine, le visage comprimé contre l’oreiller, elle hoquetait :
« – T’es cinglé, t’es un vrai cinglé ! »
Je l’embrassai dans la nuque.
Quelque chose me disait qu’elle avait particulièrement aimé le Marc cinglé !

*****

Nous avons fait notre apparition dans la salle commune une demi-heure plus tard.

Pour une fois, nous avions échangés les rôles : C’était maintenant nous les amants extravertis et rétrospectivement un peu honteux de s’être donnés en spectacle sonore.

Mais Fred et Claire surent nous mettre à l’aise : Alors que je m’installait à table, Fred m’adressa muettement un pouce levé admiratif tandis que les filles restées prés du plan de travail avaient repris leur petite cachoteries murmurantes ponctuées de petits rires gourmands.

D’ailleurs, à y réfléchir et en regardant tout autour de moi, je ne voyais aucune raison d’être gêné par la présence de nos colocs : Eux ne l’étaient aucunement.

En effet, alors que lors des trois premiers jours, nous nous étions astreints à ranger toutes nos affaires dès le lever pour ne pas exposer notre intimité à nos compagnons d’infortune, eux ne s’étaient visiblement pas souciés de cette préoccupation :
Leurs affaires déballées trainaient partout dans le salon : Le clic-clac n’était pas redressé mais juste poussé dans un coin, les draps en bataille laissaient entrevoir une partie de la carte géographique dont m’avait parlé Alice, leurs habits de la veille s’étalaient sur les deux fauteuils, sans parler du soutien gorge de Claire pendu négligemment au coin d’une chaise et sa culotte abandonnée au pied du lit (ce qui me laissait à penser qu’elle n’en portait pas sous son long T-shirt qui lui servait de nuisette).
Oui, on pouvait dire qu’ils se foutaient royalement de notre avis sur eux.

Avec tout ça, nous nous étions levés plus tard que d’habitude, nous n’avons donc pas tardé pour nous préparer et partir, ce qui a abrégé le petit déjeuner en commun.
Tant mieux parce qu’avec ce qui s’était passé pendant la nuit et au petit matin, je ne savais plus trop comment me comporter vis-à-vis de Claire.

Et cela semblait énormément l’amuser.

*****

De nouveau, nous nous sommes séparés sur les pistes, toutefois, les filles avaient proposé que l’on mange ensemble au restaurant d’altitude, le midi.

Décidément, on ne se quittait plus.

Si bien qu’à la mi-journée, nous nous sommes retrouvés autour d’une somptueuse tartiflette maison arrosée d’un petit vin de Savoie sans prétention mais qui régalait les papilles.
Alice et Claire semblaient être devenues les meilleures amies du monde et n’arrêtaient pas de papoter gaiement.
Mais les gars n’étaient pas en reste.

A la fin du repas, Alice annonça :
« – Faut que j’aille faire pipi ! » Et elle disparut vers les toilettes.
Trente secondes plus tard, Fred l’imitait.

Une fois seuls, Claire me regarda en souriant :
« – Décidément, on est faits pour les tête à tête. »
« – En effet ! »
« – Vous avez l’air de bien vous entendre toi et Fred. »

Manifestement, elle ne tenait pas trop à laisser la conversation glisser sur un terrain trop intime.
Cela me convenait parfaitement.

« – Oui, assez. On est d’accord sur beaucoup de choses. Et toi, avec Alice, on croirait presque des copines d’enfance ! »
« – C’est vrai que je ne suis pas forcément d’une nature très liante mais là, ça a accroché très rapidement! Ca serait bien si on pouvait rester en contact, après. »
« – Pourquoi pas ? Bien-sûr, ce serait sympa! Mais il reste encore trois jours de vacances, ne pensons pas trop vite à l’après… Carpe Diem ! »
« – Tu as raison. »

Nous avons discuté quelques minutes en attendant nos conjoints.
Cela commençait d’ailleurs à faire long. Que foutaient-ils donc ?

Ils revinrent ensemble en échangeant un bon mot qui les fit rire.
Claire me dit :
« – Regarde-moi ces deux là. On ne les connaîtrait pas on pourrait légitimement se demander s’ils n’ont pas profité de l’isolement pour accomplir quelqu’acte inavouable ! »

Elle n’avait pas tort : Bras dessus bras dessous, ils affichaient une complicité radieuse, presque insolente.
Ils flirtaient, c’était évident. Mais ce flirt était-il resté innocent ?
That was the question !

En tout cas, Claire m’avait mis une sacrée puce à l’oreille.
Il fallait que je tire ça au clair et vite.
J’avais beau ne pas être d’un naturel jaloux, je n’allais quand-même pas laisser un autre gars, fut-il sympathique, se taper ma femme sous mes yeux sans réagir.

De retour sur un télésiège, je décidai de battre le fer tant qu’il était chaud :
« – Dis-moi, chérie… »
« – Oui ? »
« – Vous aviez l’air très proche toi et Fred, tout à l’heure… ton petit jeu de séduction ne t’aurait-il pas un peu échappé ? »
« – Comment-ça ? Que veux-tu dire ? »
« – Et bien, à force de jouer au chat et à la souris, la souris ne se serait-elle pas faite bouffer par le chat ? »
« – Quoi ? J’arrive pas à te suivre, là. Tu peux pas être plus clair ? »
« – En d’autres mots : A force d’allumer Fred, j’ai un peu l’impression que tu t’es fais prendre à ton propre jeu et que de la séduction, tu es passée à l’action. »
« – Allons bon ! Qu’est ce qui te fait croire ça ? »
« – Et bien, en sortant des toilettes, vous sembliez très proches toi et Fred… extrêmement proches, pour dire vrai… trop proches pour être honnêtes. »
« – Ooh ! je vois ! Tu penses que tous les deux on a… crac-crac dans les chiottes et qu’après on est revenus ni vus ni connus, s’asseoir avec vous ? »
« – Par exemple… vous ne seriez pas les premiers à qui ça arrive. »

Elle éclata de rire
« – Mon pauvre vieux ! Tu te fais de ces films ! C’est la parano de Claire qui déteint sur toi ou quoi ? »
« – Alors il ne s’est rien passé ? »
« – Rien, je t’assure… » Me répondit-elle d’un ton moqueur, « … si je devais faire ça, je choisirais un autre endroit que des toilettes sordides qui puent l’urine ! J’te promets ! »

Cet aveu n’avait pourtant rien de rassurant : Elle avait envisagé la chose. C’était déjà beaucoup !

« – Donc il ne s’est rien passé ce midi et tu ne flirtes pas avec Fred ? »
« – Ah mais j’ai pas dis ça ! Je le trouve toujours aussi mignon et ça m’amuse énormément de lui faire monter la température… mais ça reste un flirt gentillet, ne n’inquiète pas… et si tu veux tout savoir, il s’est bel et bien passé quelque chose aux toilettes ce midi : En sortant, il m’a franchement mis la main au cul : Pour m’inciter à sortir plus vite, en toute camaraderie ! »
« – Et c’est ça qui t’a fait rire ! Et t’appelle ça un flirt gentillet, toi ? J’te rappelle quand-même que t’es mariée avec moi, pas avec lui ! »

Elle rigola de nouveau :
« – Mais c’est qu’il prend ses grands airs de mari bafoué, mon beau blond ! Tu sais que t’es craquant quand t’es jaloux ? Mais faudrait pas pousser mémé dans les orties : La prochaine fois, avant de me faire la morale, tu prendras soin de ne pas répondre aux appels du pied qu’une jolie minette rousse te ferait sous la table ! »

Aie ! Elle avait vu ça !

« – Mais … euh, non, euh… pas du tout… la table était étroite, c’est tout… On s’est juste cognés par hasard. »

« – C’est ça, ouais ! » Et elle déposa un baiser furtif sur mes lèvres.

Fin du parcours en télésiège.

Fin de la discussion.

*****

Ce soir-là, nous somme rentrés plus tôt que d’habitude. Claire et Fred venaient à peine d’arriver, ils étaient encore en tenue de ski.

« – Ben ! Vous voilà déjà ! On ne vous attendait pas si tôt… » S’exclama Fred « … Chérie, c’est râpé pour le câlin en solo, tout de suite ! »
« – Voilà qui est très discret, mon amour ! » Répondit-elle amusée. « Alice et Marc sont sûrement ravis d’apprendre qu’ils contrecarrent nos projets immédiats. »

C’était en effet un peu bizarre, mais nous n’étions plus à une indiscrétion prés avec eux.
Toutefois je justifiai notre arrivée précoce :
« – Alice s’est prise pour une championne, elle a voulu se tenter le champ de bosses d’une seule traite pour finir la journée… Résultat : Une figure de style acrobatique jamais enregistrée dans les anales et un vol plané hélas non homologué au livre des records ! Bref, on a effectivement fini la journée mais les bosses, c’est elle qui les a récoltées ! »
« – Et les bleus, surtout ! » Précisa ma femme en grimaçant, « Je suis couverte de contusions, je suis sûre que demain je vais ressembler à la Schtroumpfette ! »

Claire et Fred compatirent :
« – Ah ouais ! Pas glop, ça. Tu ne vas pas voir un médecin ? »
« – Non, faut quand-même pas exagérer, je n’ai rien de cassé. Marc va aller acheter une crème à la pharmacie et ça ira. »

Fred reprit alors :
« – Mais au fait ! On a ça nous ! Pas besoin d’aller à la pharmacie : On savait qu’on risquait ce genre de truc alors on a prévu quelque chose pour les coups. C’est un baume à base d’huile essentielle d’immortelle, tu vas voir c’est miraculeux ! Si tu veux, on te laisse la place pour passer en première à la douche et après, je te fais un massage avec ça. Qu’est ce que tu en penses ? »
« – Oh je veux bien essayer, si c’est aussi efficace que tu le dis. »

D’un air surpris, j’interrogeai Fred :
« – Tu sais faire les massages, toi ? »
« – Oh, pas vraiment, je ne suis pas kiné mais j’ai déjà un peu pratiqué à l’occasion, sur Claire… Mais si tu préfère le faire toi-même avec Alice, je te laisse le tube, y a pas de problème, après-tout, c’est ta femme. »

C’était ce que je voulais entendre, toutefois, je n’ai pas pris la balle au bond :
« – Non-non, je n’y connais rien, je te laisse faire si t’as plus d’expérience, ce sera peut-être plus efficace. Mais je regarderai comment tu pratiques, comme ça je prendrai des leçons pour une prochaine fois. »

Voilà mon gars ! Tu croyais que tu allais pouvoir en profiter pour peloter ma femme à ta guise mais je veillerai au grain !
Claire n’avait rien dit mais n’avait pas perdu une miette de notre échange. Son sourire en coin m’approuvait silencieusement.

Lorsqu’Alice sortit de la salle de bain, Fred lui donna ses consignes :
« – Tu t’installes sur votre lit, on y sera plus à l’aise ? Tu mets une serviette de bain sous toi et tu gardes juste une culotte, OK ? Pendant que tu te prépares, je passe rapidement sous la douche, comme ça, ce sera fait. »

Il ressortit cinq minutes plus tard, en caleçon et T-shirt. Ce n’était pas une tenue très réglementaire pour faire un massage mais bon, je n’ai pas relevé.

Alice l’attendait allongée sur le ventre, comme il l’avait demandé, habillée du minimum syndical : Une petite culotte blanche assez sexy. Elle aurait peut-être pu trouver quelque chose de plus neutre mais là non plus, je n’ai rien dit, de toute façon, le simple fait de la voir étendue comme ça, quasiment nue, aurait donné le tournis à plus d’un homme normalement constitué.

Fred s’installa à genoux, à ses côtés et versa une bonne dose de crème incolore dans sa paume, puis la réchauffa dans ses mains avant de l’étendre sur le dos d’Alice.
Il lui tartina tout le dos puis commença à faire pénétrer la préparation par un massage appliqué.

Bien qu’un peu septique au début, je dus vite admettre qu’il était plutôt doué pour ça. Il avait une manière visiblement efficace de faire aller et venir ses mains ointes d’huile sur le dos de mon épouse.
Celle-ci était d’ailleurs totalement d’accord avec mon jugement car elle ne tarda pas à manifester son contentement par des soupirs et des gémissements d’aise :
« – Oh ! Qu’est-ce que ça fait du bien ! … Mmmm ! Qu’est ce que c’est bon ! … Oh oui, là ça fait mal ! … Ah oui, comme ça c’est bien !… » Je vous en passe et des meilleures.

Pour ma part, je restais à côté, adossé au mur, j’observais d’un œil attentif.
De temps en temps, Claire venait jeter un regard, sans doute alertée par des bruits qui rappelaient plus une union charnelle qu’un massage entre amis.

Fred concentrait son action sur les omoplates et les lombaires, ce qui ne l’empêchait pas de temps à autre de laisser ses mains s’égarer beaucoup plus bas et je vis le bout de ses doigts passer parfois sous la lisière de la petite culotte de ma femme.
C’est à l’occasion d’un de ces passages « border line » qu’Alice s’exclama soudain :
« – Ah oui, là, ça fait mal ! »
« – Ici, là ? » Il venait d’appuyer sur le haut de fesses.
« – Aïe ! Oui c’est ça ! »
« – Ah, là, c’est le coccyx, je comprends, c’est en général très douloureux…Tu as dû tomber dessus… Attends, je vais essayer d’arranger ça… »

Il reprit un peu de baume et baissa franco la culotte d’Alice jusqu’à mi-fesses.
Pas gêné, le mec !

Mais ma femme ne protesta pas, au contraire, elle miaula de bonheur lorsqu’il lui massa cette région que depuis bien longtemps, elle n’avait montré qu’à moi.
Que pouvais-je bien dire ?
Rien, bien-sûr !

Comme je m’apercevais qu’il n’y avait rien à reprocher à Fred et qu’Alice semblait tirer un confort indéniable de ses manipulations, je me suis finalement éclipsé pour aller aider Claire à la préparation du repas.

« – Il a des talents cachés, ton homme ! »
« – Oh oui ! Si tu savais tout… »
« – Euh non, je ne tiens pas à savoir tout. »
Elle s’esclaffa.

Je l’ai donc assisté dans sa cuisine tout en gardant une oreille attentive sur ce qui se passait dans la chambre.

A un moment, j’entendis :
« – Ah oui ! C’est mieux comme ça ! C’est booon ! »

Je me suis précipité à la porte de la chambre pour voir Fred qui était maintenant à califourchon sur ma femme.
Claire qui m’avait suivi s’exclama :
« – Ben faut pas se gêner ! C’est indispensable cette position ? »
« – T’inquiète, chérie, c’est pas indispensable mais c’est mieux : C’est plus confortable pour moi et ça équilibre mes passes. »

Je voulais bien croire que c’était plus confortable : Il était carrément assis sur les fesses d’Alice !

Et elle lui manifesta son soutient :
« – C’est vrai, c’est beaucoup mieux… Oh oui, comme ça,… là oui,… c’est bien,… ici, encore… »
Incroyable ! Sous nos yeux, ils étaient en train de nous offrir un simulacre de copulation sans que nous puissions arguer quoi que ce soit sous peine de paraître aussitôt rabat-joie et infondément jaloux.
Du grand art !

Et pour être honnête, je commençais à trouver assez bandant le fait de voir ma femme quasiment nue, se faire caresser par cet homme positionné sur ses fesses.
Troublante et dérangeante constatation.

Par contre, si c’était bandant pour moi, ça l’était d’autant plus pour lui et il ne cherchait pas vraiment à cacher une imposante bosse qui lui déformait le caleçon et que l’on pouvait apercevoir malgré le T-shirt rabattu par-dessus.
Et j’imaginais que lorsqu’il s’étendait pour atteindre les omoplates et le cou d’Alice, celle-ci devait bien sentir une évidente raideur glisser contre ses reins.
Jouait-elle encore à cet instant au chat et à la souris ?
J’aurais aimé en être certain.

Claire et moi nous sommes retournés dans la cuisine. Nous nous rendions bien compte que ces deux là faisaient ça autant pour s’allumer l’un l’autre que pour exacerber notre jalousie latente.
Il valait mieux ne pas entrer dans leur jeu.
De toute façon, ils n’allaient quand-même pas baiser là, sous nos yeux !

Cela ne m’empêcha pas de revenir à plusieurs reprises voir comment cela évoluait, on ne savait jamais…

La fois suivante, Fred était descendu entre les jambes d’Alice et il lui pelotait allègrement le cul après avoir fini de baisser sa culotte jusqu’en bas des fesses.

Avant que je puisse dire quelque chose, il me coupa :
« – Elle a un sacré bleu sur la fesse, regarde ! »
Je me suis avancé, il avait raison… bien-sûr.

Toutefois, je n’allais pas le laisser mater à loisir le petit trou (voire plus) de ma femme au détour d’une fesse fort à propos écartée.
Je suis resté présent jusqu’à ce qu’il finisse cette portion et qu’il lui réenfile correctement sa culotte avant de passer à la suite.

Lorsqu’il s’attaqua aux jambes, je retournai avec Claire, une alléchante tourte aux gésiers et poireaux se profilait à l’horizon de notre dîner.
(Bien que compte-tenu de ce que je venais de voir, mon épouse semblait plus adepte de la tarte à l’oignon !)

Quand je suis revenu, Alice avait changé de position et était maintenant allongée sur le dos, une serviette posée sur sa poitrine.
Au point où ils en étaient, cette protection pudique était-elle vraiment nécessaire ?

D’autant qu’en massant les cuisses de sa patiente, il bénéficiait d’une vue sur son entrejambe qui aurait satisfait le plus aguerri des voyeurs.
En effet, le fin tissus blanc redessinait fidèlement ce qu’il était sensé masquer, du relief du magnifique mont de Vénus jusqu’à celui de ses lèvres intimes.
A sa place, je ne me serais pas privé de m‘en régaler, notamment lorsque pour les besoins du massage, il fallait lui écarter les cuisses.
Et Alice était toujours aussi conciliante.

Cette fois, Fred ne s’était pas mis à califourchon sur elle. C’eut été sans doute la provoc de trop, ils le savaient sûrement.
Je n’osais imaginer ma réaction si je les avais surpris verge contre pubis en train de jouer à frotti-frotta…

Lors de mon dernier passage, il lui passait du baume sur les côtes et le ventre.
Etait-ce mon imagination qui me jouait des tours ou bien avais-je réellement entrevu cette main sortir précipitamment de la culotte de ma femme ?

Non, à la réflexion, je n’aurais pu l’affirmer.

Fred se tourna vers moi et posa un doigt sur ses lèvres :
« – Elle s’est endormie, chut ! »

Il remonta la couverture sur Alice et nous l’avons laissée à son sommeil réparateur.

*****

La tourte préparée par Claire répandait une délicieuse odeur dans tout l’appartement.

Mis en appétit, je trouvai que c’était l’occasion de déboucher l’une des quatre bouteilles de vin que j’avais emportées pour agrémenter nos repas et que j’avais un peu oublié en raison des circonstances particulières.
J’avais un copain producteur prés de Chinon chez qui je m’approvisionnais régulièrement.

Nous avons donc partagé un petit verre en guise d’apéritif dans une ambiance bonne enfant.
Fred avait beau draguer ma femme sous mon nez, il me restait sympathique. Je n’arrivais pas à lui en vouloir.
A sa place, j’en aurais fait tout autant.
D’ailleurs, à bien y réfléchir, j’en faisais plus ou moins autant, bien que cela soit moins ostensible.

Alléchée par les bonnes odeurs et les tintements de verres, Alice se pointa au moment où nous allions attaquer la tourte.
Elle avait juste enfilé une nuisette.

« – Alors, ça va mieux ? »
« – Oh oui ! Tu avais raison, c’est miraculeux ! Je ne sens presque plus mes bleus ! Avec un petit somme par là-dessus, je me sens revivre ! »
« – Alors installe-toi, Je vous ai préparé ma spécialité, tu m’en diras des nouvelles ! » Dit Claire en crevant la croute d’un franc coup de couteau.
Un fumet délicieux s’éleva alors de la cheminée ainsi créée.

Nourris de bonne chère, abreuvés par Bacchus, nous nous sommes régalés et ce repas fut le plus joyeux de tous ceux que nous avions partagés depuis le début de la semaine.
Tant et si bien que la deuxième puis la troisième bouteille furent ouvertes puis vidées.

Au moment où nous débouchions la quatrième, les filles ne cessaient de glousser pour un rien tandis que Fred et moi n’étions guère plus nets.

Evidemment, la conversation finit par glisser sur des sujets de plus en plus scabreux et après que les filles se soient lancées dans un examen comparatif hilarant de leurs premiers amoureux et de leur première fois, Fred tenta de me lister les célébrités qui lui faisaient le plus d’effet.

Je sais, ce n’était pas très élégant à côté de nos épouses mais avec chacun presque un litre de rouge en intraveineuse, cela ne choquait plus grand monde :
« – Moi, la p’tite Mylène fermière… euh… Farmer, j’la mettrais bien dans mon pieu. Pas vilaine, la Mylène ! »
« – Ah ouais ? Alors toi, tu fais que dans les rousses ! »
« – Noon ! Ch’suis pas sectaire ! Y a des blondes et des brunes que je saurais apprécier tout autant, pourvu qu’elles aient un joli p’tit cul ! Tiens : Nicole Ki-Kidman ! Ben elle aussi, j’y conterais bien fleurette ! »
« – Oh je vois ! Monsieur a des goûts de luxe ! Mais va falloir choisir ! »
« – Pour sûr, c’est pas évident. Quoique, pourquoi choisir ? Les deux en même temps ça me botterais bien aussi ! » Dit-il d’un air rêveur.
« – T’as pas tort, Hector ! »

Les filles se moquèrent de plus belle :
« – Vous rêvez tout debout, les gars ! C’est qui faut assurer avec des engins pareils ! Vous jouez pas dans la même catégorie mes pauvres ! » Fit Claire.
« – Qu’est-ce qui te fait croire qu’on y arriverait pas ? »
« – Bah ! Les mecs y sont tous pareils ! Causer et crâner y savent faire mais dés qu’il s’agit de passer à l’acte, y a plus personne. » Approuva Alice
« – Sûrement pas ! »
« – Sûrement que si ! Vous n’arrêtez pas de parler de cul mais en fait, vous êtes plus coincés que nous ! »
« – Même pas vrai ! »
« – Mais si ! Tenez ! Essayez donc d’en faire autant, tous les deux ! » Nous défia ma femme.

Et sans crier gare, elle se pencha vers sa voisine, lui prit le visage entre ses mains et posa ses lèvres sur celles de Claire.
Au lieu de la rejeter, la rouquine lui rendit aussitôt son baiser et c’est alors un véritable palot de cinoche que les deux filles s’échangèrent longuement et langoureusement devant nos yeux ébahis.

« – Oh putain ! » S’écria Fred totalement pris par surprise.
Et elles aimaient ça les bougresses, elles continuèrent à s’embrasser de plus belle, Alice caressant du bout des doigts le visage de Claire tandis que celle-ci posait délicatement sa main sur un sein de ma femme pour en épouser la forme.

Enfin, elles se séparèrent et nous toisèrent d’un regard brillant d’excitation, les lèvres luisantes et les joues empourprées.
« – Alors ? » Demanda ma femme.

Nous étions restés muets, hébétés et admiratifs.
« – Euuh… Joker. » Fit Frédéric.
« – OK, Pas mieux. » Convins-je.

« – Ah ! »
Contente de son petit effet et de son écrasante victoire, se leva :
« – Bon ! Ca manque d’animation ici ! »

Je trouvais pourtant qu’elle venait de nous en offrir une pas si mal.

« -Il faudrait de la musique ! »
L’appartement n’avait pas de télé mais il été doté d’une petite chaine hifi posée sur un meuble de rangement.
Elle l’alluma et trouva une station qui diffusait de la pop.

« – Aah ! Voilà qui est mieux ! »

Aussitôt, elle revint vers nous en se trémoussant gentiment au rythme de la musique.
Mais elle ne s’assit pas, elle prit son verre sur la table et revint au milieu du salon pour mieux tortiller du cul tout en sirotant son vin à petite lampées.

Nous l’avons observée tous les trois. C’était évident que le massage lui avait fait un bien fou. Allié aux effets anesthésiants de l’alcool, elle ne semblait plus du tout se plaindre de ses contusions.

Puis Alice me fit un petit signe de la main pour m’inciter à la rejoindre mais je déclinai son invitation : En général, la danse ne me bottais déjà pas trop mais là, j’avais bu beaucoup plus qu’elle et je n’étais pas sûr de mes appuis.

Cependant, un autre s’en sentait capable et prit cette invite à son compte :
Fred se leva, lui aussi le verre à la main et il rejoignit ma femme en titubant.

Claire resta assise. Encore émoustillée par la surprise que lui avait faite Alice, elle se bougea juste pour s’asseoir à côté de moi et ainsi mieux voir nos deux conjoints.

Ceux-ci ne dansaient pas vraiment ensemble. Au plus, chaloupaient-ils l’un autour de l’autre au rythme d’une musique plutôt jazzy, se touchant et s’attrapant de temps en temps de leur main libre.
Ils avaient une sacrée dégaine : Alice en chemise de nuit et Fred en caleçon et T-shirt, le top du chic !

Moi, j’alimentais régulièrement les verres vides et je regardais tout ça d’un œil distrait. Il n’y avait rien de répréhensible dans la manière qu’ils avaient de s’amuser.

Toutefois, l’ambiance s’échauffait peu à peu sur la petite piste de danse : Fred et Alice se rapprochaient de plus en plus souvent puis, à l’occasion d’un morceau plus enlevé, ils improvisèrent une sorte de Lambada revisitée : Alice se trémoussais le popotin pendant que Fred la collait par derrière en posant sa main sur le ventre de ma femme.
Celle-ci affichait par moments un sourire mystérieux. Nul doute qu’à chaque mouvement de bassin, elle devait de nouveau sentir naître dans ses reins l’expression physique de l’excitation de son partenaire.
Surtout que la main de l’homme ne resta pas toujours sagement sur son abdomen. Elle se fit un peu baladeuse, descendant un peu plus bas, presqu’entre les jambes avant de remonter beaucoup plus haut et aller subrepticement caresser la base d’un sein libre de tout soutien.

Ca y était : Ils recommençaient à s’allumer et à tester notre jalousie. !

Evidemment, ils ne s’arrêtèrent pas là :
Le morceau suivant était beaucoup plus lent et ressemblait à un slow.

Alice se retourna et, ni une ni deux, elle passa ses bras autour du cou de Fred. Heureusement que son verre était quasiment vide car il accusait une inclinaison dangereuse derrière la nuque du beau brun.
De son bras libre, celui-ci enlaça mon épouse et ils entamèrent un slow très « collé-serré ».
Ma femme devait maintenant avoir l’érection de Fred juste contre son ventre !
Et dans son dos, la main reprit sa course aventureuse mais comme cela ne lui suffisait visiblement plus, Fred posa son verre sur un meuble à sa portée et il put ainsi poser ses deux mains sur les hanches de ma femme.
Position confortable où elles ne restèrent pas bien longtemps.
Petit-à-petit, elles descendirent et se retrouvèrent sur son joli fessier à y froisser sans vergogne la soie beige de sa tunique. Et comme le frêle vêtement était déjà passablement remonté de par la position d’Alice pendue au cou de son partenaire, le moment vint assez rapidement où il n’y eut plus aucune barrière entre les mains baladeuses de Fred et les fesses de ma femme, si ce n’est une petite culotte blanche bien échancrée.

Ils passèrent les dix minutes suivantes ainsi, Alice nichée contre l’épaule de Fred, les mains de celui-ci rivées sur les fesses de ma femme.
On pouvait légitimement se demander s’ils jouaient encore.

Et là, vous me dites : Mais bouge-toi, marc ! Fais quelque chose, dis quelque chose ! Ne le laisse pas te piquer ta femme sous tes yeux !

Et oui ! Seulement, à ce moment-là, le Marc il repensait à ce que lui avait dit sa femme le midi même : « La prochaine fois, avant de me faire la morale, tu prendras soin de ne pas répondre aux appels du pied qu’une jolie minette rousse te ferait sous la table ! »

Or justement, depuis un bon quart d’heure, je laissais un pied léger me caresser doucement le mollet. Et ce pied ne m’appartenait pas…
En réponse, tout en continuant à observer les danseurs, j’avais posé mon bras derrière ma jolie voisine et je passais délicatement ma main dans son dos.

Et oui, bien que plus discrets et plus retenus, nous n’en n’étions pas moins coupables. Loin de là !

Et puis, inconsciemment, je faisais confiance à ma femme pour ne pas laisser la situation déraper.
Dangereux direz-vous !
Certes, mais la suite me donna raison.

Ils s’étaient remis dans leur position initiale, Fred dans le dos d’Alice.
Mais cette fois, il avait les deux mains libres et il en profita pour enserrer étroitement sa partenaire, un bras sous les côtes, l’autre sur son ventre.
Alice fermait les yeux, souriait et laissait sa tête dodeliner dans le cou de Fred.

De mon côté, ma main était remontée le long du dos de Claire et après avoir un court moment flatté ses épaules délicates, elle avait plongé dans l’abondante chevelure rousse.
Claire laissa échapper un petit grognement d’approbation quand je me mis à lui masser le cuir chevelu.
Je la regardai alors. Elle aussi fermait les yeux sous la caresse.
J’admirai longuement son profil parfait, un peu ému de provoquer une telle réaction chez cette superbe femme.

Lorsque je visai à nouveau le couple de danseurs, les choses avaient pas mal évolué.
Claire n’avait toujours pas rouvert les yeux mais ses joues s’étaient empourprées car Fred était devenu beaucoup plus entreprenant : Le bras initialement posé sous les côtes était nettement remonté si bien qu’il passait juste sous le sein droit et que sa main empaumait franchement la totalité du sein gauche de ma femme, le pressant avec délicatesse à travers la soie moirée.
Quant à son autre main, elle était par-contre bien descendue et elle effectuait un mouvement de va et vient appuyé au niveau du bas ventre d’Alice qui accusait quelques tressaillements lorsque les longs doigts disparaissaient plus loin entre ses cuisses.

Le tout, accompagné d’un frottement de bassin sans équivoque contre la croupe de sa cavalière montrait nettement les intentions de mon « ami » qui s’était visiblement fait dépassé par les évènements et perdait rapidement toute notion de bienséance.

Puis, d’un geste vif, il fit passer ses doigts sous le bas de la nuisette pour rapidement remonter par-dessous, mais avant qu’il ait pu lui glisser la main dans la culotte, Alice se dégagea habilement de son étreinte et le repoussa.
Elle se retourna, lui colla un smac appuyé sur les lèvres et avec un air triomphateur, elle s’en retourna vers nous, abandonnant ainsi son cavalier perdu et déconfit au milieu de la pièce avec une impressionnante proue de navire qui lui déformait le caleçon.

Alice se pencha vers moi et m’octroya un baiser fougueux.
Elle se redressa ensuite et passa derrière nous en caressant mon bras qui allait jusqu’à la tête de Claire et que je n’avais pas eu la présence d’esprit de retirer.
Arrivée sur ma main, elle maintint la sienne dessus, s’assit de l’autre côté de Claire et attira celle-ci pour l’embrasser à pleine bouche.
Elle était absolument déchaînée !

Je ne sais pas ci c’était le vin ou l’essence d’immortelle ou la combinaison des deux mais je ne la reconnaissais plus. J’avais l’impression qu’elle tenait à allumer tout être humain passant à sa portée.
Heureusement qu’on n’était pas au stade de France !

Après un court moment de visible désappointement, la nature positive de Fred reprit le dessus et il nous rejoignit à table pour terminer la dernière bouteille, sans paraître gêné par sa conduite pour le moins cavalière.
La conversation continua comme si de rien n’était, même si les phrases se faisaient de plus en plus approximatives et les mots de moins en moins intelligibles.
Les filles gloussaient de plus belle et l’on voyait bien que leurs fous-rires n’avaient plus vraiment de réelles justifications. Elles étaient tout simplement pompettes et s’amusaient d’un rien.

Toutefois, au bout d’un moment, Fred proposa que l’on aille se coucher.
Au vu de ce qui venait de se passer, j’imaginais bien que la température avait du mal à descendre et qu’il n’attendait qu’une chose : Se retrouver au lit avec sa femme pour lui faire sa fête.

Evidemment, les filles n’étaient pas dupes et elles échangèrent un sourire entendu avant de pouffer comme des collégiennes en chaleur.

Avec des gestes rendus erratiques par l’alcoolémie, Fred et moi avons poussé les meuble et entrepris de déplier le clic-clac pendant que les filles débarrassaient la table et échangeant moult messes basses ponctuées de rires de petites sottes.

La nuit allait être chaude !

*****

Après un passage éclair par la case toilette, j’étais allongé tout nu dans le lit, les mains derrière la nuque, attendant Alice en tentant vainement de stopper l’impression de tangage qui m’envahissait par moment.

Mais mon épouse se faisait attendre.
Après avoir traîné dans la cuisine, les deux filles tardaient maintenant dans la salle de bain d’où j’entendais leurs éclats de rire.
Mais qu’est-ce qu’elles foutaient donc ?

Enfin, alors que je fermais les yeux pour voir si ça estompait le roulis, la lumière de la chambre fut éteinte.
En ouvrant les yeux, je vis son ombre fermer la porte. Mais elle la laissa entrebâillée.
Je m’étonnai en chuchotant :
« – Pourquoi tu ne fermes pas totalement ? Vu comment t’as allumé le pauvre Fred, la jolie rouquine va vite se faire sauter dessus et en prendre plein la cage à miel ! Pour le coup, si ça reste ouvert, on va être aux premières loges pour les vocalises ! »

Elle émit un petit gloussement aigu mais ne ferma pas plus. Elle se déshabilla, glissa sous les couvertures et colla sa peau fraîche contre moi, passant une de ses jambes entre les miennes.
Un frisson me parcouru et je grognai un soupir de contentement. Le premier d’une longue série.

J’aime beaucoup donner du plaisir à ma femme lors de longs préliminaires au cours desquels mes mains et ma bouche stimulent les multiples zones érogènes de ma partenaire afin de l’amener au bord du précipice du désir.
Mais Alice savait que j’appréciais aussi particulièrement la réciproque : Me laisser papouiller sans rien faire.

Et alors que j’avais toujours les mains derrière la nuque, elle commença à me couvrir le torse de petits baisers tandis que ses mains semblaient me découvrir du bout des doigts.
Que c’était bon !
Elle me suça intensément un téton et déjà, je lâchai un râle de plaisir.

Très vite, ses baisers descendirent vers le sud tandis que ses doigts partaient à la découverte de mes jambes, en faisant toutefois un détour pour ne pas approcher de trop prés la seule zone érogène digne de ce nom chez un mâle.
Divine torture.

« – C’est que tu m’as l’air bien excitée toi aussi, petit coquine, il t’a fait un sacré effet, le beau brun ! »
Un petit rire étouffé me répondit.

« – Je suis sûr que tu as dû bien sentir sa queue entre tes reins, tout-à-l’heure. »
Elle approuva d’un « – Hmm Hmm » amusé.

« – Je suis certain qu’à un moment tu en a eu envie ! »
Autre « – Hmm Hmm », plus gourmand.

Je m’en doutais mais son demi-aveu me troubla.
Certes, on se « testait » parfois, pour rire, mais là, elle était sincère, c’était évident. Elle avait sérieusement envisagé de baiser avec cet homme.
Mais le pire, c’est qu’au lieu de me refroidir, cette constatation m’excita encore plus.
Et alors que sa bouche se rapprochait dangereusement de mon bas ventre, je sentis mon petit oiseau prendre forme et sortir du nid frisé sur lequel il reposait.

Elle remonta sa main le long de ma cuisse, effleura mes testicules, y provoquant une tension épidermique soudaine, puis posa délicatement le bout de ses doigts sur mon sexe en cours de gonflement.
Je retins à peine un gémissement de plaisir quand je sentis ses ongles courir tout le long de ma tige.
Je n’avais pas remarqué qu’elle s’était laissée pousser les ongles aussi longs mais c’était excellent !

Puis elle l’empoigna plus fermement et lui imprima un lent mouvement de va et vient afin de parachever son expansion.
Trop bien !

Je n’attendais plus qu’une chose, elle le savait, mais elle fit durer l’attente de manière odieuse.
Je sentais son souffle sur mon gland. Je sentais ses narines renifler mon odeur.
J’essayais de tendre mon bassin pour provoquer la rencontre mais rien ni faisait, elle s’éloignait juste assez pour ne pas le toucher : La bougresse me faisait languir, la salope me faisait souffrir !
Mais je ne voulais pas céder en la suppliant de mes mains de me prendre en bouche.
Je la laissais garder le contrôle.

De l’autre côté de la porte, j’entendais les grognements de Fred qui m’incitaient à penser qu’ils en étaient au même stade que nous.
J’étais prés à parier que les deux coquines s’étaient concertées pour nous offrir en parallèle la même prestation.
Non seulement la même prestation mais aussi au même moment, c’était pour ça qu’elle n’avait pas voulu fermer la porte, c’était pour surveiller les progressions de l’autre couple.
Complètement allumées, ces nanas !

Et lorsqu’on entendit :
« – Oh oui, bébé ! C’est bon ! Continue ! »
Alice mit soudain fin à mon supplice.
Je sentis le bout de sa langue entrer en contact avec ma verge et moi aussi je lâchai un « Aaaah » de satisfaction.
Elle remonta très lentement avant de redescendre… puis de remonter et puis encore une fois…
A chaque remontée, sa langue se faisait plus large, plus appliquée.
Puis, elle remonta plus haut qu’avant pour aller caresser le pourtour de ma corolle gorgée de sang.
Alors seulement, je sentis enfin ses lèvres se refermer autour de mon gland turgescent.
Elle me goba avec une avidité étonnante.
Une formidable pression m’enveloppa immédiatement le bout et je crus qu’elle allait me le mordre.
Démoniaque !

Elle me suça alors avec une dextérité peu commune et je pressentis qu’à se rythme, je n’allais pas résister très longtemps.
Surtout que la caresse de ses cheveux sur mon ventre et mes cuisses ajoutaient à mon plaisir, décuplant les sensations.

D’ailleurs, une idée traversa mon esprit embrumé : Je n’avais plus ressenti cette caresse de papillon depuis quelque temps, depuis qu’Alice avait décidé de se faire couper les cheveux en carré mi-long.

Alors, autant par soucis de vérification que pour inciter ma femme à continuer son œuvre divine, mes mains quittèrent ma nuque pour aller se poser sur la petite tête qui s’activait à hauteur de mon bassin.

Mais mes doigts ne rencontrèrent pas les habituelles boucles soyeuses auxquels ils étaient habitués.
Ils plongèrent dans un masse de cheveux lisses et lourds, des cheveux qu’il me semblait avoir déjà caressés dans la soirée…

Mais non, ce n’était pas possible…

Mais pourtant si…

Les cheveux de…

« – CLAIRE ? ! »

Par réflexe, je voulus m’écarter et me redresser mais je ne pus bouger car elle me tenait fermement par la queue.
Elle émit un petit gloussement jubilatoire.

Au même moment, on entendit de l’autre côté :
« – Mais ! Oh putain ! OH PUTAIN ! …. Marco ! J’crois que ta femme s’est trompée de lit ! » Me lança Fred dans une exclamation à la fois surprise mais aussi exaltée.
« – MMM ! Ah oui ? Ben… Euh… J’crois bien que la tienne aussi ! Mais j’suis pas sûr qu’elles se soient trompées… »

« – Sans blague ! Et je parie qu’elle joue du biniou ! Purée ! Elles nous ont bien eus, les garces ! Elles ont bien préparé leur coup ! »
En entendit les rires des deux fieffées coquines.

« – Ouais… Aaaah ! »
Claire ne voulait visiblement pas que nous commentions plus que cela notre découverte, elle venait de me pomper violemment le dard, me coupant toute envie de faire autre chose que de me concentrer sur ses manipulations talentueuses.
Je mis quelques instants à m’en remettre.

C’était totalement bizarre.
J’avais beau maintenant savoir que c’était Claire qui s’activait sur mon sexe, je ne la voyais pas et j’avais du mal à concevoir que ce n’était pas Alice et qu’Alice était elle-même en train de prodiguer exactement les mêmes soins au profit de son coloc, celui qu’elle avait allumé pendant toute la soirée.
Déconcertant mais aussi absolument jouissif !
Et alors que la bouche de Claire émettait des bruits de succion de plus en plus prononcés, ses cheveux me fouettant le bas ventre, je sentis la sève monter rapidement depuis mes entrailles.
Elle dut le pressentir, elle s’arrêta un moment, juste pour me chuchoter : « – Jouis dans ma bouche ! »

C’était demandé si gentiment…
Je me suis lâché, un jet puissant a inondé sa gorge chaude tandis que je râlais de plaisir.

Au même moment, un grondement sourd s’échappa du salon.
Synchrones jusqu’au bout !

Mais le parallèle ne perdura pas plus loin.
Alors qu’un entendait plus aucun bruit filtrer du salon, Claire ne me laissa que peu de répit.
Après avoir léché la dernière goute laiteuse qui tentait de lui échapper, elle remonta et se mit aussitôt à califourchon sur mon visage.
« – A ton tour : Bois-moi ! »

« Bois-moi », « mange-moi », avec Alice j’avais eu maintes fois l’occasion de visiter le pays des merveilles, mais avec Claire, j’entrevoyais d’autres contrées inexplorées, de nouveaux délices à savourer.
De fait, « bois-moi » était le bon terme.
La petite chatte qu’elle me présentait sous le nez était inondée. A tel point qu’elle dégoulinait à l’intérieur de ses cuisses. Je les sentais trempées contre mes joues.
Cet échange lui faisait un effet du tonnerre !

Dardant ma langue, je léchai tout doucement le bord de ses lèvres ouvertes. Elle frémit et poussa un petit gémissement d’approbation.
Déjà, je récoltai une abondante liqueur au parfum subtil, indéniablement différent de celle d’Alice.

Puis j’attrapais ses petites fesses super fermes dans mes mains et attirai sa vulve palpitante contre ma bouche.
Alors je laissai ma langue la fouiller, entrer au plus profond de son antre humide puis ressortir pour souligner le dessin délicat de sa rose ouverte.
Comme elle m’avait fait languir, je prenais garde d’éviter son petit bouton de plaisir.
Elle ondulait sur ma bouche avec de profonds soupirs qui m’indiquaient que la dame aimait ma manière de procéder.
Lorsque je saisis son clito entre ma lèvre supérieure et ma langue, elle hulula et je sentis ses cuisses se crisper.

J’ai longuement continué, je me suis abreuvé à sa fontaine, je me suis barbouillé de sa cyprine, c’était délicieux.
Elle s‘écrasait littéralement sa douce chatte sur ma bouche, en voulant toujours plus, toujours plus fort.
Mes mains parcouraient le bas de son dos et s’attardaient évidemment sur la courbe diabolique de ses fesses, jusqu’entre ses cuisses.
Puisqu’elle en voulait toujours plus, je fis courir mes doigts enduits de cyprine le long de sa petite raie et j’allai titiller sa petite rondelle.
Elle ronronna.
Fort de cet encouragement, j’introduisis rapidement un puis deux doigts dans son méat.
Elle couina.
Et lorsque mes doigts furent totalement introduits, deux ou trois allers-retours furent suffisants pour précipiter son basculement.
Ses cuisses furent secouées de spasmes violents et elle cria bruyamment son plaisir tout en m’aspergeant d’une nouvelle bonne dose de fluide intime.

Elle s’est ensuite lentement écroulée, son ventre a glissé contre mon torse, sa poitrine s’est pressée contre mon visage avant de trop vite disparaître plus bas, puis ses cheveux ont enveloppé les miens et nos bouches se sont enfin rencontrées.
Nous avons échangé un interminable premier baiser passionné.
Elle avait mon goût dans sa bouche, j’avais son goût dans la mienne, le mélange fut exquis.

Entre temps, de l’autre côté de la cloison, les hostilités avaient repris.
Et hostilités était presque le mot juste.
En effet, sans doute rapidement ranimé par la preuve sonore que sa femme prenait son pied sous mes caresses, Fred était visiblement déterminé à faire payer en une fois à Alice toutes ces tentations séductrices qu’elle lui avait fait subir depuis le début de la semaine et qui avaient connu leur apogée dans la soirée.

Pour ce faire, déterminé à faire sentir à la dame à quel point elle lui avait échauffé les sens et le bas ventre, il ne semblait pas s’être encombré de fioritures et il avait pris d’assaut mon épouse.
Très vite, les vagissements étranglés qui nous parvinrent démontraient que celle-ci appréciait particulièrement ce traitement typiquement masculin.
Ce dont je ne doutais plus depuis notre chevauchée vécue le matin même.

Quelle étonnante expérience que d’entendre sa propre femme faire aussi sauvagement l’amour avec un autre que soi en y prenant un plaisir si évident !

Les baisers de Claire et les cris d’Alice eurent tôt fait de me rallumer la flamme.
Je fis rouler ma partenaire sur le dos et la couvris de mon corps.
Quittant sa bouche, mes lèvres sont descendues dans son cou puis sur sa poitrine.
Je suçais avidement des tétons dressés pour moi. Ses seins étaient plutôt petits mais ils étaient fermes et doux sous mes paumes, sucrés sous ma langue. Ils me rappelaient ma première conquête féminine, enfin… la première qui m’avait autorisé à passer mes mains sous son T-shirt.

Claire répondait vivement à mes sollicitations, je sentais son corps nerveux tressaillir sous mes caresses.
Les présentations avaient été faites, il ne restait plus qu’à passer aux choses sérieuses.
De mes genoux, je lui ai écarté les cuisses. Elle n’a opposé aucune résistance.
Sans que j’aie besoin de le guider, mon membre viril trouva tout seul le chemin qui lui était dévolu.
Je l’ai pénétrée en douceur, sans à-coups, elle a gémit jusqu’à ce que j’arrive tout au fond d’elle.
C’était formidable !

Elle m’a enlacé de ses longs bras, ses jambes se sont refermées sur les miennes, soudés l’un à l’autre, l’un dans l’autre, nous nous sommes envolés.
Ce fut extraordinaire.
Extraordinaire et étrange.
Tandis que j’allais et venais lentement entre les cuisses de Claire, savourant chaque intromission dans son fourreau nerveux, je l’entendais pousser les même petits cris que nous avions entendus les nuits précédentes et en même temps, j’entendais de l’autre côté les habituels cris de mon épouse.
En l’absence de support visuel et avec ces seuls témoignages sonores, une sorte de syndrome schizophrénique s’emparait de moi : Plutôt que d’admettre que j’avais changé de partenaire, j’avais l’impression surnaturelle d’avoir changé de corps : J’étais dans celui de Fred et Fred avait pris le mien.
Bizarre n’est-ce pas ?
Peut-être était-ce aussi une manière de me faire admettre que pour la première fois, je brisais le serment de fidélité fait à ma femme quelques années auparavant.
Certes, la réciproque était vraie et simultanée : En même temps que je couchais avec une autre femme, elle couchait avec un autre homme. Il n’y avait donc pas tromperie, ni d’un côté ni de l’autre, ça s’appelait tout simplement de l’échangisme.
Toutefois, ce n’était pas prévu dans le contrat initial et le caractère un peu tabou me perturbait.

Enfin, pas tant que ça !
Si les plus raisonnables de mes neurones avaient un peu de mal à faire la mise au net sur ce qui m’arrivait, la grande majorité s’était mise en stand-by et se contentait de se goinfrer de l’afflux d’endorphine que mon activité du moment produisait en grande quantité.

En bref : Arrête de penser, mon gars, baise et profite !

Alors j’ai profité. Longtemps et longuement.
Claire était une maitresse exceptionnelle.
Pas meilleure qu’Alice mais différente, avec ces petits plus de la nouveauté, de la découverte et de la transgression.
Elle était insatiable, son orgasme était un raz de marée qui emporte tous sur son passage.
Le premier me chavira.
Il ne fut pas le seul de la nuit.

Je peux dire sans trop me tromper qu’il y eut peu de moments dans la nuit pendant lesquels aucune plainte, aucun gémissement, aucun rugissement ne s’éleva de notre appartement.

C’est peut-être pour cela que les voisins nous regardèrent d’un sal œil le lendemain.

JEUDI

Je me suis fait réveiller par un rayon de soleil qui passait à travers les volets et m’arrivait juste sur l’œil.
A voir l’angle de ce rayon à entendre les bruits extérieurs, il me parut évident que la matinée était déjà bien avancée et que nous ne serions pas les premiers sur les pistes, cette fois.

Le souvenir de la nuit de folie me revint et je me tournai vers la jeune femme endormie à côté de moi.
Ce n’était pas un rêve : C’était bien Claire qui était allongée sur le dos, un bras passé derrière sa tête, une main sur son ventre.
Les draps avaient depuis longtemps été chassés de notre couche.

Pour la première fois, j’eus tout le loisir de contempler sa parfaite nudité.
C’est toujours bizarre de découvrir au petit matin un corps que l’on a aimé et pétri a l’aveuglette pendant toute une nuit.

Elle était comme dans mon souvenir (certes assez frais) : Splendide.
Posé sur l’écrin désordonné de sa chevelure cuivrée, son visage endormi reflétait une évidente plénitude interne, ses petits sein arrogants parsemés de taches de rousseur et son ventre plat se soulevaient doucement au rythme lent de sa respiration sereine.
Plus bas, sa jolie toison frisée me donnait déjà envie d’y remettre le nez, voire plus si affinités.

Quelques bribes de souvenir des formidables élans de la nuit me revinrent soudain à l’esprit.
Je sentis aussitôt mes attributs virils se réveiller et le désir de tout recommencer s’imposa insidieusement.

Cependant, il fallait faire preuve de raison : La nuit c’était pour la baise et le jour pour le ski !
Il nous restait deux jours et deux nuits pour profiter de tout ça. Il ne fallait pas tout mélanger.

D’autant que rien ne m’assurait que Claire serait ce matin dans les mêmes dispositions que la veille au soir où, aidée par l’euphorie de l’alcool, elle avait peut-être éludé les conséquences de ses actes et outrepassé sa réelle volonté.
Comment allait-elle réagir en se réveillant dans mon lit ?
Serait-elle heureuse ? Confuse ? Chafouine ? Colère ?

Grande question !
Mais en attendant, une urgence m’accaparait.
Et oui, je ne m’étais pas levé de la nuit ! Un exploit !

En entrant dans la salle, le même spectacle m’attendait : Fred et Alice dormaient encore, nus et à découvert.
Pendant un court instant, l’impression d’avoir changé de corps me reprit : J’étais Fred nous regardant le premier ou le deuxième matin.
Mais l’impression se dissipa rapidement.
Ma femme était allongée sur le ventre et l’homme, tourné vers elle, avait une main posé sur une de ses fesses.
A cette vue, pour la première fois, un léger pincement de jalousie me tirailla l’estomac.
Mais c’était une réaction purement instinctive : Je n’avais aucune raison d’être jaloux, les avantages et les torts étaient partagés.

Au sortir des WC, je m’arrêtai à nouveau devant la scène des amants endormis.
Comme Fred trois jours plus tôt, je m’avançai vers le lit et m’agenouillai prés de ma femme.
Elle aussi était rayonnante. Elle aussi respirait la plénitude.
Je réalisais combien je l’aimais. Aussi bien dans ses silences que dans ses débordements comme la veille.

Je réalisais aussi que j’avais eu peur de la perdre, même si je n’avais pas voulu l’admettre.
J’avais eu peur qu’elle préfère le grand brun.

Mais à la voir comme ça, nue dans les bras d’un autre, je compris paradoxalement que rien n’avait changé.
OK, elle s’était offerte à Fred, OK, elle m’avait laissé faire l’amour avec sa copine, mais elle m’aimait toujours autant, j’en avais la conviction.
On avait juste franchi un grand cap dans la complicité et dans l’acceptation de l’autre.
Etrange réflexion devant cette situation adultérine mais cela faisait partie de mes contradictions.

Je posai la main sur son épaule et la caressai délicatement.
Elle se réveilla en douceur et me sourit :
« – B’jour mon amour ! »
« – Bonjour chérie, je ne te demande pas si tu as bien dormi. »
Elle sourit à nouveau.
« – Non, en effet. Il est déjà l’heure de se lever ? »
« – Oui, si on veut skier une heure ou deux. Je sais qu’on a eu des forfaits à moitié prix mais ce n’est pas une raison pour gaspiller une journée. »
Elle écarquilla les yeux :
« – Une heure ou deux ! A ce point là ? »
Je rigolai :
« – Non ! J’exagère ! Mais il n’empêche : La nuit, c’est pour le vice, le jour, c’est pour la glisse ! »
Tiens ! J’étais content de mon bon mot !

« – OK ! » Dit-elle en baillant et en s’étirant
« – Je te laisse réveiller ton prince charmant, moi je vais tenter de redonner vie à ma belle au bois dormant. »

Claire n’avait pas bougé.
Je posai mes lèvres sur les siennes, elle ronchonna et se tourna sur le côté.
Je descendis le long de son flan, picorant sa peau douce de tendres bécots. Elle ronronna et se retrouva à plat ventre.
Je me saisis alors de ses petites fesses et couvris de baisers son hallucinante chute de reins et ses rondeurs jumelles.
Et comme cela ne suffisait pas, je mordillai légèrement sa jolie peau de pêche.
Elle émit un petit miaulement d’envie et se cambra pour mieux me présenter son postérieur.
L’invite était sans équivoque.

Mes mains écartèrent ses deux demi-globes laiteux et ma langue parcourut son sillon déjà moite.
La jeune femme tressaillit lorsque ma langue s’attarda sur son petit sphincter resserré et plus encore lorsqu’elle s’enfonça plus en avant et alla plonger dans un puits aux odeurs féminines très marquées.

Mon nez collé contre sa rosette, ma langue n’eut pas longtemps à lutiner son doux abricot avant que la rouquine ne se cabre dans un spasme étonnamment violent accompagné d’un gémissement soudain.
Bigre ! La gamahuche par l’arrière lui faisait de l’effet !

« – Hé ! Je croyais que ce n’était plus l’heure du vice mais de la glisse ! »
D’un air ahuri, je quittais brutalement les fesses de Claire pour me retrouver face à mon épouse qui nous regardait depuis l’encadrement de la porte.
« – Euh … oui… on s’est laissés… emporter. »
« – Je vois ça, c’est du joli ! »
Et elle disparut dans la salle de bain.

Je me suis levé aussitôt pour la rejoindre.
Je ne savais pas s’il elle avait juste pris l’air offusquée ou si elle était vraiment fâchée de nous avoir vus ainsi.
Après-tout, je la comprenais. C’est une chose de s’échanger les partenaires et de savoir que son homme fait l’amour avec une autre femme dans la chambre voisine, mais c’est sans doute autrement bouleversant de le surprendre en train de donner du plaisir à celle-ci.

Comme d’habitude, elle n’avait pas fermé à clef.
« – T’est fâchée ? Je suis désolé ! »
Mais son sourire canaille me rassura tout de suite.
« – Tu y as cru, hein ? T’es pas fier ! »
Soulagé, je l’enlaçai :
« – C’est juste que je ne veux plus de malentendu entre nous. Je t’aime, tu sais ? »
Et je l’embrassai passionnément.

Bon d’accord, c’est un peu limite de dire « je t’aime » à sa femme et de l’embrasser comme ça alors qu’on vient de butiner la fleur d’une autre sous ses yeux mais c’était sincère.
Et une femme sent la sincérité de son homme.

« -OK, OK ! Ca ira pour cette fois… » Dit-elle avec un sourire en coin « … mais tu ne me feras pas croire que c’est de m’embrasser qui t’a mis dans un état pareil. » Continua-t-elle en saisissant d’une main mon érection.

Je levai la main en signe de reddition :
« – OK, Claire y est sans doute pour quelque chose mais cependant… j’avoue que te rouler une pelle alors que j’avais encore un bon échantillon de ses effluves dans la bouche m’a particulièrement excité. »

Elle éclata de rire et me poussa dehors.
« – Allez ! Dégage de ma salle de bain, gros pervers ! »

*****

Comment décrire l’ambiance du petit déjeuner ?
Surréaliste,… oui, c’est le bon adjectif.

D’un premier abord, un observateur extérieur n’aurait rien décelé d’anormal : Comme les jours précédents, comme s’il ne s’était rien passé, nous parlions de la journée qui s’annonçait ainsi que des pistes que nous avions l’intention de descendre.

Cependant, en y regardant d’un peu plus prés, certains détails sautaient aux yeux :
Au sortir de la douche, les filles ne se donnaient plus la peine de se couvrir avant de s’habiller, si bien que toujours en retard, Claire prit son café debout, en topless du plus bel effet, une simple petite culotte blanche sur les fesses.
De même, Fred ne cachait plus ses mains baladeuses qui folâtraient du corps de sa femme à celui de la mienne, sans aucune retenue.
C’est ainsi que le surprenais en train d’embrasser sa femme tout en pelotant les fesses d’Alice qui se laissait faire bien volontiers.
Enfin, je ne privais pas non plus d’entrer dans la salle de bains dont la porte n’était désormais plus amenée à se trouver verrouillée et à m’y installer alors que Claire était encore sous la douche et que la parois translucide me laissais entrevoir le principal de ses courbes enchanteresses.

Oui, les deux jours qui restaient s’annonçaient torrides.
Du moins le pensais-je.

*****

Pour la première fois, nous sommes partis tous les quatre ensembles.

Au moment de prendre le télésiège, les filles ne nous donnèrent pas le choix, elles s’installèrent toutes les deux sur le premier et nous laissèrent attendre le suivant.

Nous nous sommes donc retrouvés entre garçons sur ce parcours chaotique propice aux traditionnelles mises au point en duo à l’intérieur de ce quatuor de plus en plus emberlificoté.

C’est Fred qui attaqua :
« – Ta femme est vraiment sensationnelle, tu sais ? »
« – Je sais ! »
« – Elle a un de ces tempéraments »
« – Oh oui ! »
« – Et une manière de te… »
« – Euh Fred ? »
« – Oui ? »
« – Si tu t’apprêtes à me donner des détails sur ta nuit avec Alice, je préfère te dire tout de suite que je n’y tiens pas trop. »
« – Ah bon ? Pourquoi ? Ca te gêne ? »
« – Un peu. Disons que je ne me sens pas trop à l’aise d’en parler comme ça avec toi… Ca s’est passé, bien passé… Y a pas eu de malaise, mais j’ai pas envie de connaître les détails, tu vois ? »
« – Hon-hon, comme tu voudras… Moi je trouvais sympa de pouvoir comparer, justement… Et sinon, avec Claire, ça t’a plus ? »
« – Beaucoup ! Mais là non-plus, tu comprendras que je n’ai pas envie de m’étendre. »
« – Oh, je vois… Monsieur est cachotier. »
« – Moi j’appelle ça de la pudeur. »
« – Comme tu voudras…En tout cas, là-bas, y en a deux qui n’ont pas les mêmes scrupules que toi, à mon avis. » Conclut-il en montrant le télésiège qui nous précédait.

En effet nos compagnes étaient plongée dans une discussion fort animée ponctuée de petits rires qui parvenaient jusqu’à nous.
De temps en temps, elles se retournaient pour nous regarder et pour nous faire de petits signes.
Sans être parano, on avait vraiment l’impression qu’elles se racontaient par le menu leurs cabrioles de la nuit et qu’elles comparaient nos performances relatives.

En haut, elles nous attendaient les yeux brillants, les sourire aux lèvres et les joues roses (on dira que c’était à cause du froid)

Finalement, cette fois-ci, nous ne nous sommes pas séparés.
Claire et Fred avaient fait des progrès évidents et Alice et moi nous nous sentions suffisamment fatigués par notre courte nuit pour ne pas tenter la descente impossible.

Notre quatuor s’est donc sagement élancé sur les splendides pistes bleues et rouges bordées de sapins majestueux recouverts d’une belle couche de neige virginale.

Après une brève pause casse-croute sous un soleil radieux pour compenser le départ tardif, nous avons repris de plus belle, toutefois, alors que mes partenaires semblaient aller de mieux en mieux au fil de la journée, ce que j’avais pris pour de la fatigue se transforma chez moi peu à peu en une sorte d’état fébrile de plus en plus handicapant.

Après avoir évité de justesse quelques chutes de débutant, je dus me rendre à l’évidence : Ca n’allait pas. Je ne pouvais plus continuer comme ça, je ne tenais plus sur mes jambes.

Je fis part de mon désarroi à mes coéquipiers.
Alice me touche le front.
« – Hé ! Mais, c’est vrai, tu es brûlant de fièvre ! Tu vas devoir consulter, on rentre ! »

« – Non-non ! J’ai juste besoin d’une aspirine et de m’allonger un moment. Toi reste ici avec Fred et Claire, je ne voudrais pas te priver de trois heures de ski juste pour me regarder dormir ! »
« – Tu es sûr ? » Me demanda-t-elle avec un regard inquiet.
« – Mais oui ! Amuse-toi avec eux. Moi, j’ai juste besoin d’un peu de repos et ce soir je pète la forme. »
Un sourire espiègle s’afficha alors sur le visage de ma femme.
« – Ah ouais, c’est ça ! Tu veux de préserver pour la jolie Claire ce soir ! » dit-elle amusée « Allez ! Vas-y beau gosse, va te reposer et garde des forces pour ta nuit. »

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle assumait vachement bien notre nouveau statut d’échangistes.
On s’est embrassé et j’ai continué la descente tout seul en laissant Alice remonter vers les cimes en compagnie de Claire et Fred.

Plus je descendais et plus mon état empirait.
Arrivé à l’appartement, j’ai juste eu la force de me déshabiller après avoir avalé un médoc en grimaçant.

Je me suis écroulé comme une masse et endormi sur le champ.

******

Plusieurs heures s’étaient écoulées mais il me semblait que cela ne faisait que cinq minutes que je dormais lorsque je fus réveillé par les rires des filles dans le couloir.
Après avoir bruyamment entreposé leur matériel dans le casier extérieur, ils sont rentrés tous les trois avec des « Chuuut !! » mais c’était trop tard.

Alice est entrée dans la chambre et a vu que je ne dormais pas (ou plus).
« – Alors mon roudoudou, ça va mieux ? »
« – Pas vraiment. »

Entendant ma voix, Fred s’est encadré dans la porte :
« – Alors, le grand malade ! Faut préparer la boite en sapin, ou bien ? »
J’esquissai un sourire faiblard :
« – Non, pas encore le pied dans la tombe mais il va falloir faire sans moi ce soir. »
« – Oh. Dommage ! »

A voir comment il tenait ma femme par les épaules, j’imaginais que l’après-midi avait contribué à un rapprochement toujours plus étroit et que le « dommage » n’était que pure rhétorique.

Alors qu’il était déjà reparti « préparer un bon café chaud », Alice s’assit à côté de moi et plaqua sa main glacée sur mon front.
« – C’est vrai que t’es encore chaud. Tu as pris des cachets ? »
« – Oui, mais je veux bien une autre dose. »
« – OK, je t’amène ça. »

En fait, c’est Claire qui m’apporta mon remède.
Elle aussi s’assit au bord de mon lit et posa sa main sur mon front.
« – Alors qu’est-ce qui se passe ? J’espère que ce n’est pas moi qui t’ai mis dans cet état ! »
« – Non-non, t’inquiète ! Ca m’arrive de temps en temps : Une poussée de fièvre de quelques heures et après, ça repart. »
« – Ah oui ? Et là, que dit le thermomètre ? »
« – J’sais pas, je n’ai pas pris ma température… »
Mais à voir son petit sourire en coin, ce n’était pas de ce thermomètre là dont elle parlait.

Effectivement, je sentis presqu’aussitôt une petite main très fraîche se glisser sous les draps et arriver sur mon entrejambe. Elle resta y jouer quelques instants.
L’importante différence de température entre ses doigts et mon sexe était à la fois délicieuse et douloureuse.
Finalement, faute de réaction favorable, elle abandonna :
« – En effet, c’était plus en forme la nuit dernière… je te laisse te reposer. »
Elle me posa un bécot sur les lèvres et repartit en fermant la porte derrière elle.

Je suis peu à peu retombé dans un sommeil comateux. Un sommeil haché, entrecoupé de rares périodes de lucidité pendant lesquelles je percevais les bruits de l’appartement et je suivais de manière indirecte le déroulement habituel de nos soirées : café, période de repos, douches, préparation du repas…
De temps à autre, l’un deux (surtout les filles) passait une tête dans la chambre pour prendre de mes nouvelles ou pour voir si je dormais.

Ils m’invitèrent à les rejoindre pour le repas mais je n’en avais aucune envie et j’en étais bien incapable.

Ils mangèrent donc tous les trois et j’entendais leurs éclats de voix et leurs rires.
Visiblement, mon absence ne les chagrinait pas trop et ils avaient bien raison.

Ensuite je les ai entendu jouer à un jeu de société avec des questions, genre Trivial Poursuit ou quelque chose du genre.

Plus la soirée avançait, plus les rires se faisaient nombreux. Ils s’amusaient apparemment beaucoup.
Evidemment, ils avaient fini par agrémenter leur jeu de gages plus ou moins graveleux si bien que j’entendis bientôt les filles crier :
« – A poil ! A poil ! Ouuhh ! »
Ah ! Fred avait perdu.

Mais c’était sûrement un jeu à qui perd gagne…

*****

Plus tard, à entendre leur remue-ménage, j’avais l’impression qu’ils jouaient à se faire peur ou à se courir après.
De fait, la porte de la chambre s’ouvrit à toute volée et deux furies s’engouffrèrent dans la chambre en poussant des cris stridents. Elles sautèrent sur le lit et se cachèrent sous les couvertures, une à ma droite, l’autre à ma gauche. Je n’avais pas eu le temps de voir qui était qui, mais ce que je savais, c’était qu’elles n’étaient guère vêtues : Je sentais des jambes nues, des bras nus et des poitrines libres se presser contre mon corps brulant.

Fred arriva quelques secondes plus tard. Sous les draps, les deux gamines gloussaient.
« – Oh non, les Filles ! C’est pas du jeu ! Et puis c’est pas sympa pour le pauvre Marc ! »
« – Oh ! Pauvre chou ! » Minaudèrent les deux coquines.

C’était vrai, c’était pas sympa. Mais bien agréable quand-même.
Surtout que les filles, pour me consoler, se mirent à me couvrir de baisers et je sentis quatre mains curieuses me tâter l’anatomie en s’attardant parfois sur quelques endroits bien sensibles.
Elles étaient excitées comme des puces !

Après quelques instants de ce manège, elles se relevèrent et repartirent vers le salon.
« – Si le cœur t’en dit, rejoins-nous ! »
Au passage, Fred donna à chacune une claque au derrière qu’elles accueillirent d’un petit cri de surprise.

J’en connaissais un qui allait être foutrement occupé cette nuit…

Dix minutes plus tard, Alice revint et après un bisou, elle me demanda, essoufflée :
« – Ca ne vas toujours pas mieux ? »
« – Pas vraiment… »
« – Ca ne te dérange pas que je me joigne à Fred et Claire, cette nuit ? Comme ça tu seras plus tranquille. »

Après ce qui s’était passé la nuit précédente, elle n’avait pas vraiment besoin de mon autorisation pour aller faire des galipettes avec nos amis. Toutefois, le prétexte de me laisser tranquille était franchement bidon.

Depuis un petit moment, je me doutais bien que ça allait finir comme ça et je savais que je ne pouvais rien y faire.
Je n’allais pas jouer le rabat-joie, même si la frustration de ne pas pouvoir participer aux prometteuses libations me tenaillait un peu.
Mais, à leur place, j’aurais fait la même chose…

Peu à peu, les éclats de voix se raréfièrent, les clameurs s’estompèrent, signe évident que les trois compères avaient abandonné les débordements festifs pour des activités plus intimistes.
Lorsqu’un silence éloquent s’installa, je compris que les choses sérieuses avaient débuté.
Et lorsque l’on ne voit pas, lorsque l’on entend plus, on imagine…
J’imaginais les deux filles associées pour flatter la virilité de Fred dans un long échange buccal, je me représentais trois corps enlacés, pressés les uns contre les autres, puis Fred remerciant à sa façon les deux jeunes femmes, tour à tour, l’une après l’autre.

Bien-sûr, j’aurais pu me lever et aller mater, j’en avais parfaitement le droit.
Mais même ça, je ne m’en sentais pas la force, c’est vous dire le piètre état dans lequel je me trouvais.
Et puis, regarder sans pouvoir participer c’est encore plus frustrant.

En fait, le retour du silence me permis de retourner peu à peu dans les vapeurs enfiévrées et ce, malgré la certitude que les trois autres vivaient une autre sorte de fièvre, de l’autre côté de la cloison.

Lorsque je me suis réveillé, un temps indéterminé plus tard, le silence n’était plus total. Il avait laissé place à des gémissements de plaisir.
De qui provenaient-ils ? Je pensais que c’était Alice mais je n’en n’étais pas certain.

Je me sentais un peu mieux et une envie pressante (et oui, encore une !) me força à me lever.

Le spectacle qui m’attendait était totalement prévisible mais je ressentis quand-même un sacré choc à la vue de mon épouse nue, à quatre pattes sur le canapé déplié, se faisant énergiquement tamponner l’arrière train par un Fred au bord de l’apoplexie.

Ce que je pressentais le matin se vérifiait : Même si je le savais, même si je m’y attendais, même si je m’y préparais, c’était terriblement plus déstabilisant de se voir confronté de visu à une telle réalité.

Mais si une réaction instinctive me tordait l’estomac, je devais me rendre à l’évidence : Qu’elle était belle, ma femme, quand elle faisait l’amour !
En appui sur ses avant bras et sur ses genoux écartés, elle oscillait au rythme cadencé imposé par son amant.

Même si elle était dirigée vers moi, Alice ne me voyait pas vraiment. Son regard absent indiquait qu’elle restait concentrée sur son plaisir. Quand elle n’ouvrait pas grand la bouche pour laisser échapper une plainte gutturale, un sourire éthéré s’affichait sur son visage tendu par la jouissance imminente.
Ses jolis seins se balançaient sur un rythme endiablé, sa tête dodelinait, ses mains se crispaient sur le drap froissé.

Juste à côté d’eux, à genoux, assise sur ses chevilles, Claire les regardait attentivement.
De temps en temps, elle passait une main sur le dos nu d’Alice ou elle caressait sa poitrine malmenée.

Oui, Fred pouvait être définitivement rassuré : Sa femme était bel et bien guérie de sa jalousie maladive !

Quelques instants plus tard, lorsque je ressortis après ma halte mictionnelle, les choses avaient un peu changé :
Claire en avait sans doute eu assez d’attendre son tour. Elle s’était positionnée sur le dos, jambes écartées devant Alice et celle-ci avait entrepris de lui brouter consciencieusement le minou, tout en continuant à se faire labourer les reins par Fred.
Bien que novice en la matière, Alice semblait instinctivement douée pour les amours saphiques car Claire se tortillait déjà sous les coups de langue de ma compagne.

Lorsqu’il me vit enfin, l’unique homme de l’action ne parut pas du tout embarrassé. Une main sur le flan de ma femme, de l’autre, il me fit signe de les rejoindre avec un grand sourire.

C’est vrai que le tableau était tentant et que même mal en point, je ne pouvais taire certains picotements du côté du scrotum qui indiquaient que tout cela était loin de me laisser indifférent.

Toutefois, je n’étais pas suffisamment remis pour participer activement et toute tentative ne pouvait que se solder par une terrible frustration.

Je les ai donc laissés à leur jeu d’adultes, non sans jurer que j’avais bien l’intention de me rattraper plus tard.

Au moment même où je quittai la pièce, Alice exprima son plaisir dans un long miaulement aigu qui précipita la jouissance de ses partenaires.

Et bien ! S’ils continuaient sur cette lancée, ces trois-là n’allaient pas être bien frais le lendemain !

Tout ce que j’espérais, c’était que moi je le serais suffisamment pour pouvoir profiter à plein de cette dernière journée.

VENDREDI

Je me suis réveillé avec l’impression d’avoir dormi un siècle.
Plus de maux de tête, plus de nausées. Avant même de me lever, je savais que le malaise de la veille n’était plus qu’un mauvais souvenir.
Je renaissais, le monde m’appartenait !

Bien évidemment, j’étais seul dans le grand lit.
Encore une fois, le soleil semblait déjà haut sur l’horizon.

Je me suis levé prestement, impatient de retrouver les trois autres et de reprendre ma place dans cette aventure érotico-adultérine.

Bien-sûr, un silence endormi m’accueillit dans le salon. Les zouaves pionçaient à poings fermés.

Il émanait des trois corps enlacés sur le lit une beauté picturale, un érotisme latent indéniable.

Prise en sandwich entre ses amants, Alice était allongée sur le côté. Fred, dans son dos, était collé à elle, une main sur sa cuisse. Peut-être avait-elle encore son sexe entre les fesses.

Elle-même était collée contre Claire qui leur tournait le dos.
Alice avait enveloppé un des seins de sa congénère dans sa petite main, comme souvent je le lui faisais lorsque nous nous endormions tous les deux dans cette position.

Ce mimétisme me troubla et je ne pus m’empêcher de m’agenouiller à côté d’elles et de poser ma main sur celle d’Alice pour la caresser doucement et ainsi caresser en même temps le petit sein laiteux.

Ce simple contact suffit à m’émoustiller et ma virilité ébaucha un redressement caractéristique.
Saluant muettement mon retour en forme, je regardais la jolie rousse encore profondément assoupie.
Une pulsion inconsidérée me submergea alors et, presque sans réfléchir, j’ai rapproché mon bassin de son visage impassible.
J’ai saisi mon membre, l’ai dirigé vers la bouche entrouverte et j’ai posé mon gland contre ses lèvres de velours.
Délicatement, j’ai amorcé un mouvement de long en large.
Cette caresse d’une douceur indescriptible acheva de rendre à ma virilité sa vigueur d’autrefois.
Je me sentais revivre et surtout, un impérieux besoin d’aller plus loin s’imposa à moi.

Alors, j’accentuai progressivement la pression contre les petites dents blanches et la mâchoire au repos céda peu à peu, laissant entrer un partie de plus en plus grande de ma chair érigée.
Oh, bien-sûr, je n’ai pas cherché à m’enfoncer trop profondément, cela me contentait déjà grandement.

Je ne sais pas à partir de quel moment Claire se réveilla, mais alors que j’avais entamé un léger va-et-vient entre ses lèvres, je sentis sa bouche se resserrer autour de ma corolle et sa tête commencer à accompagner le mouvement.
Puis, elle ouvrit les yeux et se dégagea pour me chuchoter en souriant : « – C’est beaucoup mieux qu’hier soir ! » Avant de reprendre le cours interrompu de cette fellation sensationnelle.

Même pas surprise, la fille !

Ce fut un des moments les plus intenses de ma vie sexuelle.
Même s’il n’y avait plus de tabou entre nous, le fait de voir ma femme et son mari endormis juste derrière elle tandis qu’elle me suçait décupla mon plaisir et j’atteignis rapidement le point de non-retour.

Cette fois-là encore, elle s’appliqua à me tirer la sève jusqu’au bout du bout, semblant y trouver une véritable satisfaction.
Et alors que je retirai mon sucre d’orge, allégé de quelques grammes, je la laissais replonger aussitôt dans son sommeil tout en caressant tendrement ses cheveux ébouriffés.
Pour un peu, au réveil, elle pourrait presque croire qu’elle avait rêvé.

*****

Ils se levèrent tous les trois après que j’eus terminé ma douche.
Mais alors que j’avais pris la peine d’enfiler un caleçon, ils ne s’encombrèrent pas de cette formalité et déambulèrent totalement nus et à l’aise dans l’appartement.
Même si, sans doute gavés de sensations fortes par leur nuit et trouvant cela tout-à-fait naturel, ils ne cherchèrent pas spécialement à en profiter, il me sembla que nous avions encore franchi, ce matin-là, un pas de plus dans le surréalisme.

Je n’étais pas de ceux qui s’en plaindraient : Commencer une journée avec, sous les yeux, deux superbes femmes en tenue d’Eve ne pouvait que me ravir. Je ne savais plus où donner des yeux.

Bien-sûr, de temps en temps mon regard tombait aussi sur l’anatomie de Fred et l’inévitable réflexe de comparaison typiquement masculine se vérifiait.
Mais puisqu’on en parle, je dois dire que je n’avais rien à lui envier : Nous étions montés d’un calibre sensiblement équivalent.

*****

Comme la veille, nous n’avons pas été les premiers sur les pistes.
Comme la veille, nous avions emporté un pique-nique frugal pour rattraper notre retard sur le temps du repas.

Vers 13 heures, nous nous sommes donc arrêtés au milieu d’une descente isolée et nous avons trouvé un petit coin à l’écart, à l’abri des regards de ceux qui passaient sur la piste et bien exposé en plein soleil.

Il faisait super bon !
Malgré l’altitude, les rayons du soleil nous réchauffaient si bien que nous finîmes par ôter nos blousons pour rester simplement habillés de nos tricots.

Debout ou assis sur un rocher, nous grignotions en écoutant le silence.
C’était féerique.
A l’exception de quelques crissements de skis lointains, à intervalles irréguliers, nous n’entendions que notre respiration ou le cri aigu d’oiseaux printaniers.

C’était le genre de moment où on laisse parler ses sens, où l’on ouvre ses chakras et, conscient de la magie de l’instant, on essaye de s’en imprégner, d’en absorber la substantifique moelle, dans l’espoir un peu vain de pouvoir en ramener un peu avec soi plus tard, dans des bribes de souvenirs que l’on espère les plus fidèles possibles.

Le bonheur, quoi !

Je fermais les yeux, offrant mon visage à la caresse solaire lorsque je reçu brusquement une grosse masse de neige dans le cou.
A peine le temps de réagir que j’entendis Claire crier de surprise : Elle aussi venait de recevoir une boule de neige dans la figure.
Trois secondes plus tard, ce fut au tour de Fred.
Planquée derrière un monticule, Alice nous bombardait. Hilare, elle avait déclaré la guerre !
Ah elle voulait jouer !
A trois contre une, elle n’avait aucune chance.
Passé le premier moment de surprise, nous avons contre-attaqué.
Pendant que Claire nous couvrait à coups de rafales fournies, Fred et moi avons fait le tour et nous avons pris l’agresseur à revers.
Nous nous sommes jetés sur elle et l’avons plaquée par terre en la couvrant de poudreuse.
Surprise, elle éclata de rire.

Seulement, nous n’allions pas en rester là. Il fallait qu’elle paye pour son insolence.

Sans nous concerter, Fred et moi entreprîmes de la déshabiller.
Riant tout en se débattant pour tenter de nous échapper, elle hurla lorsqu’elle sentit le froid sur sa peau.
Rapides et efficaces, aidés par Claire qui nous avait rejoint et qui s’alliait à nous pour la maintenir, nous avons vite réussi à la dessaper : Pendant que je lui descendais ses bretelles afin de lui ôter son pull et son T-shirt, Fred avait déboutonné son pantalon pour la déculotter intégralement.
En moins de deux, elle se retrouva totalement nue, avec le pantalon de ski retroussé sur ses bottes.

Les hurlements hystériques de ma femmes redoublèrent lorsqu’à trois, nous décidâmes de lui frictionner le corps avec de la neige fraiche.

Il s’en suivit une mêlée furieuse pendant laquelle pas une parcelle du corps de ma femme ne fut épargné par la morsure de la neige.

A la fin, essoufflé et hagard, je pus contempler un tableau ahurissant :
Sur fond de neige immaculée, tenue aux poignets par Fred et aux chevilles par Claire, Alice était étendue sur le sol, nue, la peau rougie par l’ardente friction. Sa poitrine se soulevait par saccades rapides, encore secouée par le violent effort et quelques spasmes de rire résiduels. Ses seins dardaient leur pointe sous l’effet du froid. Des cristaux de glace parsemaient ses cheveux et sa toison pubienne.

Alors, une envie irrésistible de la prendre là, comme ça, s’imposa à moi.

Fred lut dans mon esprit. Il fit un signe du menton :
« – A toi l’honneur ! »

Comme si j’avais besoin de son assentiment pour honorer ma femme !

J’ai descendu mes bretelles mon pantalon et mon caleçon puis Claire me laissa la place entre les jambes d’Alice.
Fred lui maintenait toujours les poignets, dans un simulacre de rapport forcé.

C’était vraiment une caricature car Alice était largement consentante : En terrain conquis, je suis entré en elle aussi facilement que d’habitude.

Alors j’ai commencé à faire l’amour à ma femme, là, au soleil et dans la neige, sous les yeux de nos deux amis.

*****

Ce fut un moment unique.
J’avais l’impression de redécouvrir ma femme, de lui faire l’amour pour la première fois.

Nous avons fait abstraction de tout : Du froid mordant, du soleil éblouissant, de nos amis voyeurs.
Il n’y avait plus que nous et ce plaisir formidable.

Alice trépidait sous moi et, lorsque Fred lui lâcha enfin les mains, elle s’accrocha à mes fesses et elle accompagna mes coups de reins à grands renforts de « Encore ! Encooore ! »

C’était très fort… trop fort ! Je me suis rapidement senti partir mais je ne voulais pas jouir tout de suite. Je voulais profiter longtemps de ce moment magique et lui en faire profiter aussi au maximum.

Comme s’il lisait encore mes pensées, Fred me demanda si je désirais lui laisser le relai.
J’acceptai d’un signe et le petit malin ne se fit pas prier pour prendre ma place.

Alice couina de déception lorsque je me retirai. Mais sa déception fut de courte durée : Un membre tout aussi rigide réoccupa l’espace un cours instant libéré.
Cette fois, je n’éprouvai plus la moindre trace de jalousie lorsque je regardai, fasciné, la queue de Fred pénétrer vaillamment les chairs de ma femme. Seule comptait la volonté de lui procurer une jouissance mémorable.

Je suis resté juste à côté d’eux, bien décidé à continuer dés que Fred flancherait.
De temps à autre, je me penchais pour embrasser Alice.
Quelle bizarre expérience que de baiser les lèvres de mon épouse gémissante tandis que sa tête était ballotée par des coups de reins qui n’étaient pas de mon fait !

Sans m’apercevoir de la disparition momentanée de Claire, je restais là à attendre mon tour entre les cuisses de ma femme mais Fred ne semblait pas pressé de me redonner la main, le bougre.
Alors que je commençais à montrer des signes d’impatience, j’entendis dans mon dos :

« – Et moi alors, on m’oublie ?! »

Claire était juste là, campée sur ses jambes écartées, les poings sur les hanches.
Je ne savais pas comment elle avait fait mais, à l’exception de ses bottes de ski, elle s’était entièrement dévêtue.

Une vision absolument fantasmagorique : A contre jour, sa crinière resplendissante semblait s’enflammer. Ses petits seins pointaient avec arrogance.
A la jointure de ce magistral Y inversé, quelques rayons renvoyés par la réverbération du soleil sur la neige donnaient à son entrejambe de feu, un relief éblouissant.

Comment voulez-vous résister à une telle invite ?
Je n’étais qu’un homme faible et normalement obsédé.
Je n’ai pas hésité bien longtemps. Abandonnant Alice au pistonnage appliqué de Fred, je me suis dirigé vers Claire et me suis agenouillé à ses pieds, me prosternant devant cette adorable beauté.

Et, puisque j’étais à bonne hauteur, mon visage s’est rapproché de son pubis envoutant, mon nez s’est enfoui dans sa fine toison de cuivre, ma bouche a trouvé ses lèvres purpurines et mes mains se sont emparées de ses fesses frissonnantes.

Je l’ai faite jouir comme ça, tout debout.
Les mains dans mes cheveux, appuyant ma tête sur son minou enfiévré, elle cria son plaisir en hurlant, la tête renversée en arrière, telle une louve en chaleur.

*****

Inutile de préciser que lorsque nous reprîmes le sens de la descente, un long moment plus tard, nos cuisses flageolantes éprouvaient toutes les peines du monde à nous porter et à nous diriger sur la neige fondante et lourde de la fin de journée.

Nous n’avons pas insisté bien longtemps. A 16 heures, il était temps de plier les gaules et de rendre le matériel.
En suivant Claire qui me précédait, la paire de skis sur l’épaule, je ne pouvais m’empêcher de poser mon regard sur son petit cul moulé dans sa combinaison de ski.
Aussitôt me revenait en tête le souvenir très frais de ce qui c’était passé quelques centaines de mètres plus haut…

Après avoir été satisfaite de mes talents buccaux, ma partenaire avait tenu à me rendre la pareille.
Il m’est difficile de vous retranscrire le plein bonheur que ce fut de me retrouver là, quasi-nu, en pleine nature, à contempler les aiguilles d’Arves à l’horizon tandis qu’une petite tête rousse s’activait énergiquement sur mon entrejambe.
Puis je l’avais redressée, faite pivoter et, le pantalon redescendu sur les chevilles, je l’avais prise par derrière, insérant mon érection entre ses jolies fesses rosies par le froid.
Pour contenir mes assauts, elle avait dû prendre appui sur un rocher recouvert de neige et, plus ça allait, plus elle dérapait.
Si bien qu’elle avait finit par se retrouver le buste complètement enchâssé dans le manteau blanc et la tête enfouie dans la poudreuse.
Il y en a qui, dans cette position, mordent l’oreiller… Claire, elle, avait bouffé la neige lorsque, ivre de plaisir, j’avais lancé mes va-et-vient frénétiques entre ses jambes écartées.

Malgré le sourire imbécile que j’affichais à l’évocation de ce souvenir, j’espérais cependant que nous ne paierions pas notre imprudence d’une pneumonie carabinée.

*****

Bien qu’annonciateur d’un départ prochain, cet ultime retour dans l’appartement fut enjoué.
Nous avons commencé à remballer nos affaires respectives afin de prendre de l’avance pour le lendemain matin.
Il fallait être prêt à libérer les lieux pour 10 heures.

Une fois le rangement et les douches expédiés, devant nos réserves de nourriture quasi épuisées, nous décidâmes de fêter cette fin de vacances par un repas entre amis dans un petit restaurant typique non loin de notre habitation.
Les filles purent profiter de l’occasion pour enfiler la traditionnelle tenue plus habillée qu’elles prennent toujours « au cas où » (Ce « au cas où » restant toujours un mystère auprès de la gent masculine).

Pour Alice, il s’agissait d’une robe prune lui descendant jusque sous le genou, taillée dans une sorte de lycra, étoffe qui alliait l’avantage d’être chaude tout en restant fine.
Claire, elle, avait revêtu une robe vert sombre d’un tissu similaire mais encore plus fin qui lui descendait jusqu’aux chevilles, mais fendue sur une bonne hauteur, mettant en valeur la couleur de ses cheveux et soulignant sa haute stature.

Flanqués de nos deux beautés, Fred et moi avons fait une entrée remarquée dans le restaurant.

Sans réellement nous concertés, nous avons joué la carte de l’échangisme jusqu’au bout : Claire s’est assise à mes côtés tandis qu’Alice s’asseyait en face de moi et Fred en face de son épouse.

Très vite, Justin, le serveur qui s’occupait de notre table remarqua qu’il n’avait pas affaire à deux couples d’amis ordinaires. Je le vis avec amusement nous observer plus que de raison en tentant d’établir le « qui couche avec qui ? ».
Il faut dire que nous ne nous cachions pas pour distribuer des gestes de tendresse à l’une ou l’autre de nos partenaires, indifféremment, pendant que les « ma chérie, ma belle, mon amour… » Fusaient dans toutes les directions.

La spécialité de gratin de crozets aux saucisses de pays était excellente.
Comme nos verres ne restaient pas longtemps vides, notre table devint rapidement une des plus joyeuses de la salle, nous attirant quelques regards soupçonneux en provenance des tables voisines.
D’autant qu’en plus des gestes équivoques, la conversation glissa parfois sur des sujets pour le moins scabreux, notamment lorsque nous en somme venus à évoquer notre délire méridien.

Notre Justin s’attarda d’ailleurs anormalement longtemps pour débarrasser la table tandis qu’Alice expliquait avec moult détails son goût pour l’amour en plein air et le pied particulièrement intense qu’elle avait pris dans nos bras cet après-midi-là.

Comment s’étonner, après ça, que le pauvre garçon laisse échapper son plateau qui se fracassa à grands bruits sur le sol ?

Mais il n’aurait laissé sa place pour rien au monde.
Et il avait raison : Sa persévérance et son œil aux aguets lui permirent sans doute de surprendre ma main qui, glissée dans l’échancrure de la robe de Claire, remontait outrancièrement vers son entrejambe.
Comme, en face, le bras de Fred semblait dans une position identique sous la table, j’imaginais qu’une vue symétrique se proposait au regard du jeune homme.
Ses gestes de professionnels devenaient de moins en moins assurés, pris d’une soudaine fébrilité.
Il fallait que nous nous calmions sinon le pire était à craindre pour la vaisselle du restaurant.

C’est donc plus discrètement qu’à l’issue d’un pari perdu, les filles ôtèrent et nous donnèrent leurs culottes mises en gage.
De vrais gamins !

Une heure plus tard, nous étions dehors, repus et passablement éméchés, mais surtout terriblement excités.

Comment, pourquoi nous nous sommes retrouvés à courir en criant à tue-tête « FI-FILLES ! FI-FILLES ! » En poursuivant Claire et Alice qui poussaient des cris et des rires hystériques, je ne sais pas.
Tout ce dont je me rappelle, c’est du regard éberlué que nous jetèrent les rares passants dans la rue.
Heureusement que personne n’identifia les morceaux de tissu que nous faisions tournoyer au-dessus de nos têtes en hurlant car c’était un coup à se retrouver au poste et à tenter vainement d’expliquer à un fonctionnaire obtus que non, nous n’avions pas arraché les culottes de ces folles contre leur gré.

*****

De retour dans l’appartement, il n’y eu pas de round d’observation.
Nous nous sommes rués les uns sur les autres dans un déshabillage mutuel et frénétique.
Les meubles furent poussés sans ménagement, matelas, coussins et couvertures furent jetées sur la moquette du coin salon.
J’ai embrassé les jambes, les poitrines, les parcelles de peau qui passaient à ma portée, j’ai senti ma chair palpée par des bouches et des mains avides. Un tourbillon de sensations nous emporta.

Il m’est difficile de vous raconter dans le détail ce qui se passa ensuite.
Toute tentative de description pourrait paraître répétitive, anatomique et ne pourrait que très fadement retranscrire l’élan de folie sexuelle qui nous avait submergé alors.
Moi-même, je ne suis pas certain de tout me rappeler mais il me semble que nous avons exploré la plupart des combinaisons offertes par deux hommes dans la force de l’âge forniquant avec deux femmes absolument consentantes et « ouvertes » aux expériences nouvelles.

J’ai lu quelque part qu’un homme doit attendre huit heures après un rapport pour recouvrer l’intégralité de sa puissance sexuelle.
Et bien, cette nuit-là, Fred et moi on a fait la nique aux statistiques.
D’ailleurs, il n’y a pas que les stats qu’on ait niqué, à l’occasion (oui, je sais, ce n’est pas très élégant, désolé).

SAMEDI

A mon habitude, c’est moi qui me suis réveillé en premier.
C’est le bruit dans le couloir qui m’avait tiré du sommeil.
C’est vrai que c’était matin de chassé-croisé, tout le monde était sur le pont.

Contrastant avec le brouhaha extérieur, il régnait dans notre appartement un calme serein.
Mes trois compères dormaient encore, figés dans leur dernière position : Alice restait allongée sur Fred, la joue contre son torse, les jambes repliées. Claire était encore entre mes cuisses, la tête posée sur mon aine, le nez à deux centimètres de mon sexe au repos. Je sentais son souffle chaud sur mon épiderme.

Alors que je m’éveillais lentement, très lentement, quelques flashs de notre nuit de folie me revenaient :
– Alice assise sur ma bouche et suçant Fred, moi-même sucé par Claire…Ce qui nous valut une jolie réaction en chaine.
– Fred et moi échangeant nos places derrière nos femmes pour un concours de levrette… Quel délicieux spectacle que ces deux petites vulves offertes côte-à-côte, frémissantes et impatientes de recevoir la colonne de chair qui allait les emplir.
– Alice et Claire s’échangeant nos verges pour un concours de fellation… Les lauréates furent dignement arrosées.
– Claire sur le dos, prise par Fred et mon engin dans la bouche tandis que je m’occupais du minou de ma femme debout au-dessus d’elle…Autre variante sympathique de chaine voluptueuse.

Bien-sûr, nous n’avions pas manqué l’occasion de nous initier mutuellement aux joies de la double pénétration.
Et alors que je la croyais assez timorée sur cet aspect de sa sexualité, Alice m’avait surpris en y prenant un plaisir évident.
Mais la plus étonnée fut sans nul doute Claire qui, alors qu’elle me chevauchait ardemment, sentit le sexe de son mari s’introduire avec autorité dans un orifice que manifestement, il n’avait pas l’habitude de visiter.
Elle ouvrit de grands yeux affolés, grimaça un peu avant d’hurler sous l’emprise d’une décharge de jouissance aussi intense qu’inattendue.

Oui, la nuit avait été riche en émotions.

Je ne m’en croyais pas capable après une telle débauche d’énergie, mais à la résurgence de ces formidables souvenirs, une belle mais douloureuse érection s’empara quand-même de mon membre.

Evidemment, c’est à ce moment précis qu’un bruit bizarre attira mon attention : On bricolait dans notre serrure. On essayait d’entrer dans notre logement. Sans succès puisque la clé était restée sur la porte.

Qu’est-ce que c’était que ce binz !

J’enfilai à la va-vite un caleçon qui n’était peut-être pas le mien et j’allai ouvrir.

Je me retrouvai en face d’une famille au grand complet : Le père, la mère, dans la quarantaine, un adolescent d’une quinzaine d’année et une fille de treize-quatorze ans.

Je ne sais pas qui de moi, les découvrant avec armes et bagages ou d’eux, me détaillant de la tête aux pieds dans mon caleçon à l’envers, déformé par ma bosse matinale, fut le plus surpris.

Après un moment d’un lourd silence d’incompréhension réciproque, la femme attaqua sèchement :
« – Et bien ! Qu’est-ce que vous faites là ? »
« – Euh… Pardon mais je pourrais vous retourner la question. » Répondis-je en me grattant la tête et en baillant.
« – Mais, voyons ! Nous avons loué cet appartement et nous venons en prendre possession ! »
« – Ah ouais, bien-sûr… Le problème c’est qu’on est encore dedans, là. »
« – Mais oui, je vois bien ! » Fit-elle, indignée « Ce n’est pas normal ! Vous devriez être partis ! »
« – Ben, on a jusqu’à 10 heures pour le rendre, faut pas trop pousser, quand-même. »
« – Oui. Et vous savez quelle heure il est ? »
« – Euhh… non. »
« – 10 h 30 ! »
« – Ah. Merde. On est à la bourre, alors. » Dis-je d’une voix lente et encore mal réveillée, contrastant comiquement avec l’urgence de la situation.
« – Et comment ! Vous avez intérêt à vous presser et à déguerpir rapidement sinon, moi, je vais aller me plaindre à qui de droit ! »

Les trois autres n’avaient pas bronché. Visiblement, c’était madame qui portait la culotte.
Le père et le fils affichaient un air absent, plutôt ennuyés par la situation, quant à la fille, elle louchait sur mon caleçon dont le relief tardait à s’aplanir.
Les récriminations de la mégère commençaient à m’agacer mais elles eurent l’avantage d’accélérer l’ordonnancement de mes connexions synaptiques :

« – Eh, mais au fait ! Normalement les logements ne sont disponibles qu’à partir de 16 heures. Vous êtes beaucoup trop en avance, là ! »

Ma répartie de lui a pas plu et elle pinça du bec :
« – Nous roulons de nuit pour éviter les embouteillages et arriver plus tôt. Nous faisons ça tous les ans.
Comme nous sommes des habitués, les gens de l’agence nous connaissent, ils savent qu’il n’y a pas de soucis avec nous. Ils nous donnent les clés dès que le logement est libre. » M’expliqua-t-elle sèchement.
« – Ah OK, cool… Sauf que là, il n’est pas encore libre…On vous a induit en erreur. Remarquez, si vous avez eu affaire aux mêmes zozos que nous, c’est pas étonnant. Il y a comme qui dirait des flous artistiques dans la gestion du parc. »
« – Là n’est pas le probl…. »

Elle ne termina jamais sa phrase. Dans son champ de vision venait d’apparaître ma femme qui, tout aussi réveillée que moi quelques minutes plus tôt, avait « oublié » de se vêtir.
Le visage des deux mâles en face de moi s’éclaira subitement.

« – Keski se passe, mon chéri ? » Demanda innocemment Alice en se lovant contre mon épaule, présentant son joli postérieur aux nouveaux arrivants et en leur jetant un regard interrogatif.
Passant par réflexe mes mains sur ses douces fesses, je lui répondis :
« – Oh ne t’inquiète pas. Ces messieurs-dames vont nous succéder dans l’appartement et ils pensaient qu’il était vide. »
« – Tiens ! Quelle drôle d’idée ! »

Mais notre interlocutrice ne trouvait pas ça drôle du tout. Elle reprit vite ses esprits et sa hargne. Semblant faire fi de la tenue (ou de l’absence de tenue) de mon épouse, elle l’attaqua :

« – Vous êtes en retard pour libérer le logement ! Vous avez intérêt vous dépêcher car nous, on voudrait bien s’insta… Herrk ! »

Sursautant et imitant involontairement le cri étranglé du gallinacé que l’on attrape par la gorge, la pauvre fut encore interrompue dans sa phrase.
Claire, tout aussi habillée qu’Alice, venait à son tour de faire son apparition.
Sans se soucier de cacher sa nudité, elle se campa à mes côtés et de sa voix enjôleuse, demanda :
« – Y a un problème ? »

Les yeux de papa et du fiston faillirent sortirent de leur orbites et leurs mâchoires furent rattrapées par la gravité tandis qu’ils détaillaient lentement la grande rouquine de la tête aux pieds.
Inconsciemment, le garçon avait porté sa main à son entrejambe.
La fille semblait s’amuser follement pendant que la mère éprouvait visiblement les pires difficultés à reprendre sa respiration. Tel un poisson privé d’oxygène, sa bouche s’ouvrait et se fermait spasmodiquement, ce qui me donna le temps d’exposer la situation à Claire.

« – Qu’est-ce que c’est que tout ce raffut ! On ne peut plus pioncer tranquille, ici ? »
« – Oh ! Mon dieu ! »
La mère eut juste le réflexe de plaquer sa main sur les yeux de sa fille alors que le troisième nudiste du logement s’avançait en tonnant de sa grosse voix.
« – C’est quoi ce bazar ? »
Pour la troisième fois de suite, j’expliquais les tenants de cet imbroglio.
« – Bof ! C’est encore le Pignon de l’accueil qui a fait des siennes. On a l’habitude, maintenant ! » Commenta Fred d’un air désinvolte tout en passant un bras autour des épaules de sa femme. Sa main vint caresser tendrement un des petits seins.
« – Il n’empêche que vous avez au moins une heure de retard pour rendre la location ! » Fit l’énervée qui avait enfin repris un semblant de contenance.

Provocateur, Fred posa son autre main à coté de la mienne, sur le fessier d’Alice.
« – Ah Ouais ? Ben c’est pas grave : Vous allez nous aider à ranger et à nettoyer, comme ça, ça ira plus vite ! »

Madame était au comble de l’outrage :
« -Certainement pas ! »
Puis, concluant soudainement qu’elle devait abréger cet entretien avec ce qu’elle considérait comme une bande de pervers patentés, la bonne-femme attrapa sa fille et l’entraina contre son gré vers l’escalier.
En amorçant les premières marches de la descente, elle lança tout de même :
« – Je ne veux plus rien savoir ! Grouillez-vous pour ficher le camp ! Et si vous ne rendez pas l’appartement nickel, comptez sur moi pour qu’on ne vous rembourse pas la caution ! »
« – On s’en fout : On ne l’a pas payée ! » Rigola Fred, en retour.
Un « – Oh !! » indigné lui répondit.

Hypnotisés, le père et le fils n’avaient pas bougé.

« – Régis ! Antoine ! Venez ! »
Le père tenta un acte désespéré :
« – Mais… Moumoune… on pourrait… les aider… pour… pour gagner du temps… »

« – Régiiiis ! ! Descends tout de suiite ! ! »

Ledit Régis lança un dernier regard chargé de regrets vers les deux naïades avant d’obtempérer.

Aussitôt la porte refermée, nous avons explosé de rire.
Pauvre Régis !

*****

En fait, nous n’étions pas si à la bourre que ça.
Tout était prêt.
Après une toilette et un en-cas vite expédiés, nous avons libéré les lieux sans être inquiétés.
L’agence ne tenait visiblement pas à nous faire de misères supplémentaires.

Nous avons de nouveau croisé Régis et sa famille sur le parking.
Amusé, je l’ai vu s’attarder d’un air rêveur sur les courbes de nos épouses pendant qu’elles tortillaient leur petit cul pour charger les bagages dans nos véhicules.
Mais cette fois, elles étaient habillées, hélas pour lui.

*****

Pour le retour, nous avons fait route commune aussi longtemps que possible, puis, quand vint le moment où nos chemins devaient se séparer, nous avons fait une halte sur une aire d’autoroute, histoire de se faire un dernier bisou en guise d’au-revoir.

Il ne s’agissait bien que de cela, en effet, car il était déjà acquis, avant cette séparation, que nous nous reverrions pour quelque week-end prometteur.
Il était même question que Claire et Fred nous rejoignent sur notre lieu de villégiature estivale, prés de Biarritz.

En tout cas, une chose était sûre : L’année prochaine, nous avions bien l’intention de revenir ici et d’y louer, cette fois volontairement, un appartement pour quatre… ou pour six, des fois qu’il faille recueillir un couple privé de logement par une organisation déficiente… Qui sait ?

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2 réponses à Quiproquos et conséquences

  1. Anonyme 24 janvier 2022 at 06:03 #

    Bien mais trop long

  2. Midinette 31 mai 2021 at 07:58 #

    On s’y croirait… La montée progressive de la température du récit est parfaitement maîtrisée ; il semble que ce soit la spécialité de l’auteur. Je ne me lasse pas…

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